L’épidémie de sida dans le monde ne cesse de s’accroître et menace d’affecter fondamentalement la vie et la stabilité de nombreux pays pour de longues années.
En 2004, les femmes représentent près de la moitié des 42 millions de personnes vivant avec le VIH ou le sida dans le monde. Face à la vulnérabilité de cette population, l’ONUSIDA a choisi de placer les femmes et les jeunes filles au cœur de la journée mondiale du 1er décembre, intitulée en 2004 “Les femmes, les filles, le VIH et le sida”.
Aujourd’hui, même si la France connaît une situation plus favorable que certains pays, l’épidémie n’est pas pour autant enrayée et demeure une priorité de santé publique majeure. L’école qui a pour mission d’instruire, d’éduquer et de développer des comportements responsables doit, à cet égard, continuer à proposer aux élèves information et prévention.
Ainsi, deux principaux axes d’actions doivent résolument être poursuivis et pérennisés dans les établissements scolaires.
D’une part, tout doit être mis en œuvre pour maintenir un bon niveau d’information et générer une culture de la responsabilité des collégiennes et collégiens, des lycéennes et lycéens. Que ce soit dans le cadre des enseignements, en particulier ceux de sciences de la vie et de la Terre, dans celui des séances d’éducation à la sexualité, définies dans la circulaire du 17 février 2003, ou encore des comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté, il convient d’apporter aux élèves des connaissances scientifiques nécessaires, de favoriser des occasions de réflexion et de dialogue sur ces sujets entre garçons et filles, et d’organiser un travail en réseau avec les partenaires de proximité des établissements scolaires.
Je précise que le document d’information “10 questions sur le VIH/sida” réalisé avec la direction générale de la santé pour la campagne de l’année 2003, et mis en ligne sur le site www.eduscol.education.fr, sera actualisé ; il peut utilement servir d’appui aux discussions à conduire avec les élèves.
En outre, un guide d’intervention méthodologique et pédagogique sur l’éducation à la sexualité est actuellement en cours d’élaboration à la direction de l’enseignement scolaire en partenariat avec l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé. Il sera diffusé aux équipes éducatives des collèges et des lycées courant 2005. La question de la prévention du sida y aura toute sa place.
La thématique de la campagne 2004 doit inciter à sensibiliser les élèves à l’égalité entre les filles et les garçons, leur permettre d’accéder à un respect mutuel et les aider à mieux comprendre la nécessité d’une responsabilité et d’une prévention partagées.
D’autre part, si l’école n’a pas vocation à répondre à la diversité des attentes et des situations individuelles, elle doit cependant assurer un relais vers les partenaires extérieurs compétents.
C’est pourquoi je rappelle la nécessité de faciliter l’accès des élèves aux diverses sources d’information, d’orientation et de conseil existantes dans les établissements scolaires comme à l’extérieur de ceux-ci. Un espace d’affichage approprié doit être prévu à cet effet et préciser les horaires d’ouverture des infirmeries, les numéros verts, les coordonnées des structures locales, les consultations de dépistage anonyme et gratuit...
Dans les lycées, l’accessibilité aux moyens de prévention doit également être renforcée (infirmerie, distributeurs de préservatifs) et faire l’objet d’une réflexion avec les lycéens au sein du conseil d’administration et du conseil des délégués pour la vie lycéenne.
Je vous remercie de l’attention que vous saurez porter à ces recommandations.


Pour le ministre de l’éducation nationale,
de l’enseignement supérieur et de la recherche
et par délégation,
Le directeur de l’enseignement scolaire
Patrick GÉRARD