La mobilité géographique des enseignants du second degré public

Près de 10 000 enseignants et assimilés du second degré public changent d’académie en 2012, soit un peu moins de 3 % de l’ensemble. Un tiers d’entre eux sont des professeurs nouvellement titularisés. Ces enseignants participent obligatoirement au mouvement, près de la moitié d’entre eux change alors d’académie. Les autres sont des titulaires depuis un an ou plus ayant demandé une nouvelle académie : plus de 40 % d’entre eux obtiennent une nouvelle affectation.


Auteurs : Solène Hilary et Alexandra Louvet

L’essentiel

La plupart des changements d’académie concerne des enseignants jeunes, en début de carrière. Près de deux tiers des enseignants mobiles sont en activité depuis 10 ans ou moins.

Les enseignants titulaires affectés dans une zone de remplacement ou en éducation prioritaire sont sensiblement plus mobiles que les autres.

Les demandes de mobilité motivées par un rapprochement familial aboutissent plus fréquemment que les autres : 70 % des demandes de rapprochement de conjoint connaissent une issue favorable.

Les enseignants sont plus ou moins mobiles selon leur corps et leur discipline. Les professeurs de chaire supérieure et les PEGC, souvent en fin de carrière, changent peu d’académie. Les professeurs de lycée professionnel le font moins que les enseignants certifiés et agrégés. Les conseillers principaux d’éducation et les conseillers d’orientation psychologues sont les plus mobiles.

L’ampleur de la mobilité des enseignants varie beaucoup d’une académie à l’autre. En 2012, moins de 0,5 % de ses enseignants ont quitté l’académie de Rennes, particulièrement attractive  Cette proportion est beaucoup plus élevée en banlieue parisienne : elle s’élève respectivement à 5,5 % et 4,2 % dans les académies de Créteil et Versailles. Associés aux effectifs importants de ces académies, ces taux de mobilité élevés expliquent que plus de 40 % des enseignants titulaires mobiles proviennent de la banlieue parisienne. 

    Chiffres-clés

    2,7 %
    Pourcentage des enseignants qui changent d’académie en 2012, dont 1/3 de néo-titulaires

    45,9 %
    Part des néo-titulaires qui sont titularisés dans une académie différente de celle de leur stage

    41,6 %
    Pourcentage des demandes de mobilité qui aboutissent pour les titulaires

    65,3 %
    Pourcentage des enseignants mobiles ayant dix ans ou moins d’ancienneté

    L’infographie

    Taux de mobilité par âge des enseignants titulaires et néo-titulaires du second degré en 2012



    Note de lecture : près de 9 % des titulaires âgés de 26 ans ont changé d’académie en 2012 ; c’est le cas d’un peu plus 50 % des néo-titulaires du même âge. Au total, 19,4 % des titulaires et néo-titulaires âgés de 26 ans ont changé d’académie.

    Repères

    Le mouvement national à gestion déconcentrée des enseignants

Chaque année, les enseignants et les personnels d'éducation et d'orientation fonctionnaires du second degré peuvent demander une mutation, une première affectation ou une réintégration lors du mouvement inter-académique. Deux objectifs sont recherchés : affecter les enseignants là où sont les besoins et répondre aux aspirations de mobilité des personnels. Dans certains cas, ils peuvent aussi être affectés temporairement dans une nouvelle académie. L’affectation en établissement a lieu dans un second temps, lors du mouvement intra-académique.

Les enseignants peuvent également changer d’académie lors d’autres mouvements permettant de candidater directement en établissement, soit sur des postes demandant des compétences spécifiques : par exemple en classe préparatoire ou en BTS (mouvement spécifique), soit, en 2012, dans des établissements situés en éducation prioritaire (mouvement Eclair).