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Bulletin Officiel
de l'Education Nationale 

Spécial N°7 du 26 août

1999

www.education.gouv.fr/bo/1999/special7/hist.htm - vaguemestre@education.gouv.fr




HISTOIRE
(cycle 3)


Objectifs et recommandations générales

L'enseignement de l'histoire s'étend de l'école primaire à la fin du second degré. Au lycée la discipline historique est abordée avec les méthodes qui lui sont propres ; au collège, les programmes tentent une première approche de l'histoire de l'humanité à partir de la lente constitution du patrimoine européen.

À l'école primaire, l'histoire est conçue d'une part comme une initiation à l'intelligence du temps des hommes (chronologie, datation, durée, succession, irréversibilité, simultanéité), d'autre part, au cycle 3, en prenant comme support l'histoire nationale, elle présente des grandes époques historiques , à travers des images et des récits bien datés, riches de sens et d'accès facile.
Il s'agit avant tout d'acquérir une vision générale de la diversité de ces époques, de leur teneur propre et donc de fournir aux élèves un cadre chronologique élémentaire leur permettant de situer correctement des événements et des personnages majeurs afin de saisir le sens global d'une époque et de les aider à construire quelques relations de causalité.
Il ne peut être question, étant donné l'horaire imparti, de donner à ce stade une vision d'ensemble, même très sommaire, de l'histoire de France, ce qui explique et justifie les "trous" du programme.

A l'issue de l'école primaire, les élèves doivent être capables :
de distinguer, schématiquement mais nettement, six grandes époques de l'histoire la Préhistoire, l'Antiquité, le Moyen Âge, les Temps modernes et la Révolution française, le XIXème siècle, le XXème siècle ;
de les situer chronologiquement ;
de mettre en relation quelques éléments caractéristiques d'une époque : formes de pouvoir, mentalités, modes de vie, techniques, monuments, formes de production ;
de situer dans leur époque personnages et évènements majeurs ;
d'utiliser un vocabubaire limité mais précis et maîtrisé : société, civilisation, État, monarchie, empire, etc.
de mémoriser une vingtaine de dates particulièrement significatives et les utiliser à des fins de repérage.

