Bulletin Officiel
|
||
www.education.gouv.fr/bo/1999/special7/geo.htm - vaguemestre@education.gouv.fr |
GÉOGRAPHIE
(cycle 3)
Objectifs et recommandations générales
À l'issue du cycle des approfondissements,
les élèves doivent : connaître quelques types de paysages français et certaines activités caractéristiques des hommes qui les occupent ; être capables de représenter par un schéma très simple les principaux éléments de la carte de France ; savoir situer la France en Europe et dans le monde ; avoir acquis les premiers repères qui structurent notre représentation des rapports que les hommes entretiennent avec leur environnement géographique (ils valorisent les opportunités d'un milieu, ils le transforment, ils en modifient les usages en fonction de progrès techniques, etc.). Dans cette perspective, trois objectifs transversaux sont poursuivis tout au long du cycle : se repérer dans l'espace proche ou lointain, en utilisant et en construisant différents supports de représentation (croquis, plans, cartes dont l'exploitation de plus en plus précise permet de justifier le recours progressif aux échelles, légendes, lignes imaginaires particulièrement remarquables, équateur ou cercle polaire...) observer et comparer des paysages typiques, en distinguant l'effet des conditions naturelles et la part de l'activité humaine ; prendre conscience de la diversité des modes de vie que les hommes peuvent avoir sur la Terre (répartitions de populations, traditions, organisations de l'espace...), en partant de ceux qui peuvent être aisément mis en rapport avec les caractéristiques géographiques d'un lieu, notamment avec une première approche des zones climatiques (très froides près des pôles, chaudes au voisinage de l'équateur, soumises à des températures généralement moins extrêmes lorsqu'elles se situent entre les zones précédentes) ; ces comparaisons sont l'occasion de situer des régions sur le globe, puis de mémoriser peu à peu la répartition des grands ensembles continentaux et des océans. |
Au cycle 2, les élèves ont appris
à s'orienter dans l'environnement proche, à observer le temps
qu'il fait, à reconnaître les différences essentielles qui
distinguent leur milieu familier d'autres plus lointains ; ils se sont en outre
exercés à retrouver ces sites sur des cartes, un globe, un planisphère.
En complément de cette approche empirique,
les élèves développent
au cycle 3 les connaissances, les modes de représentation et les savoir-faire
fondamentaux dont la maîtrise est indispensable pour suivre avec profit
l'enseignement disciplinaire proposé au collège.
Le rôle original ainsi dévolu aux trois dernières années
de l'école primaire concerne des enfants qui n'ont pas encore pleinement
accès à l'abstraction : c'est pourquoi les notions étudiées
seront plus nombreuses et approfondies s'agissant de la France qu'à propos
de l'Europe ou, a fortiori, du monde. Dans ce cadre :
- l'ouverture
sur le monde
consiste principalement à situer les grands ensembles continentaux et
les océans, à distinguer trois "zones" climatiques et à
y replacer quelques régions en fonction des modes de vie contrastés
qu'on a pu leur associer ;
- le regard sur
l'Europe
prolonge et enrichit ce qui précède : on propose des critères
pour mieux cerner l'unité et la diversité d'un continent ; on
compare avec davantage de méthode certains aspects des modes de vie européens
(habitat, alimentation, transport...) ; on relie la naissance de l'Union européenne
à quelques causes économiques et historiques majeures ;
- l'étude
de la France
intègre ces points de vue, mais les complète par un travail visant
à caractériser progressivement le domaine géographique
français (les paysages, le travail des hommes et l'organisation de l'espace,
la diversité des régions, la place de la France en Europe).
La progression ne saurait être strictement linéaire et cloisonnée
mais repose sur des allers-retours entre le connu et l'inconnu, le familier
et le différent, le proche et le lointain.
