P
LAN P ARTICULIER DE MISE EN SÛRETÉ FACE AUX RISQUES MAJEURS


C. n° 2002-119 du 29-5-2002

NOR : MENE0201079C
RLR : 553-0
MEN - DESCO - DPATE

Texte adressé aux rectrices et recteurs d'académie ; aux inspectrices et inspecteurs d'académie, directrices et directeurs des services départementaux de l'éducation nationale ; aux inspectrices et inspecteurs chargés des circonscriptions du premier degré ; aux chefs d'établissement ; aux directrices et directeurs d'école

o Les sociétés modernes sont de plus en plus exigeantes à l'égard de ceux qui ont en charge les problèmes de sécurité, particulièrement concernant les situations dans lesquelles les enfants et les jeunes peuvent se trouver au premier rang des victimes. Les divers accidents majeurs, qui ont jalonné les années 2000 et 2001 en France ou à l'étranger, ont marqué les esprits par leur soudaineté, leur violence, le nombre des victimes et les dommages causés.
Les dégâts occasionnés sont de moins en moins souvent considérés comme une fatalité, y compris dans le cas de catastrophes naturelles ou technologiques majeures. C'est ainsi que, dans une perspective de prévention et/ou de protection, après les tempêtes de la fin de l'année 1999, des académies ou des départements ont commencé à produire des consignes, plans, plaquettes variés, parfois réalisés en liaison avec des collectivités territoriales.
Une première information vous avait déjà été fournie, au début de l'année 2000, concernant un plan d'organisation "des secours dans un établissement scolaire face à l'accident majeur" (SESAM). Ce plan de référence présente un dispositif très complet et détaillé dont la complexité n'a sans doute pas facilité la généralisation. C'est la raison pour laquelle, les ministères chargés de l'éducation nationale et de l'environnement ont décidé, en liaison avec l'Observatoire de la sécurité des établissements scolaires et d'enseignement supérieur (ONS), d'élaborer le présent guide dont les objectifs sont similaires à ceux du plan SESAM et qui en intègre certains aspects.

Une initiative nationale : un guide synthétique et pratique qui trouve localement une déclinaison dans des plans particuliers
Le travail conduit a été effectué en prenant appui sur la réglementation en vigueur qui est rappelée dans le guide. Ce document, destiné à aider les écoles et les établissements scolaires à définir un plan de prévention et de mise en sûreté face à l'accident majeur, comporte quatre pages qui présentent aussi clairement que possible les informations et la démarche pour la mise en place de mesures destinées à assurer la sécurité des élèves et des personnels, en attendant l'arrivée des secours. Il est complété par une série de fiches, directement utilisables, pour opérationnaliser les différentes étapes d'élaboration de ce plan. Il s'efforce de prendre en compte la diversité des situations, étant bien entendu que certains risques, comme la tempête ou les transports de matières dangereuses, peuvent survenir dans des lieux très divers alors que d'autres, en revanche, sont clairement identifiables localement.

Des relais académiques et départementaux
L'élaboration de ces Plans particuliers de mise en sûreté nécessite une implication forte des recteurs et des inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'éducation nationale, en liaison étroite avec les préfets qui sont responsables de la réalisation des schémas départementaux d'analyse et de couverture des risques (SDACR) et des plans d'urgence des pouvoirs publics. Grâce aux relations que les services de l'éducation nationale entretiennent avec les autres services de l'État et les collectivités territoriales, ils sont en mesure d'identifier, auprès des préfectures et des mairies, les risques auxquels les écoles et les établissements peuvent se trouver prioritairement exposés, notamment dans le cas de sites classés SEVESO, et les en informer. Par ailleurs, ils doivent mobiliser les personnes ressources dont ils disposent en matière de sécurité et mettre en place des dispositifs de formation des différents acteurs. Enfin, ils mettront à disposition des préfets les plans de mise en sûreté que les écoles et les établissements leur auront fait parvenir.

Une aide pour élaborer les Plans particuliers de mise en sûreté, en assurer une coordination efficace et accompagner leur mise en œuvre
Dans les académies et les départements, le réseau des correspondants "sécurité" assistés par des coordonnateurs ou des formateurs "risques majeurs" désignés par les recteurs et les inspecteurs d'académie apporte son concours à la mise en œuvre d'actions de sensibilisation ou de formation dans ce domaine.
Ces personnes ressources sont à même de fournir une aide précieuse pour élaborer un Plan particulier de mise en sûreté. La liste de ces personnes peut être obtenue auprès des services des rectorats et des inspections académiques ou sur le site internet Éducation à la sécurité de la direction de la technologie du ministère chargé de l'éducation nationale : http://www.educnet.education.fr/securite/index.htm
Le site du ministère chargé de l'environnement peut également être consulté utilement : http://www.prim.net
Dans les établissements, l'agent chargé de la mise en œuvre des mesures d'hygiène et de sécurité (ACMO), qui joue un rôle prépondérant dans la mise en œuvre des règles de sécurité, pourra apporter son concours à la réalisation du Plan particulier de mise en sûreté.

