Grenelle de l'Education [Compte rendu d'atelier] Mobilités : séance 4 - Ouverture

L’incubateur du Grenelle de l’Éducation permet une concertation large avec la société civile, sous la forme d’ateliers associant des représentants de la communauté éducative. Consultez le compte rendu de l'atelier Mobilités, séance 4, Ouverture, 16 décembre 2020.

Le président de l’atelier, Patrick Gérard, indique que cette dernière réunion vise à dégager des propositions finales sur les sujets traités au cours des séances précédentes, en veillant à ce que ces propositions soient aussi opérationnelles et pragmatiques que possible.

Olivier Sidokpohou invite les membres de l’atelier à faire part de leurs remarques sur chaque thématique.

Informer sur les possibilités de mobilités à toutes les étapes de la carrière

Un représentant du collège encadrement observe que deux termes sont revenus au cours des différentes réunions : la validation des acquis de l’expérience et les bilans de compétence, qui constituent des moments de pause et de réflexion dans la carrière.

Patrick Gérard suggère de l’ajouter dans le dernier paragraphe. Il est effectivement opportun de préciser aux personnes qui rejoignent l’Education nationale que ce qu’elles ont accompli sera pris en compte.

Entrer dans la carrière

Olivier Sidokpohou précise que deux points sont indiqués sur les secondes carrières. Au-delà de la reprise de l’ancienneté, il s’agit d’aller plus loin en proposant un bilan de compétence qui tiendrait compte de l’expérience de la personne.

Un représentant du collège syndical rappelle que dans les CAPET, seule l’expérience des cadres est prise en compte.

Patrick Gérard propose d’évoquer une prise en compte de l’ancienneté "à un niveau équivalent".

Un représentant du collège syndical considère que dans le cadre de la formation initiale, il serait également pertinent de proposer une formation initiale à la carte, qui prendrait en compte les compétences acquises dans le cadre de l’expérience professionnelle précédente.

Patrick Gérard souligne qu’il convient de mieux penser et adapter la formation aux compétences acquises.

Un représentant du collège encadrement estime que la politique du logement pourrait être pensée à un échelon interministériel, avec une mise en commun des ressources.

Patrick Gérard s’interroge sur la faisabilité d’une telle démarche. Il importe que le ministère de l’Education nationale élabore sa propre politique pour que ce sujet aboutisse réellement, même s’il peut apparaître opportun d’assurer une coordination interministérielle.

Une représentante du collège élus et collectivités estime qu’il faudrait aider les jeunes à mieux trouver leur voie au sein de l’Education nationale en leur proposant une réflexion sur leurs motivations à l’égard des postes d’enseignement.

Olivier Sidokpohou émet des réserves sur la faisabilité de cette préconisation. Il faut quand même faire en sorte que tous les élèves aient un enseignant en face d’eux. Il faut faire en sorte que la mobilité entrante se passe au mieux.

Une représentante du collège des professeurs confirme l’importance de l’accompagnement. Il faudrait noter que l’enseignant peut aussi être accompagné par une personne au sein de l’établissement. Elle ajoute qu’il faudrait évoquer de manière plus claire la prise en compte du besoin de rebond de l’enseignant qui peut arriver en cours de carrière et à différents moments. Elle se propose de réfléchir aux moments où ces besoins peuvent survenir (début de carrière, milieu de carrière, fin de carrière…).

Olivier Sidokpohou considère que le chef d’établissement peut aider à sentir ces moments.

Évoluer dans le métier : mobilités internes

Olivier Sidokpohou signale que l’atelier Encadrement s’est également intéressé au poste de directeur d’école.

Un représentant du collège encadrement remarque que mentionner le terme de réversibilité pourrait se révéler rassurant pour les personnes qui s’engagent dans des fonctions mixtes.

Une représentante du collège des professeurs confirme l’importance de cette notion de réversibilité. En outre, la mobilité interne est souvent liée à une mobilité géographique. Il faudrait s’assurer que les personnels ne soient pas contraints de changer d’académie.

Un représentant du collège syndical rappelle que les règles actuelles privilégient l’ancienneté dans le grade, c’est-à-dire des carrières linéaires, ce qui peut constituer un frein important à la mobilité.

Patrick Gérard résume qu’il faudrait donc ajouter deux points d’attention :

  • expliquer aux personnes qui s’engagent dans des fonctions mixtes qu’elles ont la possibilité à tout moment de revenir dans leurs fonctions précédentes ;
  • faire en sorte que la mobilité n’entraîne pas de perte pour la personne.

Évoluer dans le métier : mobilités externes et mobilité internationale

Olivier Sidokpohou indique que la mobilité externe peut nécessiter une forme de progressivité. Elle implique aussi un chantier sur les congés de formation.

Sur la mobilité internationale, un représentant du collège associatif et économique suggère d’ajouter le terme de parcours professionnel. La mobilité internationale dans l’enseignement français à l’étranger doit en effet s’intégrer dans le cadre d’un parcours valorisant. L’AEFE y travaille avec les administrations concernées du ministère, mais il est important de le mentionner. Par ailleurs, il faudrait renforcer la connaissance des possibilités de carrière dans l’enseignement français à l’international au sein même des services compétents dans les académies. Pour le reste, les chantiers qui ont été engagés depuis 18 mois vont commencer à porter leurs fruits.

Une représentante du collège des professeurs estime qu’il serait opportun de signaler l’existence de programmes européens.

Un représentant du collège encadrement suggère de remplacer le terme de confrontation par celui de rencontre. Quelques semaines dans un système étranger peuvent être une bonne chose. Pour autant, il peut s’avérer également opportun d’accueillir des enseignants étrangers dans le système scolaire français à l’étranger pour susciter des vocations pour l’AEFE par exemple.

Patrick Gérard demande si une rencontre annuelle est organisée entre l’AEFE et les académies pour présenter le dispositif.

Un représentant du collège monde associatif et économique répond par la négative. Ces contacts ne sont pas systématiques.

Patrick Gérard souligne qu’il faut donc assurer la bonne information des personnes qui sont au contact des enseignants dans les académies.

Une représentante du collège syndical estime que le cumul doit être flexible et à conditions souples. En outre, la RH de proximité est trop absente. Or elle doit accompagner la construction du projet.

Olivier Sidokpohou indique que le texte va être mis en forme pour tenir compte des différentes remarques et sera renvoyé aux membres d’ici la fin de la semaine. Les ateliers rendront leurs propositions d’ici début janvier. Le travail se poursuivra ensuite pour les transformer en actions concrètes.

Une représentante du collège des professeurs demande si les membres de l’atelier pourraient être sollicités une nouvelle fois.

Olivier Sidokpohou répond que le processus n’est pas écrit à ce stade. Il pourrait être intéressant de solliciter à nouveau les personnes qui ont participé aux réflexions, notamment lorsque les administrations entreprendront l’exercice de chiffrage de ces propositions.

Un représentant du collège syndical signale que son syndicat enverra une contribution écrite.

Olivier Sidokpohou et Patrick Gérard remercient vivement les participants pour leur investissement dans l’atelier, la qualité d’écoute et la richesse des échanges puis clôturent la séance.

 

Mise à jour : janvier 2021

Le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports engage en 2021 une évolution profonde du système éducatif et des métiers des personnels de l'Éducation nationale.

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