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Enseignements élémentaire et secondaire
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ACTIVITÉS
ÉDUCATIVES
Prix des droits de l’homme - René Cassin - année
2004-2005
NOR : MENE0400945N
RLR : 554-9
NOTE DE SERVICE N°2004-080 DU 13-5-2004
MEN
DESCO A9
À l’occasion du 40ème anniversaire de la Déclaration universelle
des droits de l’homme, en 1988, le ministre de l’éducation
nationale a pris l’initiative de créer un “Prix des droits
de l’homme” sous la forme d’un concours portant le nom
de René Cassin. La Commission nationale consultative des droits de l’homme
(CNCDH) a été étroitement associée dès l’origine à l’organisation
de ce prix qui est remis chaque année aux lauréats début décembre, en
même temps que le Prix des droits de l’homme de la République française.
Cette opération constitue un des vecteurs privilégiés de l’apprentissage
de la citoyenneté.
J’attire votre attention sur deux nouveautés significatives de l’édition
à venir : le concours René Cassin s’appelle désormais “Prix
des droits de l’homme - René Cassin”. Il est ouvert aux groupes
d’élèves sous forme de travaux obligatoirement collectifs mais aussi
aux établissements ayant conduit un projet s’inscrivant dans la
promotion et la mise en œuvre effective des droits de l’homme.
Toute forme de participation peut donc être primée, des contributions
d’élèves aux actions concrètes mises en œuvre par les établissements.
La présente note a pour objet de préciser le nouveau règlement et d’informer
sur le sujet d’étude retenu pour l’année 2004-2005.
I - Nouveau règlement du
Prix des droits de l’homme - René Cassin
Article 1 -
Le Prix des droits de l’homme - René Cassin est ouvert à tous les
élèves de collèges, de lycées d’enseignement général et technologique
et de lycées professionnels des établissements publics et privés sous
contrat et des établissements français à l’étranger. Le prix est
décerné par un jury national. Un prix spécial distinguera les démarches
d’établissement s’inscrivant dans la promotion et la mise
en œuvre d’actions concrètes pour la défense des droits de
l’homme.
Article 2 -
Le travail est réalisé sous la forme d’un dossier collectif dont
la présentation peut être très diverse (mémoire, support vidéo ou cédérom,
affiche, création artistique, travail manuel, exposition...). Il est mené
de préférence dans le cadre d’un projet éducatif, dans le projet
d’établissement.
Les travaux doivent être envoyés entre
le 20 et le 30 avril au rectorat de l’académie
de l’établissement. Ils sont ensuite transmis à la direction de
l’enseignement scolaire, bureau des actions éducatives, culturelles
et sportives (DESCO A9), “Prix des droits de l’homme - René
Cassin”, 110, rue de Grenelle, 75357 Paris SP 07. Les dossiers seront
retournés à l’adresse de l’établissement scolaire après publication
du palmarès national.
Article 3 -
Les établissements proposés pour le prix spécial adresseront, par le même
circuit, un dossier présenté par le chef d’établissement. Le caractère
collectif de la démarche (susceptible d’adopter les modalités les
plus diverses : travail effectué autour du règlement intérieur, actions
en faveur des droits de l’homme inscrites au projet d’établissement,
partenariats avec des ONG intervenant dans ce domaine, mise en place de
parcours civiques, etc.) devra être mis en évidence ainsi que la dimension
éducative du projet. Ces modalités ne sont pas restrictives. Toutes autres
actions en faveur des droits de l’homme peuvent être soumises à
l’examen du jury, dans la catégorie prix spécial.
Article 4 -
Il est recommandé aux enseignants d’aider leurs élèves à préparer
les travaux ou à mettre au point leur action et de les inciter à faire
appel aux associations œuvrant en France dans le domaine des droits
de l’homme. Ils pourront par exemple faire appel à celles qui figurent
dans l’arrêté du Premier ministre portant nomination des membres
de la Commission nationale consultative des droits de l’homme,
www.commission-droits-homme.fr
[rubrique : présentation - composition] ou se rapprocher de celles qui
sont agréées par l’éducation nationale et dont la liste figure sur
le site internet :
www.education.gouv.fr,
rubrique : informations pratiques - liste des associations agréées.
Ces associations, par leurs compétences au niveau local pour les unes,
international pour les autres, peuvent être d’un grand apport. Chaque
année, en fonction du sujet, des informations seront mises à disposition
des participants sur le site Eduscol et sur celui de la CNCDH.
Article 5 -
Le jury du Prix des droits de l’homme - René Cassin est composé
comme suit :
- le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme,
président ;
- quatre membres de la CNCDH, présentés par le président de la CNCDH ;
- quatre représentants de l’inspection (deux IG et deux IA/IPR)
;
- deux représentants de la DESCO ;
- trois enseignants (1 représentant des lycées d’enseignement général
et technologique, 1 représentant des lycées professionnels et 1 représentant
des collèges) ;
- Deux personnes de la société civile œuvrant, ou s’étant distinguées,
dans le domaine des droits de l’homme.
Article 6 -
Le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur
et de la recherche désigne les membres du jury pour une durée de trois
ans, renouvelables.
Article 7 -
Le jury se réunit sur proposition de son président. Il établit son palmarès
au courant du mois d’octobre. Il retient un lauréat pour les collèges,
pour les lycées d’enseignement général et technologique et pour
les lycées professionnels. Il retient dans le même esprit un lauréat d’établissements
parmi les candidats au prix spécial. Le prix est attribué lors d’une
cérémonie organisée autour de la période du 10 décembre, date anniversaire
de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Le jury est souverain.
Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur
et de la recherche et la CNCDH favoriseront la diffusion des travaux les
plus remarquables, contribuant ainsi à la vocation pédagogique et au rayonnement
du prix auprès du public le plus large.
Le fait de participer à ce prix vaut cession, à titre gratuit et pour
toute la durée de la propriété littéraire et artistique, de la part des
candidats ou de leurs représentants légaux, du droit de reproduction des
œuvres réalisées au profit du ministère, qui pourra publier ou autoriser
la publication des œuvres primées. Les œuvres réalisées et présentées
par une classe sont des œuvres collectives qui appartiennent à l’établissement.
Ce dernier s’engage à en céder les droits de reproduction conformément
aux dispositions se trouvant ci-dessus.
La participation à ce prix implique l’acceptation du présent règlement.
II - Présentation du sujet
2004-2005
Le 15ème anniversaire de l’adoption
de la Convention internationale des droits de l’enfant qui aura
lieu le 20 novembre 2004,
puis le thème de la Fraternité choisi comme Grande
cause nationale en 2004 et 2005, seront des occasions de renforcer la
réflexion autour du sujet du prix René Cassin pour l’année scolaire
2004-2005 : grande pauvreté et droits
de l’enfant.
La grande pauvreté, quelle que soit la
définition qui lui est donnée, (voir le rapport du Conseil économique
et social du 11 février 1987, celui de la sous-commission de la promotion
et la protection des droits de l’homme des Nations unies sur les
droits de l’homme et l’extrême pauvreté de 1996, celui du
CERC (Centre emploi revenus cohésion sociale) de février 2004, le rapport
de Philippe Joutard de 1992 sur Grande pauvreté et réussite scolaire,
etc.) est reconnue comme étant une atteinte à la dignité de la personne.
Dans toutes les sociétés, les personnes pauvres, et plus encore les personnes
très pauvres, sont marginalisées ou exclues et cette situation crée un
enfermement familial, voire générationnel, dans la spirale de la pauvreté.
La situation de grande pauvreté est déjà particulièrement déstructurante
pour des personnes adultes, mais les conséquences sont évidemment catastrophiques
en ce qui concerne les enfants. En effet, la construction de la personnalité
de l’enfant et son évolution sont altérées par les conditions de
grande pauvreté. D’une part son développement physique est remis
en cause par de mauvaises conditions de vie, d’habitat, de nourriture
ou de soins et d’autre part son développement psychique et culturel
est compromis par la marginalisation dont il est souvent victime.
Au regard de textes fondamentaux comme la Déclaration universelle des
droits de l’homme, la Charte des droits fondamentaux de l’Union
européenne, la Déclaration des droits de l’enfant, la Convention
internationale des droits de l’enfant, etc., il apparaît évident
que la situation de grande pauvreté bafoue ces droits élémentaires en
ce qui concerne plus particulièrement les enfants.
On pourra notamment et entre autres explorer les problématiques suivantes
:
- En réfléchissant aux conditions de vie engendrées par la grande pauvreté,
en France mais aussi dans d’autres pays, on pourra regarder en quoi
cette grande pauvreté est une atteinte aux droits de l’enfant.
- Pour grandir, l’enfant a besoin de modèles auquel il aura envie
de s’identifier. Or, confronté à la grande pauvreté, il n’a
souvent que des modèles limités et stéréotypés. Peut-on construire une
personnalité positive et épanouie dans ce contexte ? Comment aider ces
enfants à faire valoir leurs potentialités ?
- En France, on estime à environ un million le nombre d’enfants
vivant en dessous du seuil de pauvreté (rapport n° 4 du CERC de février
2004). Ils sont scolarisés et ils ont accès, en principe, aux soins élémentaires.
Mais quel est le regard de la société sur ces enfants et leur famille,
quelles sont leurs possibilités d’intégration dans le monde qui
les entoure ?
- Par ailleurs, dans le monde, des dizaines de millions d’enfants
sont sous-alimentés, exploités et enfermés dans la spirale de l’exclusion
et de la pauvreté. Dans certains pays, c’est l’existence même
des enfants qui est niée (enfants soldats, esclavage, trafic d’enfants,
etc.). Individuellement, collectivement, peut-on agir contre cela ?
- Quelle peut-être l’approche, vis-à-vis des personnes dans une
situation de très grande pauvreté, en terme de respect de leur dignité,
de partenariat, d’aide ou de soutien à leur apporter et d’accès
aux droits fondamentaux ? Doit-il y avoir une démarche spécifique envers
les enfants ?
- Beaucoup de pays, de manière formelle, inscrivent l’égalité des
chances dans leurs textes constitutionnels et législatifs mais la situation
de grande pauvreté permet-elle l’accès aux droits et l’application
effective de ce principe ?
- “La pauvreté ne se gère pas, elle se combat” (Abbé Pierre).
Quelles “batailles” faut-il mener pour assurer la victoire
des droits de l’enfant ?
Je vous remercie de tout le soin que vous apporterez à faire connaître
ce prix qui demeure un des vecteurs privilégiés de l’apprentissage
de la citoyenneté et des droits tels qu’ils sont proclamés dans
la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Pour le ministre de
l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la
recherche
et par délégation,
Le directeur de l’enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR
Contact : eric.ayivi@education.gouv.fr
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