L'expérience prouve que les enfants ont le plus grand mal à fixer clairement la succession des époques historiques lorsqu'on l'aborde dans le désordre ou en privilégiant chaque année une perspective différente. Au cycle des approfondissements, la progression devra donc suivre l'ordre chronologique. Le conseil de cycle décidera du nombre d'époques à étudier chaque année.
. Chaque fois que cela sera possible, le maître s'attachera à montrer comment la connaissance des temps préhistoriques et historiques est parvenue jusqu'à nous. De même, il s'attachera, par des exemples bien choisis, à sensibiliser les élèves aux interrogations des historiens : on ne sait pas tout, ni avec le même degré de certitude.
. Au cycle 2, les élèves ont commencé à se familiariser avec la chronologie en apprenant à situer une information relative au passé proche puis plus lointain. Au cycle 3, l'enseignement s'appuiera principalement sur des récits, illustrés de documents, mettant en scène des personnages et des événements typiques ou exemplaires d'une époque, car c'est l'idée d'époque comme combinaison d'éléments qu'il faut avant tout faire comprendre à ce stade. Personnages et événements doivent permettre de mettre en valeur l'évolution des formes de pouvoir, des rapports sociaux et des modes de vie et de culture ainsi que les relations solidaires et conflictuelles qu'ils entretiennent.
. Ces divers repères seront balisés par un petit nombre de dates significatives pour chacune des six grandes époques. La plupart de ces dates indiquent des moments particulièrement importants (par leurs conséquences, par leur impact sur la mémoire) de l'histoire : à leur propos on peut clairement distinguer un "avant" d'un "après"; d'autres sont de simples repères permettant une mise en ordre facile. Au nombre de vingt, ces dates pourront donner lieu à mémorisation mais leur apprentissage ne saurait être séparé de celui de leur signification ; c'est à partir de la compréhension du sens et de l'importance d'un fait que les élèves retiendront sa position chronologique. L'utilisation de frises chronologiques peut être utile mais seulement pour localiser ce dont on a d'abord perçu la signification.
Le travail sur documents d'époque a l'avantage de familiariser les élèves avec les démarches propres de l'historien, mais dans bien des cas il ne va pas sans difficultés. Ces documents sont souvent inaccessibles aux élèves : ils requièrent pour être compris un vocabulaire et une culture historique que les enfants de cet âge, généralement, ne possèdent pas. C'est pourquoi on y aura recours avec prudence : en règle générale, il paraît souhaitable que la lecture et l'analyse en soient assurées par le maître.
On recourra, pour l'essentiel, à différents types de récits : événements ou vie de personnages racontés par le maître, pages de fictions historiques destinées à la jeunesse ou de livres historiques de vulgarisation préparées et lues de préférence par un élève (avec explications complémentaires données par le maître). Recourir au récit présente l'avantage de frapper l'imagination des élèves et de favoriser la saisie intuitive des rapports entre personnages, situations et évènements. Mais privilégier le récit n'interdit pas l'analyse et la réflexion sur le sens d'une époque. Au contraire, ce moyen, parce qu'il polarise l'intérêt des élèves sur certains points essentiels, peut permettre de faire ressortir quelques caractéristiques et suscite généralement de véritables questions historiques.
Les oeuvres d'art , en particulier les reproductions de tableaux et les photographies de monuments, seront utilisées en tant que reflets et témoins d'une civilisation, d'une société ou d'évènements historiques. Plus largement, le recours à l'iconographie mise en relation avec des textes peut donner lieu à des activités très structurantes : formulations d'hypothèses en utilisant quelques critères élémentaires (costumes, attitudes des personnages, objets techniques, habitat, ...) permettant de situer le contenu d'une image, d'un récit dans une époque.
Les supports audiovisuels (certains films historiques, certains documentaires) peuvent permettre de faire comprendre les relations entre les personnages, leurs motivations et leurs modes de vie ; les outils multimédias participent naturellement, chaque fois que cela est possible, à la mise en oeuvre du programme.
. Les occasions d'établir des relations avec les autres domaines d'activité sont nombreuses et doivent être saisies : initiation scientifique (invention de la boussole, mesure du temps, découverte de l'énergie électrique) ; mathématiques (ordres de grandeur: millénaire, siècle, année, journée) ; éducation civique (la Déclaration des droits de l'homme et les fondements de la citoyenneté) ; géographie (les grandes découvertes maritimes, la France en Europe) ; éducation artistique (la Renaissance, reproductions) ; utilisation, enfin d'un vocabulaire précis et approprié pour décrire une époque et la comparer avec une autre.
Quelle que soit la répartition adoptée, il est indispensable, qu'avant d'aborder une des grandes époques, le maître rappelle brièvement les traits majeurs des périodes antérieures afin d'opérer une mise en perspective pour faire comprendre aux élèves la continuité historique mais également afin de les rendre sensibles aux ruptures.

Le document ci-après comporte douze thèmes, distribués selon les six grandes époques. Chaque thème est explicité par quatre rubriques : les contenus du programme proprement dits, titre et courte phrase ; un bref paragraphe formulant clairement les notions à faire passer par le maître ; les "hommes, faits, monuments, objets" relevant de la question ; enfin quelques lignes, en encadré, précisent ce qui doit être exclu du programme.


CYCLE DES APPRENTISSAGES FONDAMENTAUX (cycle 3)

