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Bulletin Officiel 
de l'Education Nationale
 
 

N°25 du 24 juin 

1999
www.education.gouv.fr/bo/1999/25/ensel.htm - vaguemestre@education.gouv.fr

ENSEIGNEMENTS
ÉLÉMENTAIRE ET SECONDAIRE
ENSEIGNEMENTS ÉLÉMENTAIRE  ET SECONDAIRE
Enseignement des langues vivantes étrangères
NOR : MENE9901329C
RLR : 514-6 ; 525-4
CIRCULAIRE N°99-093 DU 17-6-1999
MEN
DESCO A1 et A4


Texte adressé aux recteurs d'académie et aux inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'éducation nationale


o   La maîtrise des langues vivantes étrangères est une des priorités du système éducatif. Elle joue en effet un rôle essentiel dans l'ouverture sur le monde des citoyens de demain et représente un atout important pour leur insertion professionnelle au terme de leurs études.
En conséquence, il est indispensable que tous les élèves soient amenés, au cours de leurs études primaires et secondaires, à une pratique effective des langues vivantes en situation de communication.
La mise en œuvre du plan d'amélioration de cet enseignement, défini par la circulaire
n° 98-105 parue au B.O. n° 22 du 28 mai 1998, a débuté à la rentrée 1998 et sera poursuivie au cours de l'année 1999-2000. La présente circulaire a pour objet d'en rappeler les grandes lignes directrices et d'exposer les modalités de poursuite de ce plan au cours de l'année 1999-2000 :

