Agir pour la santé mentale des enfants et des jeunes

D’après l’OMS, la santé mentale est un état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté.

La santé mentale est essentielle pour la santé globale

La santé mentale s’articule en trois dimensions : 

  • La santé mentale positive : le bien-être, l’épanouissement personnel, les ressources psychologiques et les capacités d’agir d’un individu dans les rôles sociaux.
  • La détresse psychologique réactionnelle : elle ne révèle pas forcément un trouble mental. Les symptômes sont le plus souvent de l’anxiété et/ou des épisodes dépressifs. Ils apparaissent le plus souvent dans un contexte ou lors d’un événement déclencheur. Cependant, si les personnes souffrantes ne sont pas accompagnées et leurs symptômes ne sont pas repérés, elles peuvent basculer dans une maladie ou multiplier les difficultés sociales.
  • Les troubles psychiatriques sont plus ou moins sévères et relèvent d’une prise en charge médicale ou thérapeutique. Les conséquences liées à ces troubles peuvent mener à des handicaps, des décès prématurés et à de la discrimination et/ou de l’exclusion.

La dépression, les troubles anxieux et les troubles du développement

Chez les jeunes, la dépression, les troubles anxieux, les troubles du développement sont fréquents. Ils font partie des principaux facteurs d’échec scolaire et même de décès. La santé mentale des jeunes (11-17 ans) se dégrade, en particulier chez les jeunes filles, qui portent à elles seules l’augmentation massive du nombre d’hospitalisations pour tentatives de suicide. Il est important de déstigmatiser les personnes atteintes, de développer la promotion de pratiques favorables à une bonne santé mentale, la prévention et le repérage, d’améliorer l’accès aux soins et d’accompagner les personnes concernées.

En savoir plus sur le sixième rapport de l'Observatoire national du suicide (ONS)

Les symptômes que peuvent rencontrer les enfants de 3 à 11 ans

Les symptômes principaux du mal-être chez l’enfant de 3 à 11 ans : 

  • Des pensées négatives sur lui-même : l’enfant a des paroles négatives ou s’accuse pour des choses hors de son contrôle, il entretient des pensées pessimistes ;
  • Des difficultés à la maison : l’enfant a des difficultés à s’habiller ou manger seul, il fait de l’énurésie et/ou il s’isole ;
  • Des difficultés scolaires : l’enfant rencontre des difficultés à se concentrer et ses résultats scolaires sont en baisse, il manque souvent l’école et ses absences sont mal/non justifiées ;
  • Des changements d’humeur : l’enfant semble malheureux, coupable, inquiet, fâché, craintif, irritable. Il a des idées tristes, il se met en retrait, il s’isole ou a peur. Il est agressif, agité voire hyperactif ou provocateur. Il se sent impuissant, seul et rejeté ;
  • Un changement de comportement : l’enfant pleure facilement, il est plus calme que d’ordinaire, il réagit de façon disproportionnée, il a des difficultés à s’entendre avec les autres et/ou il a des mouvements répétitifs.

L’étude nationale Enabee sur le bien-être et les difficultés émotionnelles des enfants de 3 à 11 ans inclue les parents et les enseignants. Lancée par Santé publique France avec l’appui de l’Éducation nationale, elle a pour objectif d’acquérir des connaissances scientifiques nouvelles sur le sujet, de combler un manque de données, de produire des résultats utiles pour améliorer les politiques publiques en matière de prévention et de prise en charge, d’offrir un cadre de vie et un environnement propice à l’épanouissement des enfants jusqu’à leur vie d’adulte.

L’étude est mise en place depuis 2022 avec de nouvelles éditions à deux ou trois ans d’intervalle. Elle permettrait à termes : 

  • D’estimer le niveau de bien-être des enfants ;
  • D’estimer le nombre d’enfants concernés et les différentes difficultés rencontrées ;
  • De décrire les facteurs de risques et les facteurs protecteurs associés y compris les déterminants sociaux ;
  • D’évaluer le retentissement de ces difficultés sur d’autres domaines en lien avec la santé.

Les symptômes chez les jeunes au collège et au lycée

Environ 15 % des collégiens et 14 % des lycéens présentent un risque important de dépression. Aussi, la proportion de collégiens percevant leur santé comme excellente est en baisse significative par rapport à la période de 2010 à 2018. Cette baisse concerne davantage les filles que les garçons.

