"Jacques, tu en choisis deux. Tu peux en choisir deux ?"
AESH, on est aidants, accompagnants d'élèves en situation de handicap.
On est là pour aider l'enfant à atteindre une certaine autonomie, l'aider dans les gestes quotidiens, dans les activités qui sont souvent dirigées par l'enseignant. Par exemple, en ce moment, je suis Jacques-Ezéchiel, qui est en petite section.
"Tu le poses là, ici. Bravo !"
Aujourd'hui, ça va, ça se passe bien. On est amenés à être plus vigilants et à montrer, à apprendre les gestes barrières, qui sont la distance d'un mètre, c'est-à-dire s'asseoir à un mètre de son copain, de son camarade.
Éternuer dans son coude, ça, ils savent le faire. Le lavage des mains, qui est un rituel très récurrent dans la journée. Essayer un peu de les motiver en jouant, avec une comptine ou autrement.
"C'est très, très bien !"
Et on finit là, au-dessus. En fait, le groupe qui est formé dans le cadre de la réouverture de l'école, il est un peu nouveau. C'est pas le groupe classe habituel, c'est des enfants qui viennent de classes différentes.
Et donc, c'est vrai qu'il faut reconstruire quelque chose à partir du groupe. C'est important d'avoir Wafa dans la classe et d'avoir une accompagnante qui, est aux côtés de ces enfants, ne serait-ce déjà que pour toutes les règles qui doivent être intégrées, qui sont nouvelles et qui demandent un peu de temps à comprendre pour les enfants de cet âge-là, et à plus forte raison, pour les enfants en situation de handicap, et aussi pour les accompagner d'un point de vue pédagogique, parce qu'il faut vraiment innover et inventer de nouvelles choses.
"Oui, Zacharie ! Bravo".
Il faut savoir que le regard est très important. Quand il tend les bras, quand il s'élance vers moi pour avoir un petit câlin ou une marque d'affection, je ne le refoule pas brutalement, je ne le rejette pas. J'essaie de lui expliquer avec douceur, avec le regard, de lui transmettre un peu d'affection.
Pour les enfants à besoins particuliers éducatifs, c'est important qu'ils puissent être intégrés. Le groupe, c'est important pour eux et on a quand même des interactions de groupe, même si on a des mesures barrières. Quand on joue, tout le monde fait la même chose, on respecte les mêmes consignes, donc on est dans un cadre de socialisation. Et accueillir les enfants dans des tout petits groupes, comme ceux-là, ça nous ouvre des horizons.
Oui, j'ai constaté que Jacques-Ezéchiel avait beaucoup progressé et je suis fière des efforts qu'il produit. En ce moment, ça se passe bien, le comportement a beaucoup changé. Avant, il n'avait pas d'accompagnant, c'était difficile avec sa maîtresse. Et après, ils ont pu trouver son accompagnante à lui. Donc pour le moment, je pense que ça va. Même dans le langage aussi, les paroles, ça évolue. Il aime bien venir à l'école, tout le temps. Il aime bien venir à l'école.
"Montre, il est où, Jacques ? Il est là."