Il ne s'agit pas là d'un simple souci de
"motivations", que la seule diversité des approches ne suffirait au demeurant
pas à maintenir longtemps. Le point essentiel se situe ailleurs : le
sens des lectures géographiques du paysage, leur intérêt
et leurs usages sont aussi peu intuitifs que possible pour les enfants. C'est
pourquoi il est important que le maître s'efforce de repérer avec
soin les rares éléments que les élèves peuvent dégager
à partir d'une observation directe de leur environnement proche. Dans
les autres cas, on guidera, en tant que de besoin, le travail de comparaison
de documents et l'on n'hésitera pas, lorsque c'est nécessaire,
à expliquer certaines notions difficiles pour en faire comprendre le
sens et l'intérêt (en s'appuyant sur des illustrations ou des activités
structurées).
Il est bon que les élèves découvrent
par eux-mêmes ce qui est à leur portée, mais il est vain
de prétendre leur faire réinventer par de longs détours
ce qu'ils ne peuvent bien saisir qu'avec le soutien d'un adulte compétent.
Autant les enfants distinguent sans peine une montagne d'une plaine, autant
les détails révélateurs d'un paysage ou d'un réseau
de communication local leur restent souvent obscurs : à moins qu'on ne
leur ait fait comprendre ce que ces détails nous apprennent sur les milieux
naturels ou sur l'invention des hommes confrontés à leur environnement
Les
documents sont nombreux et fréquemment utilisés :
- les différentes cartes (région,
France, Europe), le planisphère, la mappemonde servent de support à
de multiples activités de repérages permettant d'articuler progressivement
les conceptions spontanées que les enfants ont de l'espace avec des modes
de représentation plus abstraits qu'ils apprennent à utiliser
puis à comparer (légendes, échelles, symbolisations diverses)
; à cet égard, l'analyse de photos satellites constitue une étape
intermédiaire particulièrement féconde entre l'observation
de la réalité et sa transposition cartographique ;
- les photographies, les films, les documents multimédias
se prêtent à la hiérarchisation progressive des critères
de comparaison concernant les paysages ou les modes de vie, en fonction de la
clarté, de la pertinence, de l'efficacité de ces critères.
Les supports numériques (cédéroms, réseaux...) facilitent
en outre les exercices de simulations sur quelques données élémentaires
concernant par exemple les aménagements d'un milieu, les variations climatiques
ou les répartitions de population ; ils favorisent la recherche d'informations
complémentaires et les échanges avec des correspondants d'autres
pays. Toutes ces opportunités permettent de prolonger la réflexion
géographique en même temps qu'elles la rendent plus vivante.
L'analyse de documents doit porter sur des paramètres
très lisibles (reliefs, climats, fertilité des terres, habitats,
activités humaines...), afin que les élèves soient en mesure
de dégager quelques éléments-clés du rapport de
l'homme aux espaces qu'il occupe.
Le maître veille néanmoins à
ce que les élèves en saisissent les limites : ces illustrations
ne sont qu'un regard, à un moment donné, sur la réalité
; elles dépendent nécessairement d'un point de vue et relèvent
parfois d'une interprétation a priori de la part de ceux qui les ont
élaborées. La comparaison de plusieurs documents au cours d'une
même séquence facilite la réflexion sur leur portée.
Musiques, oeuvres picturales ou textes littéraires
adaptés à l'âge des enfants peuvent également être
présentés de façon à offrir aux élèves
des repères culturels sur les régions évoquées.
Les
relations avec les autres domaines d'activités sont mises en évidence
: initiation scientifique (grandes caractéristiques de la planète
Terre, par exemple) ; mathématiques (en particulier, comparaison des
échelles) ; éducation civique (approche de l'actualité
et des nombreuses différences entre les situations humaines) ; histoire
(grandes découvertes ou constitution des pays) ; usage d'un vocabulaire
précis, enfin, pour décrire l'espace dans lequel nous vivons.
Les
récits d'expéditions ou de voyages jouent également un
rôle important à l'école primaire. Ils font fonction d'exploration,
en permettant d'imaginer des déplacements vers l'inconnu (autres lieux
et autres façons de vivre). Ils révèlent ce qu'ont apporté
les méthodes et instruments grâce auxquels nous savons nous orienter
dans des paysages inconnus ; ils rappellent ce que l'on doit à l'exploration
de nouvelles contrées, à l'étude des climats... Ils aident
les enfants à structurer et à mémoriser, par de multiples
associations, leurs différentes observations.