La préhistoire


Les hommes s'arrachent à la nature.
Dates : - 600 000 : Le feu
- 20 000 : Lascaux
Les temps préhistoriques
Les premiers hommes s'efforcent peu à peu de maîtriser la nature : premiers groupes humains, taille des premiers outils et domestication du feu, inhumation des morts, premières manifestations artistiques.
Les temps préhistoriques s'étendent sur des millions d'années. Nous savons peu de choses de nos ancêtres: nous ne possédons que quelques traces matérielles (ossements, outils, armes, etc.).
Les premiers hommes apparaissent en Afrique et de là se répandent en Europe puis dans le monde entier. Progressivement ils acquièrent la maîtrise du feu : cela leur permet de se protéger contre les animaux et le froid, de cuire la nourriture et d'améliorer la fabrication des outils et des armes.
Ils commencent à enterrer leurs morts, ils peignent les parois de certaines grottes : premiers témoignages de l'élaboration d'un monde symbolique. Vers -6000, l'agriculture et l'élevage commencent à l'emporter sur la cueillette et la chasse, permettant la sédentarisation de l'habitat et les premiers villages. Vers -4500, l'ensemble de l'Europe est occupée par des agriculteurs organisés en
petites sociétés. Les premières formes d'écriture apparaissent. Désormais les traces laissées par les hommes sont aussi et de plus en plus des documents écrits. Vers -2500, le début de la métallurgie du cuivre, puis du fer, entraîne les premières inégalités entre riches et pauvres.
Hommes, faits, monuments, objets : l'homme de Tautavel ; les peintures de Lascaux ; le silex taillé ; l'écriture ; les premiers outils et armes de fer ; un chantier de fouilles.

On évitera autant que possible le vocabulaire technique de la paléontologie ; la succession homo erectus, homo sapiens, les notions de paléolithique et de néolithique seront abordées au collège.

L'Antiquité
dates : -52 : Alésia
La Gaule, la romanisation, la christianisation
La Gaule, d'abord indépendante, est conquise par Rome. Elle profite pour cinq siècles de la paix et de l'ordre romain; elle est peu à peu christianisée.
Vers le V° siècle av. J.-C., les habitants de ce qui sera plus tard la France sont des Gaulois. Ils vivent en "cités" indépendantes, souvent en conflit, qui ont pour activité essentielle l'agriculture. Après sa conquête par les Romains, la Gaule est, pour plusieurs siècles, "romanisée" : elle est rattachée à l'empire romain, on y use de la langue latine (d'où sortira peu à peu le français) ; c'est une société où se côtoient hommes libres et esclaves ; les romains construisent des villes et un réseau routier permettant le développement du grand commerce grâce à la liberté de circulation (sécurité assurée par l'armée romaine) ; les gaulois adoptent les dieux romains à côté de leurs propres dieux.
Au II° siècle, une nouvelle religion venue du Proche-Orient s'implante en Gaule, le christianisme. Prêchée en Judée par Jésus qui se proclamait fils de Dieu, elle se caractérise par la croyance en un dieu unique et en l'immortalité de l'âme, dans le prolongement de la religion juive, et par le commandement fait aux hommes, tous égaux entre eux, de s'aimer les uns les autres.
Hommes, faits, monuments, objets :
Un village gaulois ; César et Vercingétorix ; une ville gallo-romaine (arènes, théâtre, thermes) ; une "villa" gallo-romaine.

Ne pas s'étendre sur l'organisation des cités gauloises, ni sur celle de l'empire romain. À propos du christianisme comme du judaïsme, éviter tout développement compliqué (la question sera revue plus à fond au cours de l'année de sixième).

Le Moyen Âge
Dates : 476 - chute de l'empire romain
987 - avènement de Hugues Capet
1214 - Bouvines
1483 - mort de Louis XI
Divisions politiques ; unité et puissance de l'Eglise chrétienne
La longue période du Moyen ge est marquée par l'émiettement du pouvoir politique. Le christianisme joue désormais un rôle central, assurant en partie le contrôle et la cohésion sociale que n'assure plus l'empire romain disparu.
À partir du IVème siècle, des peuples venus de l'Est, notamment les Francs, attaquent à plusieurs reprises l'empire romain qui s'effondre définitivement en 476. Cette disparition de l'ordre romain provoque pendant plusieurs siècles un émiettement du pouvoir politique, malgré quelques tentatives de restauration (notamment celle de Charlemagne). Cependant, la religion chrétienne continue à se diffuser et à s'organiser, les hommes d'Église étant souvent les seules autorités encore reconnues. Pour réagir contre l'insécurité, le pouvoir se reconstitue au niveau local, avec des seigneurs qui, depuis leurs châteaux forts, font régner l'ordre sur la petite région qu'ils dominent mais se font fréquemment la guerre ; en échange de cette protection, les paysans acceptent de payer au seigneur diverses redevances et même, dans certains cas, de devenir "serfs" du seigneur, c'est-à-dire attachés à sa terre. Pendant ces siècles d'insécurité, la vie urbaine et les relations commerciales sont en décadence.
Hommes, faits, monuments, objets :
Un château fort ; un monastère ; une cathédrale ; la vie des paysans

Il n'est pas nécessaire d'expliquer en détail le fonctionnement de la féodalité ; le terme peut d'ailleurs être évité, de même que ceux de fief, vassal, hommage, adoubement (sauf à l'occasion de l'explication d'un document figuré).

