Des petits déjeuners dans les écoles pour favoriser l’égalité des chances
Apprendre à bien se nourrir
Le repas est un moment privilégié d'apprentissage en famille ou à l'école. Les menus équilibrés des restaurants scolaires aident les élèves à acquérir de bonnes habitudes alimentaires.
L'éducation à l'alimentation et au goût intervient en classe tout au long de la scolarité. Les enseignants contribuent à l'acquisition des bonnes habitudes alimentaires.
L'éducation à la nutrition intervient en classe, dès l'école où les enfants acquièrent leurs premières habitudes alimentaires. Les enseignants jouent un rôle clé pour apprendre aux élèves les règles d'un bon comportement alimentaire et leur faire connaître les effets de l'alimentation sur la santé.
Les programmes scolaires développent tout au long de la scolarité, et notamment au cycle 2 et au cycle 4 les connaissances des élèves dans le domaine de l’alimentation. L’activité physique est enseignée tout au long de la scolarité. Tous ces cours doivent être l’occasion de transmettre des informations et d’éduquer les jeunes sur la relation nutrition santé et sur les repères du programme national nutrition santé (PNNS) et leur mise en pratique.
Professeurs d'économie, de géographie, SVT (sciences et vie de la Terre), PSE (prévention santé environnement), langues vivantes, EPS (éducation physique et sportive), etc., peuvent conduire un ensemble de projets d'éducation à l'alimentation en lien avec les programmes d'enseignement et les autres acteurs intervenant au sein de l'établissement scolaire (adjoint économique ou gestionnaire, chef de cuisine, conseiller principal d'éducation, assistant d'éducation, producteur local, diététicien, association, etc.). Ces actions s’inscrivent dans le cadre du parcours éducatif de santé.
Formation du goût
La capacité d'apprécier des saveurs différentes, de les différencier et de parler de ses sensations s'apprend et se cultive. L'école joue un rôle important dans l'éveil au goût. Elle valorise le patrimoine culinaire et promeut des produits de bonne qualité gustative et nutritionnelle.
Le goût s'apprend, s'éduque, s'acquiert dans le temps. Se faire plaisir, c'est aussi prendre son temps et savoir choisir. Des actions de formation du goût interviennent lors des cours ou à l'occasion d'activités ou d'animations diverses, parfois avec le concours d'intervenants extérieurs qualifiés, comme par exemple :
- organisation d'animations dans le cadre d'ateliers de découverte
- valorisation du patrimoine culinaire
- promotion des produits de bonne qualité
- découverte des odeurs, des saveurs, des épices et des essences
- explication des secrets de fabrication
- exercice de l'esprit critique face aux tendances et aux médias
Des expérimentations d’ateliers cuisine, s’appuyant en particulier sur des associations et des collectivités territoriales, sont en cours en lien avec des écoles et quelques collèges.
Un petit déjeuner à l'école pour soutenir les familles les plus fragiles
D'après le Plan national nutrition-santé, le petit déjeuner est un repas à part entière et doit représenter entre 20 et 25% des apports énergétiques sur l'ensemble d'une journée. Or, plusieurs études, notamment celles menées par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC, 2015) et les études individuelles nationales des consommations alimentaires (INCA 3, 2014) montrent que la prise du petit déjeuner n'est pas systématique chez les enfants et les adolescents.
Près d'un professeur des écoles sur deux, quel que soit le niveau, identifie dans sa classe des élèves qui ont sauté le petit déjeuner. En moyenne, à l'école, 3,4 élèves par classe, du CP au CM2, arrivent en classe le ventre vide. Les raisons invoquées sont, dans l'ordre, le manque d'appétit, le manque de temps, le lever précoce, le stress, l'absence des parents le matin et les raisons économiques. Ainsi 13 % des enfants scolarisés en Rep et Rep+ arrivent à l'école le ventre vide et ne bénéficient donc pas de bonnes conditions pour leurs apprentissages.
Lors des travaux menés pour bâtir la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, l’accès de tous les élèves à un petit-déjeuner équilibré a ainsi émergé comme une nécessité pour garantir l’égalité des chances entre les enfants et lutter contre les privations matérielles dont ils sont victimes.
Les ministères chargés de l'Education nationale et de la Jeunesse, des Solidarités et de la Santé, et de l'Agriculture et de l'Alimentation travaillent en partenariat afin de promouvoir de bonnes habitudes alimentaires et la prise d'un petit déjeuner. Sans se substituer aux familles, les ministères proposent des outils et des actions de sensibilisation afin de rappeler l'importance de ce repas dans l'équilibre alimentaire des plus jeunes.
Ce dispositif doit participer à la réduction des inégalités alimentaires pour le premier repas de la journée, indispensable à une concentration et une disponibilité aux apprentissages scolaires.
