Éducation alimentaire de la jeunesse

L’éducation alimentaire de la jeunesse, qui constitue l’une des quatre priorités de la politique publique de l’alimentation, répond à de grands enjeux de société dans les domaines de la santé publique, de la préservation et du respect de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de l’économie agricole, de la justice sociale, de la citoyenneté, de la culture et du patrimoine.

La politique publique de l’alimentation, élaborée dans le cadre du Programme national pour l’alimentation, est animée par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, en collaboration avec d’autres ministères, notamment le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse. Elle s’appuie aussi sur des partenariats, notamment avec les collectivités territoriales.

L’éducation nationale a un rôle stratégique dans cette éducation transversale. Elle développe les compétences des élèves grâce à ses programmes d’enseignement, aux parcours éducatifs et aux projets éducatifs partenariaux menés au sein des écoles et établissements. Elle veille à la progressivité des apprentissages, tout en impliquant les jeunes pour qu’ils deviennent des acteurs éclairés de leur alimentation. Pour assurer la cohérence de cette éducation, elle conduit une approche collective et collaborative dont elle demeure garante de la qualité pédagogique.

La mission a pu constater la créativité et l’engagement de nombreux acteurs locaux (services de l’État, collectivités territoriales, professionnels de l’alimentation, associations) auprès des équipes enseignantes et éducatives. Elle rapporte des actions observées qui confirment la pertinence des démarches globales, inscrites dans la durée pour une efficacité à plus long terme.

Les travaux de la mission lui ont permis d’identifier des leviers pour une éducation alimentaire de la jeunesse plus efficiente et adaptée. Ils ont conduit à la formulation de sept recommandations couvrant la stratégie nationale, la mise en œuvre et les bases de cette éducation :

  • réaffirmer au niveau interministériel l’importance de l’éducation alimentaire dans les domaines de la santé et du bien-être, de la citoyenneté et de la protection de l’environnement ;
  • dynamiser l’éducation alimentaire en créant une section du comité régional de l’alimentation (CRALIM) qui lui serait dédiée. Cette section serait copilotée par le préfet et le président du conseil régional ;
  • garantir la qualité pédagogique des outils utilisés dans les actions menées en milieu scolaire ;
  • développer des formations intercatégorielles à toutes les échelles territoriales ;
  • renforcer, aux différents échelons territoriaux, le pilotage de l’éducation alimentaire de la jeunesse par les comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) en veillant à leur articulation ;
  • clarifier et rendre plus facilement accessibles les textes institutionnels régissant les normes et réglementations relatives, d’une part à la consommation d’aliments produits ou préparés dans l’enceinte de l’école ou de l’établissement (hors restauration scolaire), d’autre part à la consommation d’aliments apportés de l’extérieur dans les écoles et établissements scolaires ;
  • faciliter la diffusion des conclusions des travaux scientifiques et des résultats des recherches-actions menées dans le domaine de l’éducation alimentaire en milieu scolaire.
Rapport IGEN-IGAENR-CGAAER n° 2018-099, juillet 2018

Auteurs : Sabine Carotti, Monique Dupuis, inspection générale de l'éducation nationale, Marie-Anne Richard, conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux, Philippe Sultan, inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche

Mots clés : alimentation de l’enfant, alimentation de la jeunesse, CESC, éducation, éducation transversale, enseignement, environnement, nutrition, partenariats, politique alimentaire, politique publique, projet éducatif, restauration collective, santé publique