L'affirmation du pouvoir royal
Hugues Capet, comte de Paris, est couronné et sacré roi de France en 987, à Noyon. Au cours des siècles suivants, ses successeurs rattachent peu à peu au royaume, par mariage ou par conquêtes, les régions d'abord proches de Paris, puis plus lointaines. L'avènement d'Hugues Capet marque le début d'une période qui s'achèvera en 1789.
Dans leur patiente entreprise de formation du royaume de France, les rois capétiens affirment les droits de la monarchie sur les grands seigneurs du royaume en s'appuyant sur l'Église qui, sous l'autorité du pape de Rome, encadre les chrétiens. C'est au nom de la religion que les Français participent aux croisades (Saint Louis), expéditions menées depuis l'Europe chrétienne pour délivrer le tombeau du Christ tombé aux mains des musulmans. En même temps qu'ils bataillent contre les seigneurs à l'intérieur du royaume, les Capétiens défendent celui-ci contre ses voisins, empereurs allemands (Bouvines), rois d'Angleterre (guerre de Cent Ans, Jeanne d'Arc). Lorsque Louis XI, un des successeurs de Hugues Capet, meurt, le pouvoir royal est consolidé et le royaume de France est pour la première fois d'un seul tenant géographique.
Hommes, faits, monuments, objets :
Godefroy de Bouillon et la première croisade ; Bouvines; Saint Louis ; Jeanne d'Arc ; les grandes étapes de la formation du royaume (carte).

Ne pas aborder les dynasties mérovingienne et carolingienne ; de même on n'entrera pas dans le détail de la guerre de Cent Ans.

Des Temps Modernes à la Révolution française
Dates : 1492 - Christophe Colomb
1598 - Edit de Nantes
1789 - Révolution française
1792 - la Première République
Les grandes découvertes et leurs conséquences
De la fin du XVème à la fin du XVIIIème siècle, de profonds changements marquent l'histoire de l'Europe et spécialement de la France : invention et diffusion de l'imprimerie, révolution artistique, grandes découvertes maritimes et leurs conséquences économiques, guerres religieuses.
Dès le début du XVème siècle, les Européens cherchent la route maritime directe vers l'Asie, pour des raisons religieuses (répandre le christianisme) et économiques (se procurer or et épices). Cela les amène à explorer presque toutes les mers du globe et à découvrir l'Amérique. En conséquence, les grandes puissances européennes, dont la France, en arrivent ainsi à dominer plus ou moins directement et à exploiter à leur profit une grande partie de la planète. La France participe à ce grand commerce mondial, elle contribue au peuplement de l'Amérique du Nord (Nouvelle-France) et exploite quelques-unes des îles Antilles grâce à une main-d'oeuvre de Noirs amenés de force d'Afrique et réduits en esclavage. Cependant, le XVIème siècle est marqué par un profond renouveau artistique et littéraire et par la naissance du protestantisme, les protestants étant des chrétiens qui, contrairement aux catholiques, refusent de reconnaître l'autorité du pape de Rome. Les guerres qui opposent au XVIème siècle catholiques et protestants se terminent par le compromis de l'édit de Nantes.
Hommes, faits, monuments, objets :
Du manuscrit au livre imprimé, la diffusion du savoir ; la carte des grandes découvertes maritimes ; François Ier et Chambord ; Jacques Cartier ; la Saint-Barthélemy ; Henri IV et l'édit de Nantes ; la traite des Noirs.