Après une phase d'expérimentation de mars à juin 2019 dans près de 400 écoles volontaires Rep et Rep+, des quartiers de la politique de la ville et des territoires ruraux fragiles, le dispositif est généralisé depuis la rentrée de septembre 2019. L'objectif du gouvernement était que 100 000 élèves en bénéficient en 2019-2020. La distribution des petits déjeuners en Rep, Rep+ et dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) principalement, mais pas exclusivement, se poursuit.
Le dispositif et a pu bénéficier à 153 000 élèves sur l’année scolaire 2019/2020. Malgré le coup d’arrêt lié à la crise sanitaire, les distributions ont repris à la rentrée 2020, en tenant compte des mesures sanitaires. Malgré ce contexte, 100 000 élèves ont bénéficié de petits déjeuners gratuits lors de l’année scolaire 2020-2021 et près de 300 000 devraient en bénéficier lors de l'année scolaire 2021-2022. Près de 2,5 millions de repas à moins de 1 € ont été servis dans les cantines des petites communes rurales.
L’impact social et économique de la crise sanitaire, en particulier pour les populations socialement les plus vulnérables, rend le dispositif plus nécessaire que jamais. L’alimentation des élèves ne doit pas être une victime collatérale de la crise, car elle conditionne tant d’autres choses et d’abord l’attention et donc la réussite scolaire.
Ces petits déjeuners doivent répondre à un cahier des charges précis :
- ils doivent être équilibrés et de qualité ;
- ils sont servis dans le respect des règles de sécurité et d'hygiène alimentaire ;
- ils sont ouverts à tous les enfants ;
- ils sont accompagnés d'une action d'éducation à l'alimentation et d'une sensibilisation des parents au rôle du petit déjeuner.
Le programme national nutrition santé (PNNS)
Dans le cadre du PNNS, en collaboration avec Santé publique France, des outils d'intervention en éducation à la santé sont proposés :
- une affiche de promotion des repères nutritionnels pour les enfants des écoles primaires
- un guide nutrition pour les élèves de cinquième, "J'aime manger, j'aime bouger"
Ces documents accompagnent la mise en place de projets éducatifs sur la nutrition, en complément des programmes d'enseignement.
Programme national nutrition santé (PNNS)
Surpoids et obésité : un problème de santé publique
En France, l'accroissement des cas de surcharge pondérale et d'obésité parmi les enfants et les adultes devient un problème de santé publique.
L'obésité est un facteur de risque reconnu pour plusieurs problèmes de santé : hypertension, cholestérol, diabète, maladies cardiovasculaires, problèmes respiratoires, arthrite et certaines formes de cancer.
Le programme national nutrition santé (PNNS) a pour objectif :
- d'améliorer la santé des français en agissant sur la nutrition
- d'abaisser la prévalence de l’obésité et du surpoids
Programme national nutrition santé
Mesures prises en milieu scolaire
Interdiction des distributeurs de produits alimentaires
Les distributeurs automatiques de boissons et de produits alimentaires payants sont interdits dans les établissements scolaires.
Les établissements scolaires sont incités à installer des fontaines d'eau réfrigérée.
Promotion de l'activité physique
La prévention du surpoids et de l'obésité implique un apprentissage concernant les apports et les dépenses énergétiques. Les cours d'éducation physique et sportive (EPS) jouent un rôle essentiel.
Recommandations concernant les collations et goûters
La collation matinale à l'école n'est ni systématique, ni obligatoire. Elle ne se justifie pas pour les élèves qui ont pris un petit-déjeuner avant de venir à l'école. Les enseignants peuvent cependant en mettre une en place, au moins deux heures avant le déjeuner. Les boissons ou aliments proposés aux élèves permettent une offre alimentaire diversifiée en privilégiant l'eau, les jus de fruit sans addition de sucre, le lait ou les produits laitiers demi-écrémés, le pain, les céréales non sucrées.
D'autres moments de la vie de l'école sont l'occasion d'apports alimentaires supplémentaires : goûters d'anniversaire, fêtes de Noël ou de fin d'année, etc. Ces événements festifs offrent un moment de convivialité, de partage et de plaisir. Il est souhaitable de ne pas les multiplier et de les regrouper par exemple mensuellement, afin d'éviter des apports énergétiques excessifs.
Le programme national de l’alimentation (PNA)
Le PNA a, entre autres, pour objectif de faciliter l’accès des plus jeunes à une bonne alimentation fondée sur le goût, l’équilibre entre les aliments et les rythmes des prises alimentaires, la convivialité dès l’école primaire.
Avec le secteur de la restauration scolaire, un travail en partenariat est engagé pour améliorer les conditions de restauration dans les établissements scolaires, notamment pour faire respecter les règles nutritionnelles et améliorer l’offre alimentaire.
Mise à jour : Juillet 2024