I - La généralisation de l'enseignement des langues vivantes étrangères à l'école élémentaire
I. 1 Montée en charge de la généralisation
L'année scolaire 1998-1999 a été la première étape de la généralisation de l'enseignement des langues vivantes étrangères dans les classes de CM2 et, de manière plus limitée, dans celles de CM1. Le premier bilan quantitatif sur la généralisation au CM2 montre l'importance de la progression réalisée dans un temps très court, grâce à une forte implication des équipes académiques et à une action conjointe des corps d'inspection des premier et second degrés, dont il faut souligner le caractère exemplaire. Néanmoins, l'implantation de cet enseignement reste très inégale selon les académies, voire selon les circonscriptions à l'intérieur d'un même département.
La priorité pour l'année scolaire 1999-2000 consiste en l'achèvement de la généralisation pour tous les élèves de CM2 d'un enseignement de langue étrangère qui doit occuper une heure trente par semaine. L'effort devra être d'une ampleur particulière pour les écoles rurales afin qu'elles bénéficient des mêmes possibilités que les écoles urbaines.
Le développement de l'enseignement au CM1 constitue la seconde priorité. On veillera à ce que les classes et divisions de CM2 soient toutes prises en charge avant de procéder à l'extension au CM1. Dans les classes à plusieurs cours, les élèves des divisions de CM1 seront bénéficiaires de cet enseignement en même temps que les élèves du CM2.
Ce dispositif d'enseignement au cours moyen ne remet pas en cause les initiations qui sont offertes au cours élémentaire, et dans les classes de CM1 où l'enseignement ne peut être encore effectif. Cependant, la mise en place de l'initiation ne doit pas se faire au détriment de l'enseignement en CM qui demeure l'objectif essentiel, en particulier dans la gestion des ressources humaines compétentes. L'enseignement ne peut être confié qu'à des personnels linguistes : enseignants du premier degré habilités, enseignants du second degré, assistants étrangers et intervenants extérieurs agréés. Les maîtres qui se sont impliqués dans le processus d'initiation seront encouragés, notamment au moyen d'actions de formation adaptées, à acquérir les compétences requises pour enseigner, leur expérience pouvant être utilement valorisée dans les classes de CM.
Des réunions entre les professeurs de langue de sixième et les maîtres de CM2 seront organisées afin que puissent être prises en compte les compétences et savoirs acquis dans le premier degré.
I. 2 Le choix de la langue vivante étrangère étudiée
Le choix de la langue vivante étudiée au cours moyen est effectué par les parents qui se déterminent en fonction des langues vivantes proposées en sixième dans le collège du secteur. Il convient en effet que ne soit pas perdu de vue l'objectif de continuité des apprentissages entre l'école primaire et le collège.
Seront donc offertes au niveau du cours moyen les langues vivantes existant en sixième et demandées par un nombre suffisant de parents. Des regroupements d'élèves, y compris de niveaux différents - CM1/CM2 -, à l'intérieur de la même école ou entre écoles voisines, peuvent être envisagés pour la constitution de groupes à effectifs suffisants.
I. 3 Les caractéristiques de l'enseignement d'une langue vivante étrangère dans le premier degré
L'enseignement d'une langue vivante au cours moyen est dispensé sous forme de séances courtes et régulières et représente un volume d'une heure trente réparti sur la semaine. La qualité des apprentissages dépend en partie de la durée et de la régularité des séances.
Cet enseignement privilégie la communication orale en situation et vise les objectifs suivants :
- développer les capacités de compréhension des élèves et les entraîner à écouter, percevoir, reconnaître et reproduire les caractéristiques phonologiques de la langue étudiée (rythmes, sonorités, accentuation et intonations) ;
- amener les élèves à s'approprier, pour pouvoir s'exprimer, quelques expressions courantes présentées dans des situations fonctionnelles, diversifiées et motivantes et à acquérir des réflexes linguistiques.
Les personnels qui assument cet enseignement choisissent les outils pédagogiques les plus adaptés en se souciant de leur variété pour entretenir l'intérêt des élèves.
Des orientations pédagogiques définissant les contenus, ainsi que les compétences attendues des élèves, ont été données par la circulaire
n° 98-135 du 23 juin 1998. Elles seront mises à jour- sans modifications fondamentales - dans une circulaire en cours de publication, pour que soit rendue plus claire la continuité voulue sur les deux années du cours moyen.
I. 4 Les personnels chargés des langues vivantes étrangères
Les différentes catégories de personnels qui peuvent assumer cet enseignement ont été définies par la circulaire n° 98-105 ; ces dispositions restent pour l'essentiel valables et sont ici rappelées.