La Renaissance et la Réforme ne seront pas traitées en elles-mêmes. On parlera de la Renaissance à propos des conséquences de l'imprimerie et des châteaux de la Loire. Quant à la Réforme protestante, on évoquera la spécificité du protestantisme (essentiellement la rupture avec Rome), sans se lancer dans une étude détaillée des guerres de religion.

Louis XIV à Versailles
Le règne de Louis XIV, héritier de Hugues Capet et de Louis XI, correspond à l'apogée de la monarchie d'Ancien Régime fondée sur le pouvoir absolu du roi et sur le caractère inégalitaire de la société.
Louis XIV se trouve à la tête du royaume le plus puissant (le pouvoir du roi y est, théoriquement, absolu), le plus vaste (en 1715, ses limites sont à peu près celles de la France actuelle, sauf la Lorraine, la Corse et la Savoie), le plus peuplé et l'un des plus riches de l'Europe. Il crée à Versailles un somptueux lieu de résidence pour la cour. Mais il veut accroître encore cette puissance, ce qui l'entraîne dans des guerres continuelles avec les autres États européens, provoquant de lourdes augmentations des impôts.
La société française est divisée en trois "ordres" ou "états" : les deux premiers (clergé et noblesse) ont des privilèges que n'a pas le "Tiers état" qui regroupe l'essentiel de la population, constitué à près de 90% de paysans. Ceux-ci vivent dans des conditions qui ont peu changé depuis des siècles, victimes d'une très forte mortalité liée notamment aux conséquences des épidémies ou des mauvaises récoltes. Les Français sont tous officiellement catholiques, depuis qu'en 1685, les protestants ne sont même plus tolérés comme ils l'étaient sous le régime de l'édit de Nantes.
Hommes, faits, monuments, objets :
Le château et les jardins de Versailles ; Colbert ; Vauban ; la révocation de l'édit de Nantes ; l'hiver de 1709.

Il ne faut ni citer tous les prédécesseurs de Louis XIV, ni entrer dans le détail de la politique intérieure et extérieure du règne.

La Révolution française
La Révolution française entraîne la disparition de l'Ancien Régime sous ses divers aspects et la mise en place d'un nouveau régime fondé sur la souveraineté du peuple et l'égalité de tous les citoyens. Un univers laïc se met en place : désormais le pouvoir politique est fondé sur la loi élaborée par les hommes.
La Révolution de 1789 est marquée par la chute de l'Ancien Régime (prise de la Bastille, 14 juillet), l'abolition des privilèges (nuit du 4 août), la Déclaration des droits de l'homme (26 août). Sous la République, proclamée en 1792, tous les citoyens sont égaux et souverains. Cette égalité devant la loi n'empêche pas que subsiste une grande inégalité sociale liée à la richesse ou à la pauvreté. Quant à la souveraineté, elle est déléguée à des députés grâce à l'élection (d'abord au suffrage limité aux seuls hommes les plus riches, puis au suffrage universel masculin). Mais la République est menacée, à l'intérieur, par diverses oppositions et par la désunion des républicains entre eux, à l'extérieur, par l'hostilité des grandes puissances européennes.
Hommes, faits, monuments, objets :
Les grandes "journées" révolutionnaires ; les acquis de la Révolution, étudiés en liaison avec l'éducation civique (droits de l'homme, liberté, égalité, fraternité, souveraineté du peuple) ; les menaces intérieures et extérieures.

On n'entrera pas dans le détail des luttes de pouvoir. De même, on se contentera d'évoquer, sans plus, les menaces intérieures et extérieures.

Le XIXème siècle
Dates : 1836 - chemin de fer Paris-Saint- Germain en Laye
1848 - naissance de la IIème République : le suffrage universel masculin
1870 - la Troisième République
1882 - l'école laïque, obligatoire et gratuite
Du Premier Empire à la Troisième République
Au XIXème siècle, le régime républicain est plusieurs fois remis en question par des retours à la monarchie ou même à l'empire. Mais, en 1870, la Troisième République est proclamée.
L'Empire établi par Napoléon Ier en 1804 présente un double aspect : à l'intérieur, un pouvoir fort, celui de l'empereur, procure la paix et le respect des principales conquêtes de la Révolution ; à l'extérieur, les armées de Napoléon cherchent à imposer à l'Europe certaines de ces conquêtes et surtout l'hégémonie de la France sur le continent. La monarchie est à nouveau proclamée en 1815, après la chute de Napoléon, puis en 1830. Un second empire est établi, en 1852, par Napoléon III. Mais ces divers régimes sont obligés de tenir compte, plus ou moins, de certains acquis révolutionnaires : égalité devant la loi, liberté de pensée, importance accordée à l'enseignement, premières interventions de l'État en matière économique et sociale.
Hommes, faits, monuments, objets :
Napoléon ; Austerlitz et Waterloo ; la Seconde République et le suffrage universel masculin ; la guerre de 1870 et la proclamation de la République.

