L'attractivité des académies pour les enseignants du second degré public en 2012

Plus de 25 000 enseignants et assimilés du second degré public demandent à changer d’académie ou doivent obtenir une première académie d’affectation en 2012. L’attractivité des académies est très variable. Un continuum est observé entre les académies de Rennes et du Sud-Ouest de la France, très demandées et difficiles à obtenir, et les académies de banlieue parisienne et d'Amiens, où sont affectés de nombreux néo-titulaires pour combler leurs besoins dus à un fort turn-over.


Auteurs : Solène Hilary et Alexandra Louvet

L’essentiel

Entre l’académie de Créteil, où les demandes de départ d’enseignants titulaires sont trente-deux fois plus nombreuses que les demandes d’affectation, et l’académie de Rennes, où au contraire quinze enseignants demandent à être affectés quand un souhaite partir, les académies métropolitaines forment un continuum. Il est cependant possible de distinguer trois pôles principaux : les académies peu attractives, les académies attractives, et les académies moyennes.

Les académies les moins attractives, situées dans le bassin parisien (hors Paris) et le Nord de la France, peinent à compenser les départs d’enseignants titulaires. Ceux-ci sont dus à la fois aux départs à la retraite mais aussi aux nombreux changements d’académie. La majorité des entrants sont des néo-titulaires, qui ne les avaient parfois pas demandées. Les académies de Créteil, Versailles et Amiens, particulièrement peu demandées et que beaucoup d’enseignants souhaitent quitter, présentent ces caractéristiques de manière très marquée.

Les académies de Rennes et du Sud-Ouest de la France sont très recherchées et se caractérisent par des flux sortants extrêmement faibles. Peu de néo-titulaires parviennent à intégrer ces académies, et la plupart des enseignants qui y sont affectés les avait placées en premier vœu. C’est un peu moins le cas dans les académies de Poitiers et Limoges. Les académies de Paris et de Corse sont très demandées, mais la mobilité y est assez importante.

Les académies de l’Est de la France ainsi que celles de Nantes et Caen occupent une position intermédiaire. Dans ces académies moyennes, les demandes d’affectation de titulaires sont plus nombreuses que celles de sortie.

Les académies des Dom présentent un profil particulier lié au traitement avantageux dont bénéficient les agents qui en sont originaires lors du mouvement. De nombreux néo-titulaires y sont affectés, alors que dans le même temps des enseignants plus expérimentés n’y parviennent pas.

Les enseignants souhaitent en général rejoindre une académie au moins aussi attractive que celle où ils exercent ou une académie voisine. 

    Chiffres-clés

    25 000
    Nombre d’enseignants ayant participé à la mobilité en 2012, dont 1/3 de néo-titulaires

    2 %
    Part des titulaires ayant changé d’académie d’affectation

    0,7 %, 2,2 % et 13 %
    Parts respectives des titulaires des académies de Rennes, Grenoble et Créteil demandant une nouvelle académie d'affectation

    14 %, 45 % et 86 %
    Parts des néo-titulaires parmi les entrants des académies de Rennes, Grenoble et Créteil

    L’infographie

    Typologie des académies lors de la mobilité inter-académique 2012



    Repères

    Le mouvement national à gestion déconcentrée des enseignants du second degré

Chaque année, les enseignants et les personnels d'éducation et d'orientation fonctionnaires du second degré peuvent demander une mutation, une première affectation ou une réintégration lors du mouvement interacadémique. Deux objectifs sont recherchés : affecter les enseignants là où sont les besoins et répondre aux aspirations de mobilité des personnels. Dans certains cas, ils peuvent aussi être affectés temporairement dans une nouvelle académie. L’affectation en établissement a lieu dans un second temps, lors du mouvement intra-académique.

Les enseignants peuvent également changer d’académie lors d’autres mouvements permettant de candidater directement en établissement, soit sur des postes demandant des compétences spécifiques : par exemple en classe préparatoire ou en STS (mouvement spécifique), soit, en 2012, dans des établissements situés en éducation prioritaire (mouvement Éclair).