Admission Post-Bac : le portail APB reflet des problématiques d’affectation dans l’enseignement supérieur
Ce volume d’Éducation & formations co-publié par la DEPP et le SIES est constitué de contributions portant sur l’enseignement supérieur. Il initie une volonté des deux services statistiques ministériels de développer et promouvoir la recherche, et sa publication ouverte, sur le système éducatif français selon toutes ses composantes, sans s’arrêter aux frontières administratives, notamment celle entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur, de ce système éducatif.
Ce volume, organisées autour de deux angles, comporte tout d’abord un dossier thématique sur les problématiques d’affectation dans l’enseignement supérieur, composé d’un ensemble d’articles issus d’un groupe de recherche piloté conjointement par le CEREQ et le SIES, consacré à l’orientation. Pour cela,le groupe de recherche a exploité les données issues de la plateforme Admission Post Post-Bac (APB), qui organisait l’accès aux formations d’enseignement supérieur avant l’adoption de la loi ORE en 2018 et la mise en place de Parcoursup. Le lecteur se reportera à l’article des coordinateurs P. Lemistre et C. Bluntz qui introduit ce dossier thématique et offre une présentation de ces différentes contributions. Il comporte ensuite deux articles élaborés à partir de recherches conduites dans le cadre d’un appel à projet conjoint DEPP-SIES, relatif à la mobilité sociale caractérisant les filières sélectives. Ces articles sont brièvement présentés ci-dessous.
Le premier, écrit par Julien Grenet et alii, questionne les inégalités sociales d’accès aux grandes écoles et leur évolution depuis le milieu des années 2000. Leur constat, étayé par des données détaillées sur l’ensemble des filières, est sans appel. Malgré les dispositifs d’"ouverture" qui ont été mis en place par certaines grandes écoles pour diversifier le profil de leurs étudiants, elles sont restées presque entièrement fermées aux élèves issus de milieux sociaux défavorisés et leur base de recrutement n’a guère évolué au cours des quinze dernières années. Les auteurs considèrent que ce constat d’échec invite à repenser les leviers qui pourraient être mobilisés pour élargir le recrutement des filières sélectives.
Le second article, de Marco Oberti et alii, analyse les dynamiques de recrutement et les inégalités sociales observables à l’entrée de trois filières qui figurent parmi les plus prestigieuses dans le domaine des sciences humaines et sociales : l’IEP de Paris, l’université Paris-Dauphine et les licences sélectives de l’université Paris 1 (dénominations en vigueur sur la période étudiée). La forte ségrégation sociale qui ressort d’une analyse quantitative de ces trois filières est assortie d’une analyse plus fine distinguant élite intellectuelle ou culturelle et élite économique, et prenant en compte l’origine territoriale des candidats et des admis à ces trois filières. Cet article témoigne au final de l’ampleur des inégalités sociales et territoriales de ces filières, que les programmes récents d’ouverture sociale ne sont parvenus que très partiellement à réduire.
Rédacteurs en chef : Cosima Bluntz et Philippe Lemistre
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Mise à jour : mai 2022