L'éducation prioritaire

La politique d’éducation prioritaire a pour objectif de corriger l’impact des inégalités sociales et économiques sur la réussite scolaire par un renforcement de l’action pédagogique et éducative dans les écoles et établissements des territoires qui rencontrent les plus grandes difficultés sociales.

Les principes de l'éducation prioritaire

La politique d'éducation prioritaire repose sur six  principes clairement affirmés : 

  • Garantir l’acquisition du "Lire, écrire, parler" et enseigner plus explicitement les compétences que l’école requiert pour assurer la maîtrise du socle commun
  • Conforter une école bienveillante et exigeante
  • Mettre en place une école qui coopère utilement avec les parents et les partenaires pour la réussite scolaire
  • Favoriser le travail collectif de l’équipe éducative
  • Accueillir, accompagner, soutenir et former les personnels
  • Renforcer le pilotage et l’animation des réseaux

À la rentrée 2023, 1 093 réseaux composent la carte de l’éducation prioritaire : 731 collèges et 4 136  écoles en REP, 362 collèges et 2 459 écoles en REP+. Au total, plus de 1,7 millions d'élèves bénéficient des différents dispositifs de l'éducation prioritaire. Les enseignants y disposent de conditions particulières d'exercice permettant notamment de développer et faciliter le travail collectif et la formation continue.

Une priorité pédagogique

Les réussites observées montrent que c'est principalement dans le quotidien des pratiques pédagogiques et éducatives que se joue la réussite scolaire des élèves issus des milieux populaires. Une approche systémique inscrite dans la continuité des parcours est essentielle. C'est l'esprit du référentiel de l'éducation prioritaire qui offre aux personnels des repères solides, fiables et organisés, issus de l'expertise des personnels, de l'analyse de l'inspection générale et des travaux de recherche. Les projets des réseaux doivent se fonder sur ce référentiel qui est à la disposition de tous.

Le travail en équipe, la réflexion et la formation soutenus

Les pratiques professionnelles doivent se construire et se réfléchir collectivement pour mieux répondre aux besoins des élèves et des personnels qui seront mieux accompagnés et régulièrement formés. Dans les REP+, les obligations de service des enseignants du premier et du second degré ont été modifiées afin de tenir compte du temps à consacrer au travail en équipe, nécessaire à l'organisation de la prise en charge des besoins particuliers des élèves qui y sont scolarisés, aux actions correspondantes ainsi qu'aux relations avec les parents d'élèves.

Dans ces REP+, le temps enseignant est organisé différemment grâce à une pondération dans le second degré et à 18 demi-journées remplacées dans le premier degré. Trois décrets précisent cette évolution des obligations de service des enseignants exerçant en REP+.

Pour soutenir les enseignants, pour accompagner les temps de travail collectif et de formation, des formateurs ayant bénéficié d'une formation nationale sont aux côtés des équipes des REP+. Organisés progressivement en équipes ressources pour l'éducation prioritaire, ils participent à la reconstitution des forces de formation des académies.

Répartition académique des REP et des REP+

Classes de CP et CE1 à 12 élèves en éducation prioritaire

L'essentiel

  • Depuis 2019, l'ensemble des CP et des CE1 en Rep et Rep+ sont dédoublés. 300 000 élèves (20 % d'une classe d'âge) bénéficient de très bonnes conditions d'apprentissage.
  • Les dédoublements ont été étendus aux classes de grande section de maternelle en éducation prioritaire à la rentrée 2020. Toutes les autres classes de grande section, de CP et de CE1 verront progressivement leurs effectifs limités à 24 élèves.
Chiffres - Déploiement des classes dédoublées dans l'éducation prioritaire

Élévation du niveau général et justice sociale

La bonne maîtrise des savoirs fondamentaux constitue l'un des principaux leviers pour réduire les inégalités sociales. Il est donc indispensable d'offrir aux élèves un encadrement renforcé dès le début des apprentissages pour leur permettre de bien maîtriser les savoirs fondamentaux.

Cette politique d'égalité des chances a été initiée à la rentrée 2017, le dédoublement concernait 300 000 élèves à la rentrée 2019 :

  • En septembre 2017 : 2 200 classes ont été dédoublées en Rep+ 
  • En septembre 2018 : 3 200 classes de CP ont été dédoublées en Rep et 1 500 classes de CE1 en Rep+.
  • En septembre 2019 : les nouveaux dédoublements concernent 700 classes de CE1 en Rep+ et 3 200 classes de CE1 en Rep.

Au total, depuis 2017, la mesure s'est traduite par la création de 10 800 classes de CP et de CE1 en Rep+ et Rep.

Évaluation de cette mesure : des premiers résultats positifs

Le dédoublement des classes de CP et de CE1 de l'éducation prioritaire a fait l'objet d'une évaluation scientifique menée par la DEPP et un groupe de chercheurs reconnus. L'évaluation a porté sur 15 000 élèves de CP dédoublés en 2017-2018 répartis dans 408 écoles.