Il ne faut pas entrer dans le détail de l'histoire du Premier Empire (on se contentera d'évoquer, à travers quelques noms de batailles, la tentative napoléonienne d'hégémonie sur l'Europe). De même, il est hors de propos de s'attarder sur les différents régimes qui se succèdent jusqu'en 1870.

La société française au XIXème siècle
La société française change davantage au XIX° siècle que pendant les cinq ou dix siècles qui ont précédé. Au-delà des changements politiques et sociaux, il s'agit essentiellement des conséquences sur la vie des Français des progrès des sciences et des techniques.
Les progrès de la médecine (Pasteur) entraînent l'amorce de la baisse de la mortalité. Surtout les progrès scientifiques et techniques (fonte au coke, machine à vapeur, chemin de fer et, à la fin du siècle, électricité) suscitent la première révolution industrielle : du petit atelier artisanal, on passe à l'atelier mécanisé, puis à la grande usine urbaine. Les échanges commerciaux sont bouleversés par le développement des chemins de fer. La bourgeoisie joue désormais un rôle de premier plan, avec les patrons propriétaires de leur usine et embauchant les ouvriers dont ils ont besoin et qu'ils salarient. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux, par suite de l'exode rural.
A la fin du XIXème siècle, la population rurale reste encore majoritaire et l'agriculture, l'activité principale de la population, mais les paysans ne constituent plus que 60 % des Français dont les enfants commencent à être tous scolarisés (lois Jules Ferry). En même temps, comme les autres grands États européens, la France se lance dans une politique coloniale très active, surtout après 1870, pour des mobiles avant tout économiques : s'installer sur des territoires outre-mer, c'est s'assurer des matières premières à bon compte et des marchés pour les produits de l'industrie française. Quelquefois par la diplomatie, le plus souvent par la force, les Français s'installent sur le continent africain, de l'Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc) à l'Afrique équatoriale, mais aussi à Madagascar et en Indochine.
Hommes, faits, monuments, objets :
La diffusion des chemins de fer ; l'usine du Creusot ; la tour Eiffel ; Pasteur, Pierre et Marie Curie ; la pérennité du travail paysan ; Jules Ferry et l'école primaire ; Français et indigènes musulmans en Algérie.

Il ne faut pas chercher à retracer de façon rigoureusement chronologique les transformations de la société française (tout en apportant, chemin faisant, les nuances nécessaires entre le début et la fin du XIXème siècle). De même, il n'est pas indispensable de citer la totalité des territoires colonisés par la France.