Quelle que soit la progression choisie par les maîtres
du cycle, il est indispensable que les acquis soient régulièrement
repris, voire développés, dans de nouveaux contextes et qu'ils
fassent l'objet d'une remise en perspective à l'occasion de synthèses
: c'est une condition nécessaire à la mise en oeuvre cohérente
des objectifs du cycle.
Les développements qui suivent exposent le programme de géographie au cycle des approfondissements. Ils sont structurés en trois grandes parties dont chaque rubrique précise et explicite le sens général et les limites de ce qui doit être enseigné aux élèves. |
CYCLE DES APPRENTISSAGES FONDAMENTAUX (CYCLE 3)
I - Regards sur le monde
Au cours du cycle 2, les élèves
ont été initiés à observer et découvrir la
carte et le globe. Tout au long du cycle 3, ils structurent peu à peu
leur manière de se repérer dans le monde et de se le représenter.
Le maître privilégie l'observation et aide les élèves
à comparer ce qu'ils observent afin de dégager quelques connaissances
exprimées à l'aide d'un vocabulaire simple et compréhensible
par tous.
Outre les outils géographiques traditionnels,
le maître a recours à des récits de voyages, d'expéditions
scientifiques et militaires ou à des fictions littéraires qui
permettent aux élèves de comprendre comment les hommes ont appris
progressivement à s'orienter dans le monde et à l'explorer.
Continents et océans
La Terre est une "planète bleue" : les océans
occupent en effet les trois quarts de la
surface du globe. Les continents
se sont formés progressivement et leur histoire commence bien avant l'apparition
de l'homme. A un certain moment de la formation de la Terre, il y avait un seul
continent entouré d'eau, qui s'est fracturé en plusieurs blocs
(Amérique, Afrique, Antarctique, Australie,
Europe, Asie, Inde) . On peut observer les
formes complémentaires de l'Afrique et de l'Amérique du Sud. La
dérive de ces continents a créé les différents océans
: Pacifique, Atlantique, Indien, Arctique et Antarctique.
Après leur séparation, certains blocs
continentaux se sont à nouveau rapprochés et, malgré la
faible vitesse de leur déplacement, la collision a été
brutale en raison des masses et des pressions gigantesques mises en jeu. Cela
a provoqué de violents plissements qui expliquent la formation des grandes
chaînes montagneuses : la chaîne de l'Himalaya-Tibet
(point culminant : Everest, 8 880 m) est née lorsque l'Inde, dérivant
vers le nord depuis l'Afrique du Sud, a embouti l'Asie ; et les Alpes
(Mont-Blanc, 4 810 m) se sont formées lorsque l'Italie (qui appartenait
alors à l'Afrique) a heurté l'Europe. L'altitude
des montagnes (qui se mesure en mètres à partir du niveau de la
mer) croît tant que perdurent ces phénomènes de collision,
puis diminue progressivement du fait de l'érosion. Ces chocs ont simultanément
provoqué sous l'eau des océans l'apparition de fosses dont certaines
sont très profondes ; dans certains cas, ils sont aussi la cause de séismes
ou d'éruptions volcaniques (voir programme de sciences).
Aujourd'hui encore, les continents se déplacent
très lentement (de quelques centimètres par an) comme s'ils "flottaient"
et "dérivaient".
Limites : on évitera
tout vocabulaire technique concernant la tectonique des plaques. On n'imposera
pas la mémorisation de toutes les chaînes montagneuses avec l'altitude
des plus hauts sommets.
Se représenter le monde et s'y repérer
Utiliser
un plan, une carte
Conserver la mémoire des lieux, des distances
et des voies de communication ainsi que de leurs caractères utiles ou
hostiles à l'activité des hommes correspond à un besoin
très ancien de l'humanité.