- Tous les maîtres du premier degré, et en particulier ceux qui ont bénéficié du programme européen LINGUA, peuvent enseigner une langue vivante étrangère sous réserve qu'ils aient été habilités par la commission académique ad hoc. Ils le font dans leur propre classe ou par échange de service ; cette pratique doit mériter toute l'attention des directeurs d'école et des équipes pédagogiques au moment de l'organisation des services d'enseignement.
Les professeurs des écoles sortant d'IUFM, titulaires d'un diplôme de langue vivante étrangère, qui ont suivi une formation spécifique validée durant leur formation initiale, seront fortement incités à prendre en charge cet enseignement dès leur première affectation. Les correspondants académiques demanderont aux directeurs d'IUFM de leur fournir la liste de ces sortants d'IUFM afin d'en faciliter le repérage par les IA-DSDEN et les IEN.
Il est souhaitable d'encourager l'intervention d'enseignants du premier degré, compétents en langue, en qualité de maîtres itinérants consacrant tout ou partie de leur service à cet enseignement.
Une attention particulière sera portée aux conditions d'affectation des professeurs des écoles et des instituteurs dont les compétences linguistiques doivent pouvoir être pleinement utilisées. Les dispositions qui ont pu être trouvées dans divers départements, par exemple : définition de postes à profil et gestion qualitative des personnels habilités, sont à rechercher partout, dans l'intérêt des élèves et des enseignants.
- Les professeurs de langue du second degré sont incités, comme par le passé, à apporter leur concours à ce premier enseignement. Cette solution s'avère particulièrement bénéfique pour la continuité pédagogique.
- Les assistants étrangers se verront proposer d'intervenir 9 heures au maximum dans des classes de cours moyen, le reste de leur service étant effectué dans le second degré. Cependant, sur la base du volontariat, ils pourront effectuer leur service complet (12 heures) dans le premier degré. Leur service sera réparti sur trois écoles au plus dans un même secteur géographique. Un contingent d'heures équivalent à 1000 services à temps plein a été réservé pour l'école primaire. Les assistants interviennent obligatoirement en présence du maître de la classe, qui assure la cohérence pédagogique, même s'il n'a pas de compétences linguistiques. Il peut leur être demandé, dans le cadre de leur service, d'aider les maîtres de l'école à constituer un fonds de matériel pédagogique.
- Les intervenants extérieurs agréés et rémunérés soit par les collectivités territoriales, soit sur vacation par les inspections académiques, constituent aussi une ressource à ne pas négliger dans cette période de généralisation. Une partie des crédits pédagogiques de la dotation départementale (chapitre 37-83 article 10), peut être utilisée à l'effet de rémunérer des intervenants extérieurs. Leurs conditions d'emploi (plafond d'heures et taux de rémunération) seront définies prochainement par des textes réglementaires en préparation.
- Enfin, les aides-éducateurs justifiant d'une compétence en langue pourront assister les autres personnels dispensant cet enseignement, en particulier dans les ateliers de langue utilisant les TICE.
Dans tous les cas autres que l'échange de service, quand l'enseignement de langue n'est pas assumé par le maître de la classe, celui-ci participe aux séances. Il conserve un rôle particulier d'encadrement quand les élèves étudient avec un intervenant extérieur ou un assistant étranger, assumant la responsabilité pédagogique de l'organisation et de la mise en oeuvre des activités. Il veille, par ailleurs, à articuler son propre enseignement dans les autres domaines avec celui de la langue vivante étrangère aussi souvent que possible.
Les visites de classes animées par ces divers intervenants qui ont été conduites cette année ont donné lieu à des compte rendus et à des synthèses en cours d'exploitation et dont les principales conclusions et enseignements seront diffusés. Ces visites seront poursuivies l'an prochain.
I. 5 L'habilitation
Au regard de l'expérience acquise au cours des dernières années, il semble indispensable qu'une attention toute particulière soit portée aux conditions dans lesquelles intervient l'habilitation. Elle concerne tous les personnels appelés à avoir des fonctions d'enseignement autres que les professeurs du second degré et les assistants étrangers.
Les professeurs d'école sortant d'IUFM qui ont suivi une formation spécifique en langue vivante étrangère et dont les compétences ont été validées, ne sont pas soumis à l'habilitation dès lors que les exigences en matière de validation et celles qui prévalent pour l'habilitation auront fait l'objet d'une réflexion commune et d'un rapprochement qu'il convient d'encourager fortement.
L'habilitation a lieu avant la prise en charge effective de l'enseignement. Elle ne dispense pas d'une formation.
Une note annexée au présent texte présente quelques recommandations pour le fonctionnement des commissions académiques qui procèdent aux habilitations.