Le XXème siècle
Dates : 1914 - 1918 - la première guerre mondiale
1939 - 1945 - la seconde guerre mondiale
1945 - naissance de la IVème République : vote des femmes
1958 - la Cinquième République
1999 - naissance de la monnaie unique européenne
La France dans les deux guerres mondiales
Dans la première moitié du XXème siècle, la France est directement mêlée aux deux guerres mondiales. Provoquées par les ambitions de certains États, elles sont terriblement meurtrières du fait notamment de la puissance de destruction des armes modernes (bombe atomique).
La première guerre mondiale oppose d'un côté la France et l'Angleterre, avec pour alliés au début la Russie, puis les États-Unis, et de l'autre, l'Allemagne et ses alliés. Elle dure quatre ans et se déroule notamment dans le nord-est du territoire français, coûtant à la France près d'un million et demi de vies, presque tous des hommes jeunes entre 20 et 40 ans. Vaincue en 1918, l'Allemagne traverse une grave crise économique qui facilite l'accession au pouvoir de Hitler. Celui-ci est directement responsable de la seconde guerre mondiale qui, à partir de 1939, se déroule sur tous les continents (sauf l'Amérique). Elle oppose d'un côté l'Allemagne, l'Italie et le Japon, de l'autre, l'Angleterre, la France, puis l'URSS et enfin les États-Unis. L'Allemagne hitlérienne occupe un moment la plus grande partie de l'Europe, dont la France (avec la "collaboration" du gouvernement de Vichy), et y impose l'idéologie nazie (extermination des Juifs). Elle est finalement vaincue, en mai 1945, à la suite du débarquement des Alliés, avec l'aide de la Résistance. En août 1945, le Japon est contraint à la paix après l'explosion de la bombe atomique. Cette seconde guerre mondiale coûte très cher à la France en vies humaines (près d'un demi-million) et en destructions matérielles (bombardements).
Hommes, faits, monuments, objets :
Verdun et la vie des poilus dans les tranchées ; l'armistice de 1918 ; le traité de Versailles et le recouvrement de l'Alsace-Lorraine ; les monuments aux morts ; Vichy ; De Gaulle, Jean Moulin ; Auschwitz ; le débarquement de Normandie ; la libération de Paris ; Hiroshima.

Il ne faut pas tenter l'étude, même sommaire, des opérations militaires sur les différents continents au cours des deux conflits.

Les transformations de la société française
La seconde moitié du XXème siècle voit s'accélérer les transformations qui ont marqué le siècle et demi précédent. Selon un processus identique, l'application rapide des principaux progrès scientifiques bouleverse les manières de travailler, de vivre, de penser, des Français.
Après la difficile période de "l'Entre-deux-guerres" et la reconstruction consécutive à la seconde guerre mondiale, la France connaît, à partir de 1950 environ, une période d'expansion économique qui se traduit, après 1960, par une prospérité partagée par le plus grand nombre, même si c'est de façon inégale. Les genres de vie, tant à la ville qu'à la campagne, dont certains n'avaient pas changé depuis des siècles, se modifient très vite et très profondément sous l'influence de nouveaux progrès scientifiques et techniques appliqués à la vie quotidienne (automobile, matériel ménager, radio, puis télévision). L'automatisation dans tous les domaines entraîne une diminution considérable du nombre des agriculteurs et des ouvriers des grandes usines. Par ailleurs, l'achat à crédit se développe et les loisirs (cinéma, sports, vacances d'été ou d'hiver) prennent une place de plus en plus importante. Mais en notre fin de siècle, en dépit d'une législation de protection sociale, ces progrès rapides multiplient les exclus et les "nouveaux pauvres". Dans le même temps, les progrès de la médecine aboutissent à un progrès spectaculaire de l'espérance de vie à la naissance.
Hommes, faits, monuments, objets :
1936, congés payés et semaine de quarante heures ; 1945, le vote des femmes ; les progrès de l'aviation ; le TGV ; le tunnel sous la Manche ; les progrès de l'informatique.

Il faut s'en tenir à quelques thèmes empruntés à la vie d'aujourd'hui, en les expliquant par un passé récent.

La France dans le monde et la construction de l'Europe
La seconde moitié du XXème siècle est marquée essentiellement par la décolonisation et les débuts de la construction européenne.
Comme les autres puissances coloniales, la France doit abandonner peu à peu ses colonies qui aspirent à leur indépendance ; elles l'obtiennent soit pacifiquement, soit à l'issue de guerres meurtrières (Indochine, Algérie). En même temps, instruits par la cruelle expérience des deux guerres mondiales, les États européens cherchent à s'unir, en commençant par l'union économique. Conformément aux accords passés, une monnaie commune, l'euro, a cours dans les 15 pays de l'Union européenne depuis le 1er janvier 1999, étape capitale vers l'union politique.
Hommes, faits, monuments, objets :
Les difficultés de la décolonisation ; les problèmes posés par la construction européenne.

On ne peut étudier, à grands traits, les principales étapes de la construction européenne qu'en liaison directe avec l'éducation civique et la géographie.