bo Le Bulletin officiel de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports

Le Bulletin officiel de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publie des actes administratifs : décrets, arrêtés, notes de service, etc. La mise en place de mesures ministérielles et les opérations annuelles de gestion font l'objet de textes réglementaires publiés dans des BO spéciaux.

Enseignements secondaire et supérieur

Actions éducatives

Concours national Jeunes, solidaires et citoyens - année 2021-2022

NOR : MENE2119148C

Circulaire du 18-6-2021

MENJS - DGESCO - A2-1

Texte adressé aux recteurs et rectrices d'académie ; au vice-recteur de la Polynésie française ; au directeur du service interacadémique des examens et concours d'Île-de-France ; aux inspecteurs et inspectrices académiques-inspecteurs et inspectrices pédagogiques régionaux ; aux inspecteurs et inspectrices de l'éducation nationale ; aux cheffes et chefs d'établissement ; aux professeures et professeurs ; aux formateurs et formatrices

L'éducation nationale et la Sécurité sociale ont signé une convention le 23 mai 2016 visant à inscrire dans le temps un partenariat destiné à renforcer l'éducation à la solidarité et à la citoyenneté sociale pour les jeunes générations.

Cette convention prévoit notamment la mise en œuvre d'un concours national régulier sur les questions de la Sécurité sociale organisé en partenariat entre le ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et l'École nationale supérieure de la Sécurité sociale (EN3S), et avec le soutien de l'ensemble des organismes de Sécurité sociale.

Cette circulaire présente le 4e concours qui sera organisé au cours de l'année scolaire à venir.

1. Éléments de contexte du concours

Des enjeux de société très forts réinterrogent la pédagogie sur la solidarité et le vouloir « vivre ensemble » :

  • le besoin de repères et de sens de ce que représente la République, de ce qu'elle incarne, et de qui l'incarne ;
  • le besoin d'une meilleure connaissance des services publics, de leurs finalités, de la réalité de leurs modes d'intervention et de leurs performances.

L'éducation à la citoyenneté est au cœur des enjeux de l'École. Cet apprentissage est rendu concret et vivant par la mise en œuvre du parcours citoyen qui vise la construction, par l'élève, d'un jugement moral et civique, l'acquisition d'un esprit critique et d'une culture de l'engagement dans des actions citoyennes. Il favorise l'adhésion de tous et toutes aux valeurs et principes qui régissent notre vie dans des sociétés démocratiques. Il repose sur des enseignements, en particulier l'enseignement moral et civique, des projets et actions pédagogiques portés par de grandes institutions comme la Sécurité sociale.

La Sécurité sociale est au cœur du principe de solidarité et de ce qu'elle signifie : il s'agit d'une organisation ambitieuse de droits et devoirs entre les citoyens, qui relie les générations, les malades et les bien-portants, les familles, les actifs (employeurs, travailleurs indépendants, salariés, etc.) et les inactifs (retraités, chômeurs, etc.). Tous les Français sont en relation avec la Sécurité sociale qui les accompagne tout au long de leur vie.

Le 4 octobre 2015, la Sécurité sociale a fêté son 70e anniversaire et à cette occasion, un concours national à destination des élèves des lycées et des étudiants, dont le thème général portait sur la relation des jeunes à la Sécurité sociale, a eu lieu, permettant ainsi la réalisation de travaux concrets par la jeunesse.

Fortes du succès de ce premier concours et dans le cadre de la convention signée, ces deux institutions ont consolidé et pérennisé cette coopération en créant notamment le concours national Les jeunes et la Sécurité sociale, à périodicité biannuelle, souhaitant que ce concours puisse être une modalité de réflexion collective au sein des classes sur les dispositifs de solidarité aujourd'hui en France.

La deuxième édition de ce concours, qui s'est déroulée au cours de l'année scolaire 2017-2018, a réuni 3 452 participants, qui ont présenté 417 projets. La troisième édition, qui a eu lieu durant l'année scolaire 2019-2020, a réuni près 4 650 élèves qui ont déposé près de 300 productions.

