Les bacheliers technologiques ont connu des trajectoires plus atypiques depuis le diplôme national du brevet

Tous les élèves qui passent un baccalauréat général ou technologique ont obtenu leur brevet. Dans un cas sur deux, les élèves obtiennent au baccalauréat un résultat relativement moins bon qu’au brevet (en termes d’accès à des mentions). La voie technologique permet plus que la voie générale aux élèves d’améliorer leur résultat par rapport au brevet. Elle permet en outre aux plus fragiles de réussir malgré un plus faible niveau académique en troisième. Les parcours de ces élèves sont souvent marqués par les redoublements et ils sont plus nombreux à passer par l’oral de rattrapage au…

Caroline Iannone, DEPP-B1

Cette étude porte sur les élèves scolarisés en France métropolitaine qui se sont présentés à un baccalauréat général ou technologique (GT) en 2015 et ont passé le diplôme national du brevet (DNB) trois, quatre ou cinq ans auparavant (sessions 2010, 2011 ou 2012). Elle vise à décrire les résultats au baccalauréat de ces élèves et la série présentée au regard de leur passé scolaire et plus précisément de leurs résultats au DNB. Dans cette étude, le niveau des élèves est approché via les résultats obtenus au DNB (contrôle continu et épreuves finales) et au baccalauréat.

Tous les élèves qui passent un baccalauréat général ou technologique ont obtenu leur brevet

Près des trois quarts des élèves de la cohorte passent un bac général. La série S est la plus prisée avec 38 % des candidats, suivie par la série ES (23 %) (définition des séries dans « SOURCE, CHAMP, DÉFINITIONS »). Dans la voie technologique, le bac STMG rassemble le plus d’élèves avec 14 % de candidats. Toutes séries confondues, 92 % des candidats de la cohorte obtiennent en 2015 leur bac général ou technologique. Le taux de réussite à l’examen varie de 98 % (STD2A et TMD) à 91 % (STMG). Dans les autres séries, les candidats réussissent dans des proportions assez similaires (entre 92 % et 94 %) (figure 1).

1 – Répartition des élèves par série et taux de réussite au baccalauréat général et technologique (GT)

Répartition des élèves Taux de réussite (%)
  Effectif %  
Filière générale 311 628 72,8 92,5
S 164 548 38,4 92,7
ES 99 408 23,2 92,3
L 47 672 11,1 92,2
Filière technologique 116 519 27,2 92,1
STMG 57 742 13,5 91,1
STI2D 26 433 6,2 92,4
ST2S 19 971 4,7 92,9
STL 7 277 1,7 94,3
STD2A 2 670 0,6 97,8
Hôtellerie 2 297 0,5 91,8
TMD 129 0,0 97,7
Ensemble 428 147 100,0 92,4

Champ : élèves scolarisés en France métropolitaine présents à un baccalauréat GT à la session 2015 et présents au DNB en 2010, 2011 ou 2012 ; secteurs public et privé sous contrat.
Source : MENESR-DEPP.
Réf. : Note d'information, n° 17.10. © DEPP

99,9 % des élèves qui passent en 2015 un bac général ou technologique ont présenté la série collège du DNB et seulement 0,1 % la série professionnelle ou technologique (depuis la session 2013 du brevet, ces trois séries ont été remplacées par les séries générale et professionnelle). Au final, la quasi-totalité des candidats de la cohorte a obtenu le DNB (99,6 %), alors qu’aux sessions 2010 à 2012, le taux de réussite à cet examen varie entre 85 % et 86 % (réussite toutes séries confondues des candidats scolaires de France métropolitaine). Ce résultat n’est guère surprenant dans la mesure où d’autres études montrent que la très grande majorité des élèves qui n’obtiennent pas le brevet s’oriente dans la voie professionnelle. Dans de très rares cas seulement (moins de 5 %), des élèves qui n’ont pas le brevet poursuivent leur scolarité en seconde GT (voir « Approfondissement »). Les 0,4 % de candidats qui se présentent en 2015 à un bac général ou technologique sans avoir obtenu leur brevet passent dans la moitié des cas un bac STMG et ils sont deux tiers à obtenir leur bac malgré leur échec au brevet.