Quand on se promène ou qu'on voyage, on utilise
des plans
ou des cartes
qui sont un moyen pratique de s'orienter. Ils représentent, sous forme
de dessin, une partie plus ou moins grande de la réalité. L'échelle
indique le degré de réduction par rapport à la réalité.
Lorsqu'on se promène à pied ou à vélo, on a besoin
d'une carte à 1/25000 (c'est-à-dire 1cm de la carte = 0,25 km)
ou à 1/50000 (c'est-à-dire 1cm de la carte = 0,5 km). En revanche,
quand on parcourt de grandes distances, en voiture par exemple, une carte routière
est plus utile (à 1/100 000, 1/250 000, voire 1/1 000 000).
Pour utiliser la carte, il faut savoir l'orienter
et la lire. On peut l'orienter avec un point remarquable. En effet, chaque
carte, en fonction de son échelle, représente par des symboles
et des abréviations certaines réalités du paysage. La liste
de ces symboles est donnée dans ce qu'on appelle la légende
de la carte. On peut donc "voir" sur la carte, non seulement les routes et les
chemins, mais aussi les rivières, les maisons, les forêts, les
lieux intéressants à visiter, et même, sur les cartes à
grande échelle, les arbres isolés.
Les
grands repères
"Ne pas perdre le nord" : le premier de nos points
de repères est le pôle nord. Pour savoir où est le nord,
il y a deux moyens simples. La nuit on peut se guider grâce à l'étoile
polaire
(à l'extrémité de la Petite Ourse), car cette étoile
est toujours dans le prolongement de l'axe de rotation de la Terre. Mais la
boussole
est assurément plus pratique : sa petite aiguille aimantée s'oriente
toujours vers le nord et permet ainsi de trouver les points
cardinaux.
Une fois qu'on a trouvé le nord, on peut obtenir toutes les directions
intermédiaires : l'ensemble constitue la rose des vents.
Connaître le nord ne suffit pas : cela permet
de savoir où l'on va, mais pas de savoir où l'on est. Il faut
donc d'autres repères. C'est pourquoi les hommes ont inventé des
lignes imaginaires sur le globe qui permettent de déterminer une position
: une première ligne, l'équateur
, sépare le globe en deux parties égales (hémisphère
Nord et hémisphère Sud). Ensuite, ils ont découpé
le globe en différents quartiers, en imaginant des lignes qui rejoignent
les deux pôles. Une de ces lignes a été choisie pour séparer
la partie Ouest et la partie Est du globe, le méridien de Greenwich (nom
de l'observatoire de Londres) : c'est le méridien
d'origine. A partir de ces deux lignes, il
devenait possible de situer un point sur le globe. Savoir lire un atlas et y
chercher un lieu, c'est donc connaître ses coordonnées géographiques.
Limites : on évitera
de recourir au vocabulaire spécialisé de la cartographie et notamment
d'utiliser les expressions "petite échelle" ou "grande échelle"
qui sont source de confusion. Les différentes notions ne seront abordées
que dans le cadre d'activités faisant appel à la réflexion
des élèves. Elles ne doivent pas faire l'objet d'exercices de
virtuosité technique ou de mémorisation systématique.
Les zones climatiques
La Terre tourne sur elle-même selon un axe
de rotation légèrement incliné. Elle tourne autour du soleil
et met un an pour en faire le tour complet. La conjonction de ces deux mouvements
est, dans nos régions, la cause des saisons.
Aux quatre dates, qui marquent le commencement des quatre saisons (le 21 mars
pour le printemps, le 21 juin pour l'été, le 23 septembre pour
l'automne et le 22 décembre pour l'hiver), la partie de la Terre sur
laquelle nous habitons occupe une certaine position par rapport au soleil :
c'est en fonction de cette position que l'ensoleillement est plus ou moins important
et la saison plus ou moins chaude.
Toutes les régions du globe ne sont pas dans
le même cas : c'est ce qui détermine les différences de
climat .