Les symptômes principaux du mal-être chez les jeunes sont : 

  • Le sentiment de solitude : environ un quart des élèves interrogés ;
  • Les plaintes psychologiques et somatiques : des difficultés à s’endormir, de la nervosité, de l’irritabilité le plus souvent chez les élèves du secondaire ;
  • Les symptômes dépressifs et le risque de dépression : le manque d’énergie, le fait de se sentir découragé et la difficulté à réfléchir chez les collégiens et les lycéens.

Entre 2018 et 2022, une enquête nationale chez les adolescents sur la santé mentale et les substances (EnCLASS) a été menée par l’EHRSP. Il s’agit d’une enquête anonyme qui repose sur un questionnaire auto-administré en ligne. Elle a reçu environ 10 000 réponses d’élèves de collèges et de lycées, publics et privés. 

Qui contacter pour avoir de l'aide ?

  • Les personnels sociaux et de santé de l'éducation nationale (médecin, infirmier, psychologue, assistant de service social) ;
  • Son médecin traitant.

À destination des parents, des familles et des professionnels

  • Le numéro national souffrance et prévention suicide, disponible du lundi au dimanche 24h/24, numéro : 3114

À destination des jeunes

  • Fil santé jeune (12-25 ans) : Un site internet, un espace de discussion et un tchat. Le numéro d'aide est anonyme et accessible du lundi au dimanche de 9h00 à 23h00 : 0 800 235 236
  • Numéro national souffrance et prévention suicide (tous les jeunes) : Disponible du lundi au dimanche 24h/24, numéro : 3114
  • SOS amitié (tous les jeunes) : Disponible du lundi au dimanche de 13h00 à 3h00 avec une messagerie, un tchat et un numéro : 09 72 39 40 50
  • L’écoute-famille UNAFAM  : Écoute téléphonique anonyme du lundi au jeudi de 9h00 à 13h00 et de 14h00 à 18h00. Et le vendredi de 9h00 à 17h00. Le numéro : 01 42 63 03 03

Vous êtes confrontés à d’autres difficultés et souhaitez connaître l’ensemble des numéros et services à distance

Des initiatives innovantes pour mieux comprendre et prévenir les troubles mentaux chez les jeunes

Mentalo : une nouvelle étude à destination des jeunes de 11 à 24 ans

Mentalo est une plateforme qui permet de suivre l’évolution du bien-être mental et d’identifier les facteurs qui sont associés à une dégradation de ce dernier. Elle est basée sur une approche participative. Elle questionne sept fois par an les jeunes dans le but de développer des programmes de prévention et de créer des solutions. Les jeunes peuvent s’approprier Mentalo et devenir acteur de leur bien-être grâce à un outil adapté.

L’étude se déroule sur la web app de mai 2024 à fin 2026. Toutes les données sont confidentielles et les chercheurs (Inserm) n’ont pas accès à l’identité des participants.

En savoir plus sur l’étude sur le site enseignementsup-recherche.gouv.frAccéder à l’application Mentalo

IMPROVA : améliorer la santé mentale des adolescents

IMPROVA est un nouveau programme de recherche qui a débuté en avril 2023 et qui prendra fin en avril 2027. Il est confié à l’équipe épidémiologie, sociale, santé mentale et addictions (ESSMA) de l’Inserm. C’est un projet à échelle européenne via une plateforme qui permet de détecter et prévenir les problèmes liés à la santé mentale dans le secondaire pour lutter contre la stigmatisation et les inégalités sociales. Des établissements sont sélectionnés en France, en Allemagne, en Roumanie et en Espagne. Dans chaque pays, ils sont divisés en deux groupes : un qui aura accès à la plateforme et l’autre non. 

Des questionnaires en ligne seront diffusés aux adolescents, aux parents et au personnel enseignant tout au long de l’année scolaire. L’objectif est de savoir si IMPROVA a un effet positif sur la santé mentale des élèves en comparant les résultats des deux groupes.  

En savoir plus sur IMPROVA sur le site enseignementsup-recherche.gouv.fr

Accéder au site IMPROVA

Mise à jour : avril 2025