II - L'enseignement des langues dans le second degré : un recentrage sur les compétences de communication
Au collège comme au lycée, l'objectif principal de l'enseignement des langues vivantes étrangères est le développement des capacités et compétences de communication orale et écrite des élèves, quelle que soit la filière qu'ils ont choisie. Cette priorité s'inscrit dans le cadre d'une ouverture sur la dimension culturelle qui est indissociable de la langue apprise.
L'usage des technologies de l'information et de la communication sera encouragé afin de multiplier les approches et les occasions de mettre l'élève en contact avec des documents authentiques ou en communication directe avec des partenaires des pays de la langue étudiée.
Au collège, l'accent est mis sur la communication orale, sans toutefois bannir l'écrit. À partir de la session 2000, en cohérence avec les orientations données dans les nouveaux programmes, il est prévu au diplôme national du brevet une évaluation des compétences orales des élèves en contrôle continu dans les classes de quatrième et de troisième.
Au lycée d'enseignement général et technologique, dans le cadre de la réforme mise en oeuvre à partir de la rentrée 1999, en classe de seconde, l'objectif d'amélioration des compétences linguistiques des élèves, en particulier dans le domaine de la communication, (expression et compréhension) est également renforcé.
Deux mesures concourent à cet objectif :
- les modules en LV1 et les dédoublements en LV2 et LV3 : ces dédoublements, organisés -sauf lorsque les effectifs ne le justifient pas, notamment dans certaines langues moins enseignées- doivent permettre aux enseignants d'entraîner les élèves de manière plus intensive à la pratique de la langue orale et de varier les approches pédagogiques ;
- la participation accrue d'assistants étrangers à l'apprentissage : en effet, afin de favoriser la communication orale, à partir de la rentrée 1999, les élèves de lycée bénéficieront progressivement d'une heure hebdomadaire de conversation avec un assistant étranger. Cette année, les assistants seront affectés essentiellement en lycée, hors classes préparatoires, en classe de seconde et en LV1 en priorité. En règle générale, dans le second degré, les assistants sont seuls avec un groupe d'élèves ; ils peuvent aussi intervenir en double avec le professeur, lorsque le besoin s'en fait sentir pour une activité spécifique. Ils facilitent la pratique de la conversation courante. Les séances qu'ils conduisent doivent être en relation directe avec le cours de l'enseignant et préparées avec celui-ci (par exemple, un travail sur du matériel authentique vidéo ou audio pour la compréhension, auditive, le prolongement d'un thème étudié en classe par un débat, des travaux d'enrichissement lexical, un apport culturel, etc.).
Enfin, il peut être demandé aux assistants d'aider les enseignants à constituer un fonds de matériel pédagogique pour l'établissement (enregistrements sonores notamment).
En outre, les programmes de lycée, en cours de rédaction par le groupe technique disciplinaire compétent, dans le cadre des orientations fixées par le Conseil national des programmes, mettront l'accent sur la communication. Il conviendra d'en tirer les conséquences en matière d'évaluation de l'enseignement des langues vivantes. Pour cette raison, il appartient aux corps d'inspection, en liaison avec les coordonnateurs académiques de suivre avec la plus grande attention les expérimentations d'évaluation des capacités d'expression et de compréhension de la première langue vivante au baccalauréat qui vont se poursuivre à la rentrée prochaine.