Autour de l'équateur, dans la zone tropicale,
il n'y a quasiment pas de saisons, car la position de ces régions par
rapport aux rayons du soleil est sensiblement la même, quelle que soit
la période de l'année. Il y fait toujours chaud car les rayons
du soleil y arrivent presque à la verticale. Aux deux pôles (zone
polaire
), en revanche, il fait toujours froid car les rayons du soleil les atteignent
presque à l'horizontale. Dans les zones intermédiaires, qu'on
appelle tempérées,
la saison froide alterne avec la saison chaude, mais de manière contraire
selon l'hémisphère : à Rio de Janeiro au Brésil,
on va fêter Noël à la plage, alors qu'à Paris la période
des fêtes est froide et souvent neigeuse.
La météorologie
permet de prévoir le temps qu'il fera : c'est très utile pour
l'agriculture, pour prévenir les catastrophes... Grâce aux stations
météos, aux radars et aux satellites, on enregistre le temps qu'il
fait, les températures, la force du vent, les précipitations en
différents endroits. À partir de ces observations, des ordinateurs
très puissants établissent des prévisions : celles-ci peuvent
aller jusqu'à plusieurs jours mais ne sont pas encore totalement fiables.
Cette partie du programme gagnera à être
mise en relation avec l'étude du système solaire en sciences.
Limites : on s'en
tiendra, pour l'essentiel, aux trois zones climatiques repérées
ci-dessus.
Les hommes sur la Terre
Répartition
de la population
Actuellement, il y a environ 6
milliards d'hommes vivants sur la Terre.
La répartition de cette population varie fortement selon les régions.
Certaines zones sont très peuplées (notamment en Asie, où
vivent plus de la moitié des hommes, soit 3,5 milliards d'individus),
d'autres presque ou totalement inhabitées (comme l'Océanie, le
Sahara ou l'Antarctique). Ces différences de répartition tiennent
bien sûr aux conditions de vie plus ou moins favorables selon les lieux
(quoique les hommes aient parfois accompli des exploits pour s'adapter à
des lieux difficiles), mais aussi à l'histoire.
On pense aujourd'hui que les hommes modernes descendent
d'une seule et unique petite population de la Préhistoire - trente à
cinquante mille individus, qui vivaient il y a environ 100 000 ans dans une
zone limitée à l'Afrique et au Proche-Orient.
De 50 000 humains à 6 milliards, le développement
de la population terrestre n'a pas été régulier. C'est
surtout à partir du XIXème siècle que l'augmentation est
importante et rapide, d'abord dans les pays du Nord, puis au Sud.
Principaux
États
C'est également à partir du XIXème
siècle que les frontières
commencent à se fixer sous leur forme actuelle. Deux
cents Etats se partagent l'ensemble des terres
du globe. Certains sont immenses comme la Russie, le Canada, la Chine, les États-Unis,
le Brésil, l'Australie ; d'autres sont tellement petits qu'on ne les
voit même pas sur un planisphère (Vatican, Monaco). Chaque pays
a ses frontières, sa capitale, son drapeau, sa monnaie, sa langue officielle,
sa fête nationale et son hymne.
Pays
riches, pays pauvres
Entre ces pays existent de fortes
inégalités de richesses.
Pendant de nombreux siècles, ces disparités étaient assez
réduites. C'est avec la révolution industrielle du XIXème
siècle que l'écart entre les nations se creuse brutalement. Aujourd'hui
les nations les plus riches sont plus de 50 fois plus riches que les plus pauvres
et le phénomène ne cesse de s'amplifier. Si l'on représente
la richesse du monde comme un immense gâteau de dix parts, les pays d'Europe,
d'Amérique du Nord, le Japon et l'Australie se partagent huit parts,
tandis que le reste de la planète se répartit les deux dernières
parts.
Dans les régions les plus pauvres, la malnutrition,
le manque d'hygiène, l'insuffisance de moyens médicaux et la méconnaissance
de la population concernant la propagation des maladies engendrent des situations
dramatiques. En Afrique, l'espérance moyenne de vie est à peu
près équivalente à 50 ans. En France, elle est de 76 ans
pour les hommes et de 81 ans pour les femmes (1998).