Elle a montré que :

  • les élèves des classes dédoublées ont en fin de CP des résultats en français et mathématiques supérieurs aux élèves des classes ayant des caractéristiques similaires mais n'ayant pas bénéficié du dédoublement : 8 % d'écart-type en français et 13 % en mathématiques, en faveur des élèves de Rep+ par rapport au groupe témoin ;
  • l'effet de la mesure se vérifie en particulier pour les élèves en très grande difficulté : sur les 24 000 élèves qui étaient en très grande difficulté à l'entrée en CP, cela correspond à environ 2 000 élèves de moins en difficulté en français et 3 000 de moins en mathématiques au terme de la première année de la mise en œuvre de la mesure ;
  • les professeurs décrivent des classes mieux disposées aux apprentissages scolaires : élèves plus attentifs, plus concentrés, plus efficaces dans leur travail et plus motivés. 96,5 % des professeurs concernés rapportent une meilleure compréhension des modes de raisonnement des élèves ; 98,5 % une meilleure identification des besoins des élèves ; 82 % une meilleure dynamique de la classe ;
  • les professeurs des classes dédoublées recourent plus fréquemment à des pratiques individualisées et dispensent un enseignement systématique du code alphabétique.

Consulter le dossier de présentation du 23 janvier 2019

Soutenir les familles les plus fragiles

Un petit déjeuner à l'école

13 % des enfants scolarisés en Rep et Rep+ arrivent à l'école le ventre vide et ne bénéficient donc pas de bonnes conditions pour leurs apprentissages.

Dans le cadre de la stratégie de prévention et lutte contre la pauvreté (2018-2022), il a été notamment décidé qu'au cours de l'année 2019-2020, l'éducation nationale servira chaque jour 100 000 petits déjeuners afin d'offrir à chacun des conditions d'apprentissage satisfaisantes. Au collège, l'éducation nationale soutient les familles les plus fragiles par des aides financières.

Depuis avril 2019, avec le soutien des collectivités, cette mesure a été mise en place dans 8 académies préfiguratrices : Amiens, La Réunion, Lille, Montpellier, Nantes, Reims, Toulouse, Versailles. 400 écoles situées dans 100 communes volontaires ont été identifiées. Le nombre d'élèves bénéficiaires était de l'ordre de 33 000 élèves, avec une très grande dispa-rité entre départements, de 302 dans le Maine-et-Loire à 8 769 élèves à La Réunion.1 à 5 petits déjeuners ont pu être servis par semaine.

Ces petits déjeuners doivent répondre à un cahier des charges précis :

  • ils doivent être équilibrés et de qualité ;
  • ils sont servis dans le respect des règles de sécurité et d'hygiène alimentaire ;
  • ils sont ouverts à tous les enfants ;
  • ils sont accompagnés d'une action d'éducation à l'alimentation et d'une sensibilisation des parents au rôle du petit déjeuner.

Un soutien financier renforcé aux familles

Pour la rentrée 2024, le montant de l'allocation de rentrée scolaire est de 439,38 € par enfant de 11 à 14 ans.

Pour l'année 2020, le ministère a consacré 777 millions d'euros aux bourses de collège et de lycée, soit 2 % de plus que durant l'année 2019. La prime d'internat a également été revalorisée, afin de favoriser la scolarité en internat des boursiers les plus défavorisés.En complément des bourses, le ministère a consacré 65 millions d'euros aux fonds sociaux pour soutenir les familles les plus fragiles.

En 2019, l'éducation nationale a consacré 2 millions d'euros (soit 1 million d'euros de plus qu'en 2018) au programme Ouvrir l'école aux parents, destiné à aider les parents allophones dans la prise en charge de la scolarité de leur enfant.

Le saviez-vous ?

Une allocation de rentrée sportive de 50 euros par enfant permet de financer tout ou partie de son inscription dans une association sportive. 

En savoir plus

Enseigner en éducation prioritaire

Être enseignant en REP, c'est intégrer une équipe motivée qui met en œuvre des pratiques pédagogiques innovantes pour répondre aux besoins spécifiques des élèves scolarisés de ces territoires et s'adapter à leurs difficultés.

  • Travail collectif, dialogue avec les parents, accompagnement des enseignants: l'éducation prioritaire au quotidien
  • Prendre part à des initiatives pédagogiques collectives
  • Des avantages pour la carrière
  • En savoir plus

Pour aller plus loin

Mon stage de troisième : un site pour proposer des stages aux élèves de troisième des quartiers prioritaires

Logo mon stage de 3e

Le portail "Mon stage de troisième" met à disposition des collégiens de 3e situés en réseau d'éducation prioritaire renforcée (REP+) toutes les informations et les conseils nécessaires pour leur permettre de trouver un stage.

www.monstagedetroisieme.fr

Mise à jour : mai 2025