La réalisation du Plan particulier de mise en sûreté de l'école ou de l'établissement
Chaque Plan particulier de mise en sûreté devra nécessairement inclure, pour son élaboration :
- une définition des différentes missions à assurer lors de la gestion de crise et la constitution d'un groupe de personnes ressources entre lesquelles ces missions seront réparties ;
- une prise en compte de gradations possibles dans l'ampleur d'un accident et de la progressivité éventuelle des conséquences de celui-ci ;
- une prise en charge particulière des membres de la communauté scolaire, élèves et adultes lorsque :
. des activités se déroulent en dehors des locaux scolaires (piscine, gymnase, sorties, ...),
. il existe un internat,
. des élèves ou des adultes handicapés ou des élèves bénéficiant d'un projet d'accueil individualisé (PAI) sont intégrés dans l'école ou l'établissement ;
- une information des partenaires impliqués, élus, autorités, secours... réalisée préalablement, puis régulièrement renouvelée, afin que ces derniers aient la possibilité de s'associer à des simulations et à des actualisations du plan.
Ce Plan particulier de mise en sûreté est un document propre à chaque établissement scolaire, il devra être, lors de son élaboration puis annuellement, soumis à la commission d'hygiène et de sécurité de l'établissement, quand elle existe, au conseil d'administration de l'établissement, et présenté au conseil d'école.

L'information des familles : établir un climat de confiance et une communication explicite sur les risques et les conduites à tenir en cas d'accident majeur
Il est nécessaire que les directeurs et les chefs d'établissement puissent délivrer aux familles une information claire sur le plan particulier de mise en sûreté élaboré pour faire face aux risques majeurs auxquels l'école ou l'établissement que fréquente leur enfant peut être confronté(e). La qualité des échanges établis conditionnera de manière décisive l'adoption par chacun de comportements adaptés à la situation en cas d'accident majeur. À cet égard, un rapprochement, au plan local, avec les cellules d'analyse des risques et de l'information préventive (CARIP) placées auprès des préfets pourra s'avérer utile.

La dimension éducative : participer à la construction de la conscience citoyenne en sensibilisant aux risques majeurs
Une éducation à la sécurité, notamment dans le domaine des risques majeurs, doit être mise en œuvre, de l'école maternelle au lycée, dans le cadre des programmes scolaires, afin de permettre aux enfants de structurer le plus tôt possible des comportements réfléchis et adaptés. Elle ne représente pas une discipline constituée mais néanmoins, elle implique des apprentissages notionnels et comportementaux spécifiques. Les membres de la communauté scolaire aideront les élèves à mesurer les risques encourus, à appréhender les questions de sécurité et de responsabilité qui en résultent, individuellement et collectivement.

Une cohérence indispensable : dégager les articulations nécessaires entre les mesures à mettre en œuvre pour faire face aux différents risques
Le présent guide, bien que précisément ciblé sur les risques majeurs, attire à plusieurs reprises l'attention sur la bonne gestion des prescriptions relatives aux conduites à tenir face à divers risques, notamment en cas d'incendie. Ces conduites peuvent être diamétralement opposées, telles que l'évacuation ou le confinement. Le Plan particulier de mise en sûreté devra donc se situer dans une chaîne générale des secours et s'articuler avec les autres documents déjà produits et à disposition des écoles et établissements.
Pour renforcer la cohérence des missions de chacun, ce guide fera l'objet d'une présentation aux inspecteurs hygiène et sécurité (IHS), aux comités d'hygiène et de sécurité académiques et départementaux et aux agents chargés de la mise en œuvre des mesures d'hygiène et de sécurité (ACMO).

Une vigilance continue : vérifier la pertinence du Plan particulier de mise en sûreté, introduire les évolutions nécessaires
L'organisation d'exercices réguliers de simulation, au minimum une fois par an, doit permettre de confronter le Plan particulier de mise en sûreté à la situation réelle de l'école ou de l'établissement en "grandeur nature "et de vérifier le bien-fondé des mesures qu'il comporte.
Une réactualisation régulière de ce plan est également à prévoir, de nombreux paramètres pris en compte initialement étant susceptibles d'évoluer : composantes de l'école ou de l'établissement, éléments de l'environnement, progrès technologiques...
Ce document dynamique et évolutif ne pourra qu'être amélioré au fil du temps, l'ensemble des services concernés reste à votre disposition pour vous y aider.

Pour le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche
et par délégation,
Le directeur de l'enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR
La directrice des personnels administratifs, techniques et d'encadrement
Béatrice GILLE


 
B.O. hors-série n°3 du 30 mai 2002

© Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/hs3/part1.htm