Limites : on se
bornera à mémoriser la localisation d'une dizaine de pays du monde.
On ne fera pas référence à
des notions d'économie et à des tableaux statistiques trop systématiques
pour aborder les questions d'inégalité de richesses.
II - Les paysages français, les hommes qui les occupent, y vivent
et y travaillent
À travers l'étude de ses paysages et de ses modes de vie, les
élèves apprennent à connaître la France. L'un des
objectifs prioritaires du cycle 3 sera de leur permettre d'identifier les paysages
en les comparant, de les décrire et de les caractériser à
partir d'observations directes, de photographies et de cartes, en utilisant
un vocabulaire simple et adapté.
Les élèves commenceront à
appréhender la manière dont les hommes occupent l'espace, y vivent
et y travaillent. Ils identifient les différences entre milieux ruraux
et urbains, les principaux modes de vie et quelques grands aspects de l'activité
des hommes.
L'étude de la région où
vivent les élèves sera privilégiée.
Les paysages
On distingue en France différents types de
paysages qui ont chacun leurs caractéristiques : des montagnes
(terrains à fortes pentes, situés
en altitude), des plaines
(terrains plats où les rivières coulent sans être encaissées
dans des vallées) et des littoraux
diversifiés (plages ou falaises).
Tels qu'on les voit aujourd'hui, ces paysages ont été modifiés
et aménagés par l'homme et, pour chacun d'entre eux, on peut tenter
de distinguer la part de la nature et la part des hommes.
On peut, en les observant ou grâce à
des documents très divers, apprendre à lire, comprendre et caractériser
les paysages en tenant compte du point de vue (à la verticale ou à
l'horizontale, de près et de loin), des différents plans,
des reliefs, des éléments qui les composent (cultures, habitat,
voies de communication).
A une période très ancienne, où
l'homme n'était pas encore apparu, la collision de plusieurs blocs continentaux
a formé en Europe une chaîne de montagnes dont l'altitude était
considérable. Le Massif Armoricain (Bretagne), le Massif Central (Auvergne),
les Vosges et les Pyrénées sont des morceaux de cette chaîne
que l'érosion a rabotée. La naissance des Alpes est plus récente
(-50 millions d'années).
En parlant de la France, on dit souvent l"Hexagone
", parce que c'est la forme géométrique qui lui ressemble le plus.
Cet hexagone de 547 000 km2 est délimité assez nettement : quatre
mers (mer du Nord, Manche, océan Atlantique, mer Méditerranée),
deux grandes chaînes de montagnes (Alpes et Pyrénées) et
un fleuve (Rhin).
Cinq bassins fluviaux se partagent la France : la
Loire, la Garonne, la Seine, le Rhône et le Rhin. A leur embouchure,
ces fleuves se jettent dans la mer. Une multitude
de rivières, les affluents,
les alimentent.
Limites : on n'abordera
pas le détail de l'histoire géologique avec ses coupes et son
vocabulaire technique et on n'exigera pas la mémorisation de la longueur
des fleuves et de l'altitude des différents sommets.
Les ensembles français et leur répartition
La population française compte aujourd'hui
61 millions d'habitants
(dont 59 millions en métropole). Pour le savoir, on procède à
intervalles réguliers au comptage de tous les habitants : c'est le recensement
(le dernier date de 1999). Il y a des zones
très peuplées comme l'Ile-de-France (où vit un Français
sur cinq), le Nord-Pas-de-Calais, la Lorraine, l'Alsace, la Provence-Côte
d'Azur, la Bretagne, la Haute-Normandie et la région Rhône-Alpes,
et des zones qui le sont beaucoup moins (le Limousin, la Corse et la région
Midi-Pyrénées).
Paris est la capitale
de la France. L'organisation de l'espace français est dominée
par l'opposition entre Paris et sa région (10,6 millions d'habitants)
et la province. Avec plus de 2 millions d'habitants, la ville de Paris représente
à peu près la population cumulée des cinq autres plus grandes
villes françaises : Marseille, Lyon,
Toulouse, Nice et Strasbourg.