Entre 22 % et 25 % des candidats aux baccalauréats STI2D, STMG et STL décrochent une meilleure mention qu’au brevet

Globalement, 55 % des élèves obtiennent au bac un résultat moins bon qu’au brevet (en obtenant une mention inférieure ou en étant refusé). Dans la filière générale, c’est la situation la plus courante : elle concerne 68 % des candidats au bac S, 59 % au bac ES et 53 % au bac L. Dans la voie technologique, seuls les candidats aux bacs Hôtellerie et STD2A obtiennent en majorité un moins bon résultat au bac qu’au brevet. Obtenir au bac un résultat meilleur qu’au brevet concerne un élève sur dix en moyenne. Certaines séries offrent toutefois la possibilité à plus d’élèves de voir leur niveau de résultats augmenter : entre 22 % et 25 % des candidats aux bacs STI2D, STMG et STL décrochent une meilleure mention qu’au brevet. Dans la voie générale, moins de candidats sont dans ce cas de figure, mais ils sont tout de même 10 % en L et 8 % de ceux en ES contre seulement 4 % en S. Le profil des candidats qui passent le bac S explique en partie ce taux : 31 % avaient déjà la mention « Très bien » au brevet, rendant impossible un résultat meilleur au bac. Enfin, un tiers des élèves de la cohorte obtient des résultats équivalents en termes de mention au bac et au brevet (figure 2).

2 – Résultat obtenu au baccalauréat GT en fonction de celui obtenu au DNB (en termes de mention)

TMD* : compte tenu du faible nombre d'élèves, les statistiques ne sont pas publiées.
Lecture : 68 % des élèves de la série S obtiennent un moins bon résultat au bac qu'au brevet, le résultat étant mesuré par la mention.
Champ : élèves scolarisés en France métropolitaine présents à un baccalauréat GT à la session 2015 et présents au DNB en 2010, 2011 ou 2012 ; secteurs public et privé sous contrat.
Source : MENESR-DEPP.
Réf. : Note d'information, n° 17.10. © DEPP

Dans six cas sur dix, les lauréats du baccalauréat avec mention « Très bien » après un brevet sans mention ou mention « Assez bien » ont passé un baccalauréat technologique

Un élève sur dix obtient la mention « Très bien » au bac. Parmi ces candidats, 70 % avaient déjà cette mention au brevet et 24 % avaient obtenu la mention « Bien». Trois quarts des élèves qui ont décroché la mention « Très bien » au bac et au DNB ont passé un bac S alors que les candidats qui se présentent à ce bac ne représentent que 38 % des candidats. Les autres candidats à réussir ce doublé sont en série ES (16 %) et en série L (8 %) mais sont toutefois sous-représentés par rapport à la part d’élèves présentant ces séries. Seulement 1 % des candidats qui réussissent à obtenir la mention « Très bien » aux deux examens ont passé une série technologique.
À l’opposé de ces élèves, d’autres moins nombreux obtiennent une mention « Très bien » au bac après avoir eu le brevet avec une mention « Assez bien » (ils sont 5 %) ou sans mention (1 %). Dans six cas sur dix, ceux qui sont parvenus à ainsi élever leur résultat ont passé un bac technologique. Plus précisément, un quart de ces élèves a passé un bac STI2D et un autre quart un bac STMG alors que les élèves qui présentent ces bacs représentent respectivement 6 % et 13 % de la cohorte. En outre, 7 % ont passé un bac STL alors que sur l’ensemble de la cohorte seulement 2 % des candidats présentent ce bac.

La voie technologique accueille les élèves les plus faibles scolairement...

