École inclusive : le Pial, qu'est-ce que c'est ?
Les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial) sont une nouvelle forme d’organisation. Ils favorisent la coordination des ressources au plus près des élèves en situation de handicap (les aides humaines, pédagogiques, éducatives, et, à terme, thérapeutiques) pour une meilleure prise en compte de leurs besoins.
Le Pial, vecteur d’un meilleur accompagnement des élèves en situation de handicap
Ça permet pour l'enfant d'être intégré dans l'école, en l'attente d'une AESH attitrée.
Le principal avantage que je vois dans cette nouvelle organisation, qui se met en place, c'est cette souplesse organisationnelle.
Tout l'enjeu du PIAL, de notre pôle c'est effectivement de pouvoir organiser de manière assez souple l'emploi du temps des accompagnants au regard des besoins des élèves.
Quant un élève n'a pas nécessairement besoin, je prends par exemple en EPS, un accompagnement peut prendre en charge un autre élève sur des temps de français, de mathématiques, là où l'accompagnement est nécessaire. On essaie de veiller au maintien de l'autonomie.
Par exemple, un élève qui à la rentrée, on dit qu'il a le droit à 30 heures d'accompagnement et au fil du temps, on dit que cet élève a besoin plutôt de 12 heures d'accompagnement parce qu'avec le temps, il s'est adapté, il a repris confiance en lui, il est moins difficulté, du coup je trouve que c'est un aspect positif. Nous avons 13 accompagnants qui vont accompagner des élèves en situation de handicap. Le fait que ce soit sur un territoire très ciblé, ça permet aux accompagnants de passer d'un établissement à un autre.
Le métier d'AESH, on l'adapte au jour le jour. On va rencontrer des enfants avec différents types de troubles et on va vivre des situations différentes.
Ça va permettre aussi de se repositionner par rapport à notre travail. C'est essentiel que l'accompagnant fasse partie de l'équipe pédagogique parce que sinon les éléments importants qui permettent de réussir cet accompagnement, que ce ne soit pas juste une béquille, c'est de pouvoir modifier des grandes décisions justement du point de vue de l'étayage ou du point de vue de la présence ou du point de vue des horaires, modifier une position l'enseignant ou de l'accompagnant.
Donc si l'accompagnant fait partie de l'équipe on peut prendre ce genre de décisions les généraliser sur toute l'équipe pédagogique.
Les trois grands objectifs du Pial sont :
- un accompagnement défini au plus près des besoins de chaque élève en situation de handicap afin de développer son autonomie et de lui permettre d’acquérir les connaissances et les compétences du socle commun
- plus de réactivité et plus de flexibilité dans l’organisation de l’accompagnement humain dans les établissements scolaires et les écoles
- une professionnalisation des accompagnants et une amélioration de leurs conditions de travail
Le Pial peut concerner les écoles maternelles et élémentaires d’une circonscription du premier degré, un ou plusieurs établissement(s) secondaire(s), ou encore un collège et des écoles de son secteur, on parle alors de Pial interdegré.
Dans tous les cas, le Pial mobilise l’ensemble des personnels de l’équipe pédagogique et éducative pour identifier les besoins de l’élève et mettre en œuvre les réponses adéquates au niveau de sa classe et, au-delà, de l’école ou de l’établissement dans lequel il est scolarisé.
Dans chaque Pial, un coordonnateur met en adéquation les ressources en accompagnement avec les besoins qui ont été notifiés par les CDAPH et identifiés par l’équipe pédagogique et éducative. Il établit les emplois du temps des accompagnants en lien avec les directeurs d’école et les chefs d’établis-sement concernés et en tenant compte des besoins des élèves et des compétences des accompagnants.
À terme, les Pial bénéficieront de l’appui des professionnels du secteur médico-social, coordonné en "pôle ressources", qui interviendront dans les établissements scolaires. Pour préfigurer cette coopération, une expérimentation sera conduite dans chaque académie à partir de la rentrée 2019. Ces expérimentations compléteront les plateformes médico-sociales déjà mises en œuvre dans certaines académies ou dans certains établissements scolaires. Leur déploiement se fera progressivement en lien avec la création d’équipes mobiles.
Un Pial, comment ça marche
Avant la rentrée scolaire :
- le coordonnateur du Pial recense les besoins en accompagnement qui ont été notifiés par la CDAPH et réalise une estimation des besoins nouveaux pour l’année scolaire à venir
- les accompagnants sont pré-affectés et le cas échéant recrutés pour permettre de répondre aux besoins anticipés par le coordonnateur du Pial
Au moment de la rentrée scolaire ou lorsqu'ils recoivent leur notification pour les élèves qui sont nouvellement accompagnés :
- l’accompagnement humain notifié par la CDAPH est mis en œuvre sans délai
- les familles des élèves en situation de handicap sont reçues par le directeur d’école ou le chef d’établissement et rencontrent l’enseignant ou le professeur principal et l’accompagnant de leur enfant
- les familles peuvent s’adresser à une cellule de réponse qui dispose d’un numéro dédié sur toutes les questions relatives à l’aide humaine
Tout au long de l’année, l’accompagnement est organisé au sein du Pial pour tenir compte en continu de l’évolution des besoins des élèves accompagnés, des événements scolaires (périodes de stage, sorties et voyages scolaires, etc.) et des aléas de gestion (absence d’un accompagnant ou d’un élève accompagné).
Quels sont les écoles ou les établissements du second degré qui seront concernés par l’organisation en Pial ?
À la rentrée 2019, les Pial concerneront :
- 300 circonscriptions du premier degré, sur 1 466
- 2 000 collèges avec Ulis, sur 3 214 (pour un total de 7 153 collèges publics et privés)
- 250 lycées professionnels avec Ulis, sur 453 (pour un total de 1 456 lycées professionnels)
Les Pial seront progressivement déployés jusqu’à leur généralisation en 2022.
Mise à jour : Juillet 2023