Par ces métropoles et quelques autres (Le Havre, Rouen, Lille, Bordeaux,
Nantes...), la province est largement ouverte sur l'Europe et le monde. Mais
la province, c'est aussi une foule de petits villages très attachés
à leurs traditions.
La division de la France en départements
date de la Révolution. Pour assurer l'égalité de tous,
on décida dedécouper le territoire de telle façon que chaque
habitant devait pouvoir se rendre dans le chef-lieu du département en
moins d'une journée de cheval (soit environ 50 km). Il y a 100
départements (dont 96 en métropole)
regroupés en 26 régions
(dont 22 en métropole). La commune est la plus petite unité territoriale
(il y en a 36 500).
La France comprend également des
départements et territoires d'outre-mer :
la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion sont départements
d'outre-mer ; la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française,
Wallis et Futuna forment les territoires d'outre-mer ; St Pierre-et-Miquelon,
Mayotte sont des collectivités territoriales. Viennent s'y ajouter les
Terres Australes et Antarctiques françaises.
Limites : les questions
d'aménagement du territoire sont reportées au collège ;
on se limite à sensibiliser les élèves à leurs effets
dans la région où ils vivent.
Les modes de vie et les activités des hommes
Il reste encore de nombreux lieux en France où
l'habitat, la distribution des voies de communication, les traditions culinaires,
certaines activités professionnelles révèlent la manière
dont les hommes ont tiré parti des ressources de l'environnement naturel
ou s'y sont adaptés : en témoignent, si l'on prend l'exemple entre
mille de la Savoie, l'architecture des chalets, l'aménagement des vallées,
la fondue au fromage, les alpages...
Mais les progrès techniques et le développement
économique tendent à remplacer ou à transformer profondément
les types de rapport que les hommes entretenaient avec leur milieu : la voiture,
l'avion, les télécommunications, l'informatique ont favorisé
un urbanisme moins resserré ; nombreux sont aujourd'hui les sites industriels
qui s'installent à l'écart des villes, des gisements de matière
première, des grands centres d'échanges de marchandises.
Si nous avons ainsi diversifié nos moyens
d'aménager l'espace, nous ne nous sommes pas affranchis de certaines
contraintes naturelles : les grands axes de communication, par exemple, suivent
encore largement les passages qui s'y prêtent au mieux dans le relief.
En outre, de nouvelles exploitations des paysages prennent aujourd'hui une importance
accrue, en particulier dans le domaine des loisirs : vacances au bord de la
mer, randonnées, ski...
Il y a un siècle, la France était
un pays rural. Aujourd'hui, près de 90 % des Français vivent dans
des villes (de différentes tailles) et les campagnes se sont progressivement
vidées. Le centre des villes a rapidement été saturé
et elles ont dû s'étendre dans les banlieues pour développer
des zones industrielles, résidentielles, commerciales ou de loisirs.
Réciproquement, on tend, dans les campagnes, à intégrer
des habitudes de consommation, des modes vestimentaires, des formes de relations
sociales plus proches qu'autrefois de celles que l'on rencontre dans les villes.
Etude de la région
où vit l'élève (lieux,
population, histoire, travail, transports).
Limites : on identifie
les grands aspects de l'activité des hommes, sans entrer dans la localisation
systématique des activités économiques.
III - L'Europe et l'Union européenne
Les élèves apprennent à distinguer le continent européen
de l'Union européenne : la France fait partie de l'un et de l'autre.
A partir d'un regard général sur
la géographie de l'Europe, ils découvrent l'importance de l'histoire
dans la spécificité de ce continent à travers quelques
repères du présent qui leur sont accessibles (les frontières,
les axes de communication...).
Ils sont également conduits à comprendre,
dans ses grandes lignes, la nature de l'Union européenne. Le maître
se réfère pour cela brièvement aux volontés historiques
qui ont présidé à sa naissance et montre, à l'appui
de quelques données significatives pour les élèves (accroissement
du nombre des Etats, création de l'euro), qu'il s'agit d'un processus
en cours.