III - Une politique académique en faveur des langues vivantes
Dans le cadre des orientations nationales et en tenant compte des spécificités de chaque académie, il appartient aux recteurs de définir la politique académique des langues vivantes.
L'organisation de cet enseignement sera inscrite dans le projet académique et sera, à ce titre , clairement intégrée au processus de contractualisation en cours de mise en place entre le niveau national et le niveau académique. Cette démarche sera déclinée au niveau local entre l'académie et les établissements.
III. 1 Le pilotage académique
Le groupe de pilotage, réuni chaque fois que nécessaire par le coordonnateur académique désigné par le recteur, procède à une analyse de la situation et propose des mesures qui concourent à la définition d'une politique académique en faveur des langues vivantes.
Ce groupe de pilotage s'attache à servir toutes les langues présentes dans l'académie et à faciliter la mise en oeuvre d'une politique cohérente en faveur de l'ensemble des élèves.
Compte tenu de l'importance du projet de généralisation de l'enseignement des langues vivantes au cours moyen, il est essentiel que les IA- DSDEN et les IEN chargés de circonscriptions d'enseignement primaire soient représentés au sein du groupe de pilotage ; la part active qu'ils prendront à la mise en oeuvre de la politique académique est une des conditions du succès de ce projet ambitieux. Au niveau du second degré, les IA-DSDEN et les IA-IPR devront collaborer à la définition des besoins de chaque bassin et au suivi d'un niveau d'enseignement à l'autre.
Le groupe de pilotage veille en particulier à la promotion des expérimentations pédagogiques et aux actions de formation. Il s'organise en conséquence en faisant appel aux diverses ressources académiques qu'il s'attache à identifier.
III. 2 La carte des langues et la continuité de l'enseignement d'un niveau à l'autre
Un des facteurs essentiels de l'amélioration de l'enseignement des langues vivantes est la possibilité pour les élèves de poursuivre l'étude d'une langue tout au long de leur cursus, quelle que soit la filière choisie. De plus, il convient de maintenir au sein du système éducatif, une offre équilibrée de plusieurs langues vivantes étrangères, tout particulièrement en LV2 et LV3. Pourront être proposés aux élèves, non seulement les grandes langues européennes mais aussi le japonais et le chinois ainsi que l'arabe, langue de pays avec lesquels la France a des liens économiques et culturels forts et anciens et dont la reconnaissance positive peut être un facteur d'intégration.
Les académies doivent établir une carte des langues vivantes étrangères permettant de répondre aux besoins dans ce domaine, d'assurer la continuité de l'enseignement entre le premier et le second degré et entre l'enseignement général et l'enseignement professionnel et de rationaliser, dans le même temps, l'offre des langues vivantes dans le second degré. Cette année, de nombreuses académies ont élaboré une carte des langues tenant compte de ces orientations. Il importe que ce mouvement se généralise et que partout où ce travail a commencé, il se développe.
Afin de préserver au lycée l'offre de langues de moindre diffusion, en particulier en LV2 et LV3, on en développera l'enseignement dans le cadre des bassins et de la coopération des établissements entre eux. Ce maintien pourra, en particulier pour les langues les plus rares ou dans les régions les plus isolées, s'appuyer sur un recours partiel aux technologies de l'information et de la communication (visio-conférence notamment).
De plus, afin de ne pas pénaliser les élèves ayant étudié au collège une langue de moindre diffusion et ne pouvant en poursuivre l'apprentissage au lycée où ils sont inscrits, faute d'offre, vous veillerez à ouvrir, en seconde, notamment en lycée professionnel, des cours intensifs à effectifs réduits pour débutants, dans les langues offertes par l'établissement.
Enfin, pour éviter la création de classes de niveaux différents par le biais du regroupement des élèves selon les langues choisies, il est souhaitable que ces derniers soient répartis dans les divisions indépendamment des langues étudiées. En effet, le choix des langues ne doit pas entraver la mixité sociale, objectif primordial fixé par la circulaire de rentrée.
Cette remarque s'applique tout particulièrement aux élèves des classes européennes qui, conformément à la circulaire n° 92 -234 du 19 août 1992, ne sauraient être regroupés dans une classe, sauf pour les enseignements spécifiques à cette section. Par ailleurs, l'ouverture de classes européennes en sixième doit rester exceptionnelle.
Dans le prolongement de l'élaboration et de la mise en place d'une carte académique des langues, une information systématique des familles devra être prévue, en collaboration avec les DRONISEP et les chefs d'établissement, sur les langues proposées et sur leur diffusion au sein de l'académie, tout au long du cursus des diverses filières. Il est important que cette information soit diffusée avec un soin particulier.
III. 3 Les expérimentations
Une série d'expérimentations a été suivie au cours de l'année 1998-1999 dans le second degré. Ce programme sera reconduit durant l'année scolaire prochaine et étendu au premier degré. Il concerne les écoles et établissements volontaires. Il est souhaitable que tous les niveaux d'enseignement et toutes les filières soient représentés.
