L'orientation

Depuis plusieurs années, de nombreux avis et rapports s'intéressent à l'orientation, scolaire et professionnelle, et aux dispositifs mis en place pour l'améliorer. Ce numéro de la revue Éducation et formations présente plusieurs analyses sur ce sujet, orientation en troisième, dans les diverses voies du lycées et dans l'enseignement supérieur, ainsi que les mécanismes, notamment régionaux créés pour rénover l'orientation.

 

Rédacteur en chef : Paul Esquieu
 

Évolution et disparités d'orientation en fin de troisième

La quasi-totalité des enfants d'une génération parviennent en fin de collège dans les classes de troisième qui constituent le premier palier d'orientation de l'enseignement secondaire. Isabelle Paulin étudie ce moment qui engage de manière décisive leur destin scolaire et leur poursuite d'études vers les filières générales, technologiques ou professionnelles du second cycle.

L'affectation en académie

Le processus d'orientation rencontre à quelques moments-clefs des parcours le dispositif d'affectation. Patrick Garotin analyse la procédure administrative gérant le rapprochement entre une demande et une offre de formation, l'affectation constituant un temps fort, souvent chargé d'attentes mêlées d'appréhensions et dans lequel se cristallisent les enjeux éducatifs des principaux acteurs.


Les pratiques d'éducation à l'orientation des professeurs de troisième

L'article de Jeanne Benhaïm-Grosse s'intéresse à l'investissement et l'implication des professeurs de troisième, notamment des professeurs principaux, dans l'éducation à l'orientation : convaincus de sa nécessité, ces derniers regrettent souvent de ne pouvoir pleinement prendre en charge l'aide aux élèves, en particulier ceux qui en auraient le plus besoin.

La territorialisation du processus d'orientation en milieux ruraux isolés et montagnards : des impacts du territoire à l'effet de territoire

L'orientation reste fortement influencée par le double poids de l'ancrage territorial, générateur de forte identité locale et de faible mobilité spatiale, et de la difficulté à se projeter dans l'avenir lointain, capacité indispensable à la construction d'un projet d'orientation. Pierre Champollion examine ce phénomène complexe, éminemment paradoxal : issu d'un grand nombre de variables variant de concert, ce phénomène correspond apparemment à un impact global systémique, l'effet de territoire.


Le rôle des professeurs de mathématique et de physique dans l'orientation des filles vers des études scientifiques

Alors que le ministère de l'éducation nationale s'est fixé pour objectif d'augmenter de 20 % le nombre de filles en classe de terminales S, STI, STL d'ici 2010, on constate que les orientations au lycée restent très sexuées : les filles boudent les filières scientifiques et technologiques « à connotation masculine ». Après avoir indiqué quelques éléments qui pèsent sur les choix d'orientation, Josette Costes, Virginie Houadec et Véronique Lizian examinent le rôle que les professeurs ont à jouer en vue de rééquilibrer les choix d'orientation de leurs élèves filles.


Filles et garçons dans l'enseignement supérieur : permanences et/ou changements ?

Malgré une tradition de poursuite d'études supérieures pour les filles en Midi-Pyrénées, les étudiantes de l'académie de Toulouse n'ont pas une orientation plus diversifiée que sur le reste du territoire national. Christine Fontanini, Josette Costes et Virginie Houadec étudient l'inégale présence des filles dans les filières et disciplines de l'enseignement supérieur, notamment en sciences, liée à la concentration des femmes sur le marché du travail et à leurs rôles sociaux. De plus, filles et garçons n'ont pas la même appréhension de ce qui constitue l'objet même du travail scientifique.


Facteurs influençant l'orientation et le parcours de la troisième au post-baccalauréat d'une cohorte d'élèves de l'académie de Clermont-Ferrand

Jean-François Mezeix et Catherine Grange analysent l'évolution d'une cohorte réelle de 10 241 élèves, sortis de troisième en 1999 dans l'académie de Clermont-Ferrand jusqu'à leur entrée dans l'enseignement supérieur. Cela permet de montrer que le parcours après le collège demeure inscrit dans les territoires d'origine : zone rurale, collèges de petite taille ou situés en Zep. Cependant, l'effet territoire reste inférieur et se rajoute à ceux de l'âge et de l'origine sociale.

Vœux, stratégies et orientations réelles des bacheliers technologiques

Karine Pietropaoli observe la demande d'orientation des bacheliers, largement conditionnée par le type de baccalauréat préparé. La limitation des capacités d'accueil dans certaines filières impose des orientations parfois éloignées des choix initiaux. Les licences universitaires, principalement dans le domaine tertiaire, jouent souvent le rôle de « régulateur » en accueillant les bacheliers qui n'ont pu obtenir la filière de leur choix. Ce « repli » concerne nettement plus souvent les bacheliers technologiques, en particulier les bacheliers STG. Mais la construction du choix d'orientation, la précision et/ou la diversité des vœux formulés par un même élève jouent également un rôle important dans la poursuite d'études des bacheliers.

Orientations et réorientations des bacheliers inscrits dans l'enseignement supérieur

Les choix d'orientation à l'issue de la classe terminale des lycées ont déjà fait l'objet de nombreuses études. Une image plus précise du processus d'orientation dans l'enseignement supérieur peut être obtenue si l'on complète l'analyse classique des choix faits à l'issue de l'enseignement secondaire par celle des événements intervenant au cours ou à l'issue de la première année d'enseignement supérieur. En suivant ainsi la cohorte des nouveaux bacheliers, et ce qu'ils deviennent un an après, Bernard Convert mesure l'ampleur des réorientations précoces et faire apparaître le choix d'orientation non plus comme un moment mais comme un processus.


Le réseau d'accueil, d'information et d'orientation en Bourgogne : une évolution en marche

Guy Ferez présente le Plan régional de développement de la formation professionnelle (PRDF) adopté en 2004 par la région Bourgogne et qui traite des grands enjeux de l'apprentissage et de la formation professionnelle pour les années à venir. Outil majeur de la politique d'apprentissage et de formation professionnelle, ce plan permet au conseil régional d'affirmer son objectif de mieux coordonner et structurer les actions des différents acteurs dans la perspective d'un service public d'orientation et de formation professionnelle au niveau de la région et de ses territoires.


Le Pôle Rhône-Alpes de l'orientation, exemple d'une coordination régionale des acteurs professionnels de l'orientation

Le Prao est depuis 2004 un groupement d'intérêt public (GIP) chargé en région Rhône Alpes d'une mission délicate : coordonner l'ensemble des réseaux d'accueil, d'information et d'orientation financés sur fonds publics, avec pour objectif de donner corps à l'idée d'orientation tout au long de la vie. Anne Gauthier présente ce GIP tripartite (État, région, partenaires sociaux) qui intègre les missions de l'observatoire régional emploi formation (OREF) et du centre d'animation et de ressources de l'information sur la formation (CARIF), ainsi que la mission cellule ressource régionale sur la validation des acquis de l'expérience (VAE). Sa particularité est d'être plus centré qu'ailleurs sur l'orientation, de par la volonté des décideurs qui l'ont créé.