Le continent européen
Cernée par l'océan Atlantique, l'océan
Arctique et la mer Méditerranée, l'Europe est soudée à
l'Asie par le massif montagneux de l'Oural. Avec un peu plus de 650
millions d'habitants, elle est aussi peuplée
que l'Afrique pour une superficie trois fois inférieure (environ 9,5
millions de km2 ). L'Europe est le plus petit
des continents.
Une grande chaîne montagneuse, les
Alpes , en constitue le coeur : elle se partage
entre 6 Etats (France, Suisse, Italie, Allemagne, Autriche et Slovénie).
Quelques grands fleuves, complétés par des canaux, forment un
vaste réseau de communication reliant plusieurs pays. Le
Rhin (France, Allemagne, Pays-Bas) se jette
dans la mer du Nord, le Danube
(Autriche, Hongrie, Yougoslavie, Bulgarie, Roumanie) se jette dans la mer Noire,
le Rhône
(Suisse, France) dans la mer Méditerranée.
Plus encore que la géographie, c'est l'histoire
qui a façonné le continent européen.
Il est aujourd'hui composé de 43
Etats, dont les frontières se sont
fixées récemment, après de nombreux conflits. Le plus petit
est l'Etat du Vatican (1000 habitants), le plus vaste et le plus peuplé,
la Russie, dont la plus grande partie du territoire s'étend en Asie (147
millions d'habitants, dont 106 dans la partie européenne). On peut comparer
les cartes politiques de l'Europe depuis le Moyen-Age pour constater les changements.
Après la seconde guerre mondiale (1945)
, l'Europe a été le théâtre des tensions entre les
Etats-Unis et l'URSS : un "rideau de fer" séparait complètement
l'Europe de l'Est de l'Europe de l'Ouest. A partir de 1989,
de grands changements se sont produits :
le rideau de fer est tombé (rendant possible la circulation des biens
et des personnes entre les deux parties de l'Europe), l'Allemagne s'est réunifiée
en un seul Etat et des pays qui appartenaient à l'URSS sont devenus indépendants.
Les zones frontalières sont aujourd'hui des zones d'échange privilégiées,
dont témoigne la localisation de nombreuses grandes villes d'Europe.
La France fait partie de l'Union européenne
Dès 1957, certains pays de l'Europe de l'Ouest
ont progressivement constitué la Communauté Economique Européenne
puis, en 1991, l'Union européenne.
Cette dernière comprend aujourd'hui 15
Etats : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique,
le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, l'Irlande,
l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni et la Suède.
Tous ces pays sont des démocraties. Le nombre des Etats de l'Union européenne
n'est pas définitif : d'autres pays souhaitent en devenir membres.
Le but de cette Union a d'abord été
d'établir une paix durable en Europe ; il est aujourd'hui de renforcer
l'importance économique, mais aussi politique, d'Etats isolés
face aux grandes puissances.
Les trois capitales de l'Union européenne
sont Strasbourg, Bruxelles et Luxembourg qui abritent les diverses institutions
européennes. Il existe un drapeau européen.
Le 1er janvier 1999, une étape décisive
de la construction européenne a été franchie avec l'apparition
de l'euro
qui devient la monnaie unique de presque tous les Etats de l'Union. Mais ce
n'est qu'à partir du 1er janvier 2002 que les pièces et les billets
apparaîtront pour les citoyens : il y aura sept billets (5, 10, 20, 50,
100, 200 et 500 euros), des pièces de 1 et 2 euros et de 1, 2, 5, 10,
20 et 50 cents ou centimes. Pour les pièces, le côté pile
sera commun à l'ensemble de l'Union européenne, mais le côté
face sera propre à chaque pays. Un euro vaut environ 6,56 francs.
Limites : on n'entrera
pas dans le détail de la construction européenne ; on se limitera
à évoquer le principe de la représentation de chaque pays
et quelques exemples de décisions prises au niveau européen.
La place de la France dans le monde
(position démographique ; rôle économique ; la francophonie)
sera abordée au collège.