Il convient d'encourager la poursuite de ces expérimentations ainsi que d'en organiser un suivi académique par les corps d'inspection. Il convient aussi de nous signaler pour la fin septembre les établissements susceptibles de faire l'objet d'un suivi national et tout particulièrement les établissements travaillant :
- sur une nouvelle organisation des enseignements (répartition de l'horaire sur un plus grand nombre de séquences, ventilation différenciée de la charge horaire annuelle, regroupement des élèves selon les tâches proposées etc) ;
- sur une véritable intégration des TICE à la classe de langue étrangère (afin d'ouvrir la classe sur les pays de la langue étudiée, d'assurer l'enseignement de langues choisies par un petit nombre d'élèves, d'accroître, grâce à un travail progressif en autonomie ou semi-autonomie, le temps d'exposition à la langue et le temps d'expression de chaque élève) ;
- sur l'intégration, dans les lycées d'enseignement professionnel, d'une partie des cours de langues étrangères à ceux du domaine professionnel et le suivi des établissements offrant une LV2 à un grand nombre d'élèves ;
- sur les échanges organisés entre établissements français et étrangers, notamment dans le cadre des jumelages ;
- sur l'offre d'activités linguistiques dans le cadre des contrats éducatifs locaux, de " l'école ouverte" ou d'animation du temps libre des lycéens, notamment dans les zones d'éducation prioritaires.
Les écoles et les établissements souhaitant s'inscrire dans ce programme devront le signaler au coordonnateur académique pour les langues vivantes qui leur proposera un protocole d'expérimentation et organisera le suivi.
Les équipes souhaitant engager une réflexion plus approfondie sur leurs pratiques et en dégager par écrit, sous forme de court mémoire, les éléments transférables, peuvent se faire connaître du coordonnateur "valorisation des innovations pédagogiques" et être contractualisées dans le programme national des innovations.
III. 4 La formation continue
L'effort de développement d'actions de formation de formateurs entrepris en 1998-99 dans le cadre du plan national de formation sera poursuivi l'année prochaine. Universités d'été et PNF sont d'ores et déjà prévus pour l'année scolaire 1999-2000.
Pour le premier degré, outre la mise en place de modules spécifiques pour le développement des compétences linguistiques et pédagogiques des professeurs des écoles stagiaires en formation initiale, les plans académiques de formation continue devront favoriser, par des offres appropriées, l'amélioration de la maîtrise linguistique de maîtres non habilités et désireux de s'investir dans un enseignement de langue vivante. Par ailleurs, les compétences didactiques et pédagogiques des maîtres habilités devront être confortées et leurs connaissances actualisées par des actions adaptées (stages, formation à distance grâce aux TICE, autoformation...).
Il ressort des enquêtes faites auprès des académies que tous les maîtres habilités ayant bénéficié de formations n'interviennent pas dans l'enseignement des langues étrangères. Afin de tirer le meilleur parti des formations, vous veillerez à ce qu'elles s'adressent à des maîtres qui, à l'issue de celles-ci, enseignent dans une et si possible dans plusieurs classes, en particulier lorsqu'il s'agit de formation lourdes.
À destination des enseignants de tous les niveaux, il est souhaitable d'organiser des stages sur le recours aux TICE, la collaboration avec des assistants et le recours à des approches innovantes à la faveur de modulations horaires et de regroupements d'élèves dans l'enseignement des langues étrangères ainsi que sur la continuité de l'apprentissage entre les différents niveaux d'enseignement.
Une attention particulière doit être portée aux assistants étrangers. Sauf pour les assistants d'italien et les assistants de portugais qui seront regroupés, comme par le passé, respectivement à Grenoble et à Bordeaux, des stages d'accueil seront organisés dans les académies. Les modalités et contenus de ces stages ainsi que leurs dates et leur durée sont définis en fonction de vos crédits de formation des personnels enseignants du chapitre 37-20, articles 10 et 30.
Afin de faciliter l'accueil des assistants, il est souhaitable qu'en même temps que leur arrêté de mutation, ils reçoivent " le carnet de route de l'assistant " élaboré par le Centre international d'études pédagogiques (CIEP). Ce carnet comporte une série d'informations pratiques de nature à faciliter la venue des assistants étrangers. En outre, le CIEP fournira aux académies un guide administratif et pédagogique à leur distribuer lors du stage d'accueil. Ensuite, à leur arrivée dans l'école ou l'établissement, les assistants doivent se voir proposer une période d'observation des classes dans lesquelles ils interviendront. Cette période constitue un élément de leur formation.
Par ailleurs, la création ou l'actualisation d'une véritable documentation pédagogique pourrait utilement concourir à l'accompagnement de tous les personnels engagés dans le dispositif de la généralisation de l'enseignement des langues vivantes étrangères au CM. Des pôles de ressources, bien identifiés au niveau académique ou départemental, sont à constituer à partir du repérage des expériences déjà riches qui se sont développées sur tout le territoire.