La série présentée en terminale n’est pas sans lien avec le niveau des élèves en fin de troisième. Le niveau est ici évalué grâce aux notes obtenues aux épreuves écrites finales du DNB et comparé aux notes obtenues par l’ensemble des élèves ayant présenté le brevet la même année. Selon leurs notes, les élèves de la cohorte font partie du quartile rassemblant les élèves les moins performants de leur session (1er quartile), du quartile regroupant les élèves les plus performants de leur session (4e quartile) ou d’un des quartiles intermédiaires (2e et 3e quartiles) (voir « SOURCE, CHAMP, DÉFINITIONS »).
Les voies générale et technologique s’adressent généralement aux élèves les plus performants en troisième. Cependant, 2 % des élèves qui se présentent à un bac général et 15 % de ceux qui se présentent à un bac technologique, soit au total 6 % de la cohorte, faisaient partie des plus faibles scolairement en troisième (1er quartile). Dans les séries technologiques de type STMG ou ST2S, les élèves de troisième les moins performants (1er quartile) sont particulièrement présents : ils représentent respectivement 19 % et 14 % des candidats à ces bacs. À l’opposé de la série STMG, les élèves de série S et dans une moindre mesure de STD2A faisaient partie des meilleurs élèves de troisième (4e quartile) : 64 % des candidats au bac S et 45 % des STD2A sont dans ce cas contre seuls 6 % des candidats au bac STMG. Enfin, la série ES et la série L ont un recrutement un peu moins sélectif, néanmoins entre sept et huit élèves sur dix qui passent ces bacs en 2015 font partie de la moitié d’élèves (3e et 4e quartiles) la plus performante en fin de collège (figure 3).

3 – Répartition des élèves par série, selon leur niveau en troisième

TMD* : compte tenu du faible nombre d'élèves, les statistiques ne sont pas publiées.
Lecture : 64 % des candidats à la série S faisaient partie des élèves les plus performants en troisième (quatrième quartile).
Champ : élèves scolarisés en France métropolitaine présents à un baccalauréat GT à la session 2015 et présents au DNB en 2010, 2011 ou 2012 ; secteurs public et privé sous contrat.
Source : MENESR-DEPP.
Réf. : Note d'information, n° 17.10. © DEPP

... mais permet aux plus fragiles de réussir le bac plus largement

Les élèves candidats au bac général ou technologique et ayant eu les meilleures notes au brevet (3e et 4e quartiles) obtiennent leur bac à 90 % quelle que soit la série. C’est également le cas pour ceux qui faisaient partie du 2e quartile et qui passent un bac technologique.
Les élèves candidats au bac général ou technologique et avec les plus faibles notes au brevet (1er quartile) réussissent, eux, nettement moins bien. En moyenne, leur taux de réussite est dix points en dessous du taux de réussite des élèves du quartile supérieur. Dans la voie générale, 65 % obtiennent leur diplôme. La série scientifique est la plus difficile pour ces candidats qui ne réussissent que dans un cas sur deux, suivie de la série ES (où ces élèves obtiennent leur bac dans deux cas sur trois). À l’opposé, au bac technologique, ces élèves qui avaient au brevet en troisième des résultats faibles sont tout de même 80 % à obtenir leur bac (un peu moins en Hôtellerie) (figure 4).

4 – Taux de réussite des élèves au baccalauréat GT, selon leur niveau en troisième (en %)

TMD* : compte tenu du faible nombre d'élèves, les statistiques ne sont pas publiées.
Lecture : 98 % des candidats à la série S qui faisaient partie des élèves les plus performants en troisième (quatrième quartile) sont admis.
Champ : élèves scolarisés en France métropolitaine présents à un baccalauréat GT à la session 2015 et présents au DNB en 2010, 2011 ou 2012 ; secteurs public et privé sous contrat.
Source : MENESR-DEPP.
Réf. : Note d'information, n° 17.10. © DEPP

Passer un baccalauréat général ou technologique après des résultats faibles au DNB : un parcours plus marqué par les redoublements et par l’oral de rattrapage

Ces 6 % d’élèves qui se présentent à un bac GT alors qu’ils faisaient partie des 25 % des élèves les plus faibles scolairement au brevet ont souvent eu un parcours entre la troisième et la terminale assez long. Seule la moitié d’entre eux a eu un parcours sans redoublement entre le brevet et le bac, alors que c’est le cas de 80 % des élèves de la cohorte. En outre, la moitié de ces 6 % obtient le bac dès le premier groupe et 21 % grâce aux oraux de rattrapage, alors que ces proportions sont respectivement de 83 % et 9 % pour l’ensemble de la cohorte. Les élèves qui étaient les moins performants au brevet et qui se présentent au bac S (1 % des élèves de S) ont redoublé pour 62 % d’entre eux entre le brevet et le bac, et y obtiennent le taux de réussite le plus faible ; ils sont toutefois 25 % à obtenir le diplôme dès le premier groupe et 27 % après la session de rattrapage.

Approfondissement

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Note d’information n° 10, mai 2017

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