L'autonomie de l'E.P.L.E. en question dans la relation entre l'autorité académique et l'établissement scolaire

En dépit d’une orientation politique générale claire et constante et d’une série de mesures significatives, la pratique de l’autonomie se développe lentement dans le système éducatif : elle n’y est pas spontanée et elle subit des phases de progrès et de régression.

Du côté des établissements scolaires, on connaît peu et on n’exploite guère les marges d’autonomie ; de plus, il est parfois plus confortable de ne pas exercer ses responsabilités, pour les rejeter sur l’échelon hiérarchique supérieur, ou de prendre des libertés dans des domaines où précisément celles-ci ne sont pas autorisées.

Du côté de l’administration, la force des habitudes, la crainte d’une perte de pouvoirs, la croyance selon laquelle la décision administrative générale, imposée du haut, va s’appliquer sans coup férir – ce qui est de plus en plus sujet à caution – rendent malaisé le respect de l’autonomie des établissements. Surtout, une culture de la centralisation, largement répandue à l’intérieur comme à l’extérieur du système et alimentée notamment par certains réflexes syndicaux ou politiques, est mobilisée à la moindre alerte pour éteindre toute source de prétendue inégalité (confondue avec l’uniformité), pour combler toute zone de liberté (confondue avec l’incertitude ou le néant), pour interdire toute possibilité d’atteinte supposée aux statuts nationaux des personnels. L’histoire récente pourrait nous en fournir de multiples exemples. Et pourtant, la réalité est contrastée : on ne compte pas le nombre d’EPLE qui, çà et là, utilisent intelligemment leurs marges de liberté et exercent leur autonomie à la satisfaction de leur communauté éducative, ni le nombre de responsables qui, çà et là également, favorisent ces prises de responsabilités, dans l’intérêt du service public.