Pour le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
et par délégation,

Le directeur de l'enseignement scolaire
Bernard TOULEMONDE


Annexe


LA GÉNÉRALISATION DE L'ENSEIGNEMENT D'UNE LANGUE VIVANTE ÉTRANGERE AU COURS MOYEN À LA RENTRÉE DE 1999 : L'HABILITATION DES PERSONNELS


Les recommandations suivantes ont pour but d'aider au travail du groupe de pilotage académique " langues vivantes étrangères " dans un souci de mise en cohérence des dispositifs existants. Elles seront présentées à tous les formateurs concernés par la procédure d'habilitation. Il convient de les mettre en oeuvre en fonction des contraintes locales en veillant à proposer un niveau d'exigence raisonnable compatible avec un bon fonctionnement du dispositif.
Pilotage de la cellule académique "habilitations"
Au sein du groupe de pilotage académique un responsable est spécialement chargé de coordonner le dossier " habilitations " en liaison avec tous les formateurs linguistes de l'académie (1er, 2nd degrés) susceptibles de procéder aux entretiens d'habilitation.
Le responsable du dispositif réunit les formateurs en début et en fin d'année scolaire afin de lancer, en liaison avec les IA/DSDEN, la campagne d'habilitation, et d'assurer la cohérence des actions ainsi que l'uniformité des exigences dans l'académie. La mise en oeuvre concrète de la procédure nécessite, au moins en début d'année scolaire, la participation d'un responsable de la division des personnels dans les inspections académiques.
Animer le dispositif signifie :
- participer à l'information des candidats à l'habilitation ainsi qu'à leur recensement (nombre, répartition), en liaison avec les services des IA ;
- composer les commissions d'habilitation ( cf. ci-dessous) ;
- proposer un calendrier pour le déroulement des commissions ;
- rappeler les contenus et les modalités de l'entretien (dans un souci d'harmonisation) ;
- rappeler les textes officiels en vigueur ;
- envisager des actions visant le suivi des futurs habilités (regroupement pour des journées de formation, visites de classe après l'entretien; échanges de documents ...).
Composition, rôle et fonctionnement des commissions d'habilitation
Il est souhaitable que les commissions d'habilitation soient composées de 2 membres (au moins) :
- un formateur (compétent en langues) représentant le 1er degré (IEN, IMF, personne ressource...) ;
- un formateur linguiste représentant le 2nd degré (IPR, professeur de collège impliqué dans le 1er degré, professeur relais ...).
On veillera à impliquer dans ce dispositif les professeurs de langue en IUFM (PRAG, PRCE, maîtres de conférence, PMF...) dans la mesure où ils sont amenés à assurer une partie de la formation continue en langues vivantes dans les départements.
Les sessions d'habilitation ne devraient pas se limiter à répondre de façon ponctuelle aux besoins des départements; elles ont notamment vocation à :
- servir de "points d'appui" à la décision lors de la préparation des plans de formation ;
- nourrir la réflexion des équipes de formateurs en constituant par exemple, un relevé qualitatif des points forts des candidats et des lacunes ou erreurs les plus fréquentes.
Les commissions se réunissent au niveau départemental ; il appartient à l'inspection académique d'adresser une convocation aux formateurs et aux candidats.
L'entretien d'habilitation
Avec leur convocation, les candidats à l'habilitation (enseignants et intervenants extérieurs) reçoivent :
- les références des textes officiels;
- une information sur les contenus, les modalités de l'entretien et la qualité des membres de la commission.
L'entretien dure environ 30 mn et permet de vérifier les compétences linguistiques ainsi que les compétences pédagogiques du candidat.
- Les compétences linguistiques (10/15mn) en matière de compréhension et de production orales :
à partir de documents simples (sonores, audiovisuels) ou didactisés (manuels, vidéocassettes) et / ou d'une conversation avec les membres de la commisssion, on évaluera la capacité de compréhension orale, la correction phonologique et syntaxique de l'expression orale (rythme, intonation, prosodie), la capacité à communiquer, l'aisance dans la langue et le degré de connaissance des pays où la langue est parlée ( à travers les séjours éventuellement effectués ).
- Les compétences pédagogiques (10/15mn) :
on vérifiera la bonne connaissance des textes officiels (orientations pédagogiques, objectifs, contenus linguistiques et culturels, démarches,...). L'entretien portera également sur la mise en oeuvre pédagogique de séquences ( situations, activités, démarche de l'enseignant,...) et / ou sur l'analyse de documents simples (supports pédagogiques écrits, sonores, iconographiques, audiovisuels, informatiques,... ) au regard des orientations définies par les textes.
Pour ce qui concerne les locuteurs natifs (intervenants extérieurs souhaitant enseigner leur langue maternelle), une bonne connaissance du français doit faire partie des exigences attendues.
Le rapport de la commission
À l'issue de chaque entretien, le rapport circonstancié rédigé et signé par les 2 membres de la commission doit faire apparaître distinctement la mention habilité ou non habilité. Les candidats "non habilités" sont informés par écrit des motifs précis de leur non habilitation ; ainsi, à partir des conseils des formateurs, pourront-ils "mesurer le chemin restant à parcourir" et préparer, le cas échéant la session suivante.
Dans les deux cas, le rapport de la commission doit être perçu comme un document visant à aider le candidat à se "positionner