2. Les objectifs du concours

Ce concours vise à :

  • faire réfléchir les élèves sur la solidarité et ce qu'elle signifie, sur les finalités de la Sécurité sociale, sur leur propre rapport à la Sécurité sociale et leurs responsabilités ;
  • favoriser l'appropriation de concepts et valeurs à travers la conception de supports sur la Sécurité sociale, encadrée par les enseignants avec l'appui de professionnels de la Sécurité sociale.

3. Les jeunes et la Sécurité sociale : travaux proposés pour l'année scolaire 2021-2022

3.1 Classes visées

Le concours 2021/2022 s'adressera à des classes de niveau lycée et à des classes de STS.

Ce concours pourra notamment s'inscrire dans le cadre de l'enseignement des programmes d'histoire-géographie, d'enseignement moral et civique (voir annexe 1). Il peut, le cas échéant, mobiliser l'enseignement optionnel droit et grands enjeux du monde contemporain.

Il présentera également un intérêt particulier pour les élèves et les étudiants pour lesquels la protection sociale est une partie importante de leur formation, figurant dans les programmes et les référentiels (voir annexe 1) :

Voie générale

classes de première et de terminale, notamment dans la voie générale les enseignements de spécialité sciences économiques et sociales (SES) et éducation physique, pratiques et culture sportives ;

Voie technologique

  • classes de première et terminale ST2S (sciences et technologies de la santé et du social) ;
  • classes de première et terminale STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) ;

Voie professionnelle

  • classes de première et terminale SPVL (services de proximité et vie locale), ASSP (accompagnement, soins et services à la personne), AEPA (animation, enfance et personnes âgées) et le programme de prévention-santé-environnement (PSE) pour les CAP et baccalauréats professionnels ;
  • classes de première et terminale de baccalauréat professionnel tertiaire, notamment par l'enseignement d'économie-droit ;

Classes post-baccalauréat

  • classes de STS, particulièrement les STS SP3S (services et prestations du secteur sanitaire et social), ESF (économie sociale et familiale) et tourisme ;
  • classes du diplôme d'État CESF (conseiller en économie sociale familiale).

3.2 Thèmes de travail proposés aux jeunes

Les projets des élèves devront s'inscrire dans une liste de quatre thèmes au choix :

  • Thème 1 : Quelles leçons titrer de la crise sanitaire sur le plan de l'éthique ?
  • Thème 2 : Assurance maladie : les voies de l'autonomie
  • Thème 3 : Comment lutter contre l'isolement de notre génération ?
  • Thème 4 : Les jeunes, actifs et sportifs ?

Ces quatre thèmes, dont le détail est présenté en annexe 2, permettront à chaque enseignant de choisir un projet concret et de :

  • retenir une approche globale ou ciblée de la Sécurité sociale (sur un service ou une prestation) ;
  • retenir une approche plutôt juridique (droits/devoirs), économique (redistribution), historique, organisationnelle (gouvernance) ou plutôt centrée sur une communication ;
  • travailler sur des services et prestations existants, ou d'en imaginer pour demain.

La présentation des thèmes donne des suggestions de format de la production, mais celui-ci est néanmoins laissé à l'initiative des candidats afin de favoriser leur créativité. Les candidats réalisent une production originale au sens de la propriété intellectuelle.

La production peut prendre des formes variées : vidéo, bande dessinée, poésie, création d'un jeu, discours ou plaidoirie, chanson, affiche, document/plaquette, photographie, manifeste, etc. Les productions vidéo/audio ne peuvent pas dépasser 4 minutes et les supports écrits doivent être compris dans un format de 8 pages recto maximum.

3.3 Principes d'organisation

- volontariat des enseignants pour inscrire leur classe au concours ;

- pour toutes les classes, mise à disposition d'un ensemble de ressources pédagogiques sur chaque thème du concours ;

- des modalités favorisant une approche pédagogique et « ludique » ;

- valorisation des travaux réalisés par les classes au niveau national comme au niveau local.

4. Calendrier et modalités pratiques

4.1. Calendrier 2021-2022

Du mois de juin au 20 septembre 2021 : possibilité de renseigner ses coordonnées au sein du formulaire d'intérêt au concours pour être informé de l'ouverture du serveur des inscriptions. Formulaire accessible sur le site Sécu-jeunes/Espace concours : https://secu-jeunes.fr/

Du lundi 20 septembre 2021 au vendredi 8 octobre 2021 (15 h) : phase d'inscriptions sur le site Sécu-jeunes/Espace concours.

Du lundi 20 septembre 2021 au mercredi 2 février 2022 (15 h)  : travaux des classes.

Mercredi 2 février 2022 (15 h) : date limite de dépôt des réalisations, sauf pour La Réunion (mercredi 16 février 2022, 15 h heure locale) et Mayotte (mercredi 9 février 2022, 15 h heure locale).

Mars 2022 : délibérations des jurys régionaux et de la commission d'harmonisation.

Mars 2022 : publication de la liste des classes candidates dont les réalisations seront présentées au jury national.

Mars/Avril 2022 : jury national. Publication des noms des lauréats désignés par le jury national sur le site Sécu-jeunes/Espace concours.

Mai 2022 : cérémonie nationale et remise des prix.

4.2. Modalités pratiques

L'inscription au concours et la transmission des projets des élèves

L'inscription au concours national 2021-2022 se déroule en deux temps :

  • une déclaration d'intérêt de l'enseignant volontaire de la mi-mai au 20 septembre 2021, sans précision de la classe participante, le concours ayant lieu sur l'année scolaire 2021/2022. La déclaration d'intérêt est facultative et ne vaut pas inscription au concours ;
  • à l'ouverture officielle du concours le 20 septembre 2021, l'enseignant ayant fait part de son intérêt pour le concours sera invité par voie de mail à compléter son inscription (classe participante, nombre d'élèves, etc.).

Attention : les inscriptions non finalisées entre le 20 septembre et le 8 octobre 2021 ne seront pas prises en compte.

Une classe pourra présenter un seul projet ou plusieurs projets en fonction des modalités de travail que l'enseignant aura mis en œuvre dans le cadre de son enseignement. Au sein d'une même classe, les enseignants peuvent constituer jusqu'à 4 groupes d'élèves qui travaillent sur le même thème ou des thèmes différents, et présenter de ce fait une ou plusieurs productions.

La transmission des projets des élèves se réalisera en ligne sur l'espace numérique selon des modalités qui y seront indiquées.

La mise à disposition de ressources pédagogiques

Le cadre d'organisation du concours prévoit la mise à disposition d'un ensemble de ressources pédagogiques sur chaque thème du concours. Ces ressources pourront prendre la forme de fiches, vidéos, articles de presse, dossiers documentaires, etc., susceptibles d'alimenter les connaissances et la réflexion des candidats sur les thèmes du concours.

Ces ressources seront mises en ligne à l'ouverture des inscriptions, le lundi 20 septembre 2021 sur le site Sécu-jeunes/Espace concours : https://secu-jeunes.fr/

L'évaluation des projets

Les projets seront évalués par deux jurys et une commission d'harmonisation, composés de représentants qualifiés de la protection sociale, de l'éducation nationale et de l'accompagnement de la jeunesse.

Le premier jury régional départagera les participants d'une même région. Le jury veillera à préserver un équilibre entre les différentes voies de formation. À la suite de ces jurys régionaux, une commission d'harmonisation se réunira pour sélectionner les 25 à 30 meilleures productions remontées à l'attention du jury national, sur la base des évaluations transmises par les jurys régionaux. Les finalistes seront départagés par un jury national.

La composition des jurys ainsi que les critères d'éligibilité, d'évaluation et de classement des projets seront précisés par le règlement du concours 2021-2022 Jeunes, solidaires et citoyens, accessible en ligne dès l'ouverture du concours.

Les prix

Le jury national récompensera un lauréat par catégorie de participation, quel que soit le thème de travail sélectionné :

  • catégorie voie professionnelle ;
  • catégorie voie technologique ;
  • catégorie voie générale ;
  • catégorie post-baccalauréat.

Enfin, en fonction de la qualité et de l'originalité des productions soumises, des prix spéciaux (exemple : un prix Coup de cœur du jury) pourront être remis. Le jury national se garde également la possibilité de ne pas récompenser une catégorie de participation si la qualité des productions ne le permet pas.

Les prix seront remis à Paris, en mai 2022, lors d'une cérémonie nationale. Les frais de déplacement des lauréats et des enseignants encadrants seront pris en charge par l'EN3S selon des modalités qui seront définies dans le règlement du concours.

5. Coordonnées des référents

École nationale supérieure de la Sécurité sociale :

Céline Dubois, adjointe au directeur de la stratégie et des relations institutionnelles, celine.dubois@en3s.fr

Ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports :

Sabine Carotti, inspectrice générale de l'éducation nationale, sabine.carotti@igesr.gouv.fr

Amélie Miermont, bureau des lycées généraux et technologiques, amelie.miermont@education.gouv.fr

Vous pouvez vous adresser aux référents pour toute précision, ou à l'adresse concours@secu-jeunes.fr

Pour le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, et par délégation,
Pour le directeur général de l'enseignement scolaire, et par délégation,
La cheffe du service de l'instruction publique et de l'action pédagogique, adjointe au directeur général,
Rachel-Marie Pradeilles-Duval

Pour la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, et par délégation,
Pour la directrice générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle, et par délégation,
La cheffe de service de la stratégie des formations et de la vie étudiante, adjointe à la directrice générale,
Isabelle Prat

Annexe 1 - Liens entre les projets à mener et les programmes et référentiels

Classes

Liens programme ou référentiel

Première générale, technologique et professionnelle

Enseignement moral et civique :

  • en voie générale et technologique, programme de première consacré à la société : axes 1 et 2, « fondements et fragilités du lien social » et « les recompositions du lien social » ;
  • en voie professionnelle, le programme de première consacré à « Égalité et fraternité en démocratie » : notions de justice sociale, de cohésion nationale et de dignité de tous.

Terminale générale, technologique et professionnelle

Histoire-géographie :

  • en voie générale, le chapitre 1 du thème 2 (« la fin de la Seconde Guerre mondiale et les débuts d'un nouvel ordre mondial » où l'on aborde « les bases de l'État-providence » ;
  • en voie technologique, le thème 3 : « la France de 1945 à nos jours, une démocratie », qui aborde à la fois les aspects politiques et sociaux ;
  • en voie professionnelle, le thème 2 : « vivre en France en démocratie depuis 1945 ».

Première générale

Spécialité SES : regards croisés : Comment l'assurance et la protection sociale contribuent-elles à la gestion des risques dans les sociétés développées ? 

Terminale générale

Spécialité SES : regards croisés : Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de justice sociale ?

Première technologique ST2S

Pôle thématique, module protection sociale

Pôle méthodologique : méthodologies appliquées au secteur sanitaire et social

L'étude au service de l'action

La démarche d'étude, de sa cohérence à son adaptation aux contextes

Terminale technologique ST2S

Pôle thématique, module politiques, dispositifs de santé publique et d'action sociale

Pôle méthodologies appliquées au secteur sanitaire et social

Le projet dans son contexte

Phases de la démarche de projet

Place de la population cible dans la démarche de projet

Première technologique STMG

Histoire-géographie (le professeur pourra associer le professeur en charge de l'enseignement de spécialité droit-économie)

Terminale technologique STMG

Histoire-géographie (le professeur pourra associer le professeur en charge de l'enseignement de spécialité droit-économie)

Bac professionnel SPVL

S2 : milieux professionnels et modes d'intervention

SA2 : cadre des interventions participant à la socialisation et au développement de la citoyenneté

Bac professionnel ASSP

Différents systèmes de protection sociale : Sécurité sociale (risques, branches, régimes), aide sociale, mutuelles, assurances :

  • définir un risque social ;
  • citer les principaux risques sociaux ;
  • indiquer les principaux types de protection sociale, leurs rôles respectifs et leur financement ;
  • indiquer les principaux risques couverts par la Sécurité sociale.

Bac professionnel AEPA

S2 : savoirs associés à la fonction d'animation visant le maintien de l'autonomie sociale et le bien-être personnel, en établissement ou à domicile

S3 : savoirs associés à la fonction d'animation visant l'épanouissement personnel, la socialisation et l'exercice des droits citoyens

Bacs professionnels tertiaires

Enseignement d'économie-droit :

Module 1 - À la découverte de l'environnement économique et de son cadre juridique :

Quelles relations les agents économiques entretiennent entre eux ?

Dans quel cadre juridique les acteurs inscrivent-ils leur activité ?

Module 4- L'État : quel rôle dans l'activité économique ?

Comment l'État agit-il sur l'activité économique ?

Enseignement professionnel lié à la communication

STS ESF

Module 2 : animation - formation

Module : communication professionnelle

Module 4 : travail en partenariat, institutionnel et interinstitutionnel

Actions professionnelles

STS SP3S

Module A « Institutions et réseaux »

Module B « Publics »

Module C « Prestations et services »

Module D « Techniques de l'information et de la communication professionnelle »

Module G « Méthodologies appliquées au secteur sanitaire et social »

STS Tourisme

Tourisme et territoire : thème 1 « le tourisme entre mondialisation et développement durable »

Diplôme d'Etat CESF

DF 4 : Les politiques sociales, organisation et mise en œuvre

Stratégies pédagogiques possibles :

  • répartition des activités/groupes par branche (x5) ou par domaine (x4) ;
  • brainstorming à partir d'un des titres des thèmes ;
  • co-construction d'un cahier des charges avec la classe (objectifs, support, message, matériel, répartition des tâches, etc.) ;
  • co-construction d'un échéancier avec la classe ;
  • co-construction d'une enquête ;
  • recherches documentaires ;
  • utilisation des supports pédagogiques mis en ligne en octobre 2021.

Annexe 2 - Présentation des thèmes du concours national 2021-2022 Jeunes, solidaires et citoyens

Thème 1. Quelles leçons tirer de la crise sanitaire sur le plan de l'éthique ?

La pandémie liée à la Covid-19 a provoqué, à compter du 16 mars 2020 en France, une situation inédite avec, notamment, un ralentissement de l'économie et des restrictions aux libertés publiques. La pandémie interroge ainsi la valeur accordée à la vie, les tensions entre responsabilité individuelle et responsabilité collective. Elle questionne aussi la nécessité et la justification de ces restrictions apportées aux libertés publiques.

L'activité économique étant porteuse de création de richesses mais aussi génératrice de lien social, son ralentissement peut avoir des conséquences délétères en termes de pauvreté, de chômage, d'isolement, etc. A contrario, ce ralentissement semble bénéfique en matière de prévention du risque sanitaire, permettant ainsi de limiter la tension hospitalière et la transmission du virus. Entre inégalités d'accès aux soins, tensions en réanimation et nécessité de casser les chaînes de contamination, la vie a prévalu sur l'économie. Cette valeur donnée à la vie a toutefois prévalu sur le plein exercice des libertés publiques : la liberté de déplacement ou la liberté de réunion, dans un cadre familial, notamment.

Cette friction interroge plus largement les tensions individuelles et collectives entre les préoccupations de chacun et la nécessité de construire une société qui accepte le risque. À l'orée de futures pandémies, quelles évolutions peut-on apporter pour concilier au mieux les aspirations individuelles avec la nécessité d'une responsabilité collective, et plus largement avec une réflexion collective autour de la valeur accordée à la vie ?

Les élèves sont invités à proposer les bases d'une réflexion sur la valeur de la vie, la tension et conciliation entre aspirations individuelles et responsabilité collective et les restrictions aux libertés publiques qu'elle implique. Ils pourront restituer le fruit de leur réflexion sous la forme d'un discours ou d'un plaidoyer recouvrant différents arguments. La forme de la production est laissée libre sous réserve du respect des exigences en termes de durée et de taille des productions précisées dans le règlement intérieur.

Thème 2. Assurance maladie : les voies de l'autonomie

À 16 ans, chaque jeune reçoit sa carte vitale qui lui est propre. Elle lui permet de s'autonomiser de ses parents dans ses démarches vis-à-vis de l'Assurance maladie. Cela lui permet de gagner en autonomie dans ses démarches avec la possibilité de se rendre seul chez un médecin ou en pharmacie.

À 18 ans, il devient assuré autonome en matière d'assurance maladie. Cela signifie qu'il dispose de droits qui lui sont propres et non plus dérivés de ceux de ses parents. Ses éventuels soins lui seront ainsi remboursés directement et il lui incombe de devenir acteur de ses démarches en santé et vis-à-vis de l'Assurance maladie.

Les jeunes sont-ils conscients que ces transitions vers l'âge adulte emportent des changements en matière de Sécurité sociale, plus spécifiquement en matière d'assurance maladie ? Ont-ils connaissance de l'ensemble des démarches à effectuer pour accéder à l'ensemble de leurs droits ?

Au-delà de la réponse à ces questions, les élèves sont invités à imaginer une campagne de communication, intégrant des messages et des visuels, incitant les jeunes à être acteurs dans leurs démarches vis-à-vis de l'Assurance maladie et plus largement de la protection sociale.

Thème 3. Comment lutter contre l'isolement de notre génération ?

La crise sanitaire a mis en exergue les difficultés de la jeunesse. Au-delà de la précarité des jeunes mise en exergue par les difficultés à intégrer le marché du travail, à trouver des stages, des contrats d'apprentissage, etc., la crise semble avoir un effet global accentuant l'isolement des jeunes.

Enseignement à distance, difficulté à trouver une activité, déficit de lien social, etc. Ces derniers mois, de nombreux témoignages de jeunes souffrant de leur isolement ont ainsi été mis en avant. Des solutions de prévention et d'accompagnement de diverses natures (soutien psychologique, aides financières, etc.) ont pu être mises en place pour lutter contre ce phénomène. Les établissements d'enseignement cherchent à préserver la possibilité donnée aux jeunes de bénéficier de cours en présentiel, en fonction des consignes sanitaires. Le gouvernement a également cherché à favoriser les premières embauches et l'apprentissage.

Au-delà des dispositifs initiés par les pouvoirs publics, les élèves sont invités à inventer et initier des actions et solutions concrètes pour lutter contre l'isolement des jeunes. Celles-ci pourront, notamment, relever de démarches intergénérationnelles, être menées à l'échelle d'un quartier, être physiques ou numériques, etc. Les jurys seront particulièrement attentifs au caractère éprouvé et opérationnel (ou à défaut réalisable) des projets proposés.

Thème 4. Les jeunes, actifs et sportifs ?

Selon l'OMS, les jeunes doivent pratiquer au moins 60 minutes par jour une activité physique d'intensité modérée à soutenue. Le fait de pratiquer une activité physique est réellement bénéfique en termes de santé et de bien-être.

Pratiquée régulièrement, l'activité physique permet en effet de développer et de maintenir des appareils locomoteur et cardiovasculaire sains ainsi qu'une bonne conscience neuromusculaire. Elle permet également de surmonter l'anxiété et la dépression. L'activité physique peut également contribuer au développement social des jeunes, à l'adoption d'une bonne hygiène de vie, de comportements sains (évitement du tabac ou de l'alcool) et à une meilleure réussite scolaire.

Les autorités sanitaires françaises s'inquiètent aujourd'hui d'une trop grande sédentarité des enfants et des jeunes. Le temps d'écran de nombreux jeunes est très élevé avec une activité physique journalière minime. Selon une étude de l'Anses réalisée en 2020, 66 % des jeunes de 11 à 17 ans présentent un risque sanitaire préoccupant, ils passent plus de 2 heures de temps d'écran et font moins de 60 minutes d'activité physique par jour ; 49 % présentent un risque sanitaire très élevé avec plus de 4 h 30 de temps d'écran journalier et/ou moins de 20 minutes d'activité physique par jour. Parmi eux, 17 % sont même particulièrement exposés, cumulant des niveaux très élevés de sédentarité (plus de 4 h 30 d'écran par jour) et d'inactivité physique (moins de 20 minutes par jour). Le niveau de sédentarité est plus élevé encore chez les 15-17 ans et chez les jeunes issus des milieux les moins favorisés.

Les élèves sont invités à proposer des actions permettant d'améliorer le temps journalier consacré à une activité physique chez les jeunes et à réduire le temps passé devant leurs écrans ou les utiliser différemment (smartphones, ordinateurs, tablette, etc.), de manière à répondre à ce sujet de santé publique et à une perception souvent négative des adultes sur les centres d'intérêt numériques des jeunes.