Développement de l’esprit critique chez les élèves

Dans le contexte de l’assassinat de Samuel Paty et du rôle qu’y ont joué les réseaux sociaux et la désinformation, le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports a confié à l’IGÉSR une mission d’évaluation pour la structuration d’une politique en faveur des développements de l’esprit critique chez les élèves.

Le contenu du rapport

Cette mission s’inscrit en complémentarité et en cohérence, d’une part, avec les travaux conduits par le Conseil scientifique de l’éducation nationale (CSEN), dans le cadre d’un groupe de travail "Éduquer à l’esprit critique. Bases théoriques et indications pratiques pour l’enseignement et la formation", et d’autre part, avec les analyses et propositions du groupe de travail piloté par Serge Barbet, directeur délégué du centre pour l’éducation aux médias et à l’information (Clémi), chargé d’une réflexion sur le renforcement de l’éducation aux médias et à l’information en relation avec la citoyenneté numérique, dont le rapport a été remis au ministre le 1er juillet 2021.

Elle s’est d’abord attachée à identifier les points aveugles des dispositifs qu’elle a pu examiner, puis elle a cherché à faire émerger les points d’amélioration susceptibles de décloisonner et d’élargir à l’ensemble des acteurs de la communauté éducative les formations à l’esprit critique, ainsi qu’à les renforcer. Elle a relevé combien chaque enseignement devait contribuer, naturellement, à bas bruit, au développement de l’esprit critique chez les élèves, soulignant dès lors que ce devait être un thème essentiel de la formation initiale et continue des enseignants et des autres personnels de la communauté éducative.

La mission propose une structuration nationale plus affermie pour l’éducation aux médias et à l’information, car cette dernière constitue une forme d’exercice à haut bruit de l’esprit critique, notamment dans l’exposition inévitable au sein de l’école des thématiques sociétales les plus communes.

Elle recommande à cette fin de renforcer le rôle du Clémi, d’inscrire le pilotage ministériel davantage dans la continuité des politiques éducatives, notamment par la désignation d’un délégué ministériel à l’éducation aux médias et à l’information, mais aussi par la publication nationale, chaque année et par académie, d’un bilan chiffré des actions conduites en matière d’éducation aux médias et à l’information ; par une clarification, dans le second degré, du rôle des professeurs-documentalistes en matière d’EMI et de coopération avec les autres membres de l’équipe éducative et en faisant de l’éducation aux médias et à l’information l’un des thèmes du dialogue annuel stratégique et de gestion entre le ministère et chaque académie.

Au niveau académique, la mission a relevé la faiblesse de l’éducation aux médias et à l’information dans le premier degré, ainsi qu’une très grande diversité d’organisation pouvant conduire à d’importantes inégalités. Cela appelle une implication personnelle renforcée des recteurs et diverses actions de leur part : nommer au moins un référent à l’éducation aux médias et à l’information par département, consacrer au minimum deux équivalents temps plein à son pilotage académique, prévoir un renouvellement régulier des coordonnateurs académiques du Clémi, inscrire l’éducation aux médias et à l’information dans les projets d’école et d’établissement, notamment à l’aide d’un référentiel d’évaluation qui devra être élaboré sous la responsabilité de la Dgesco.

Les auteurs

  • Alain Abécassis, pilote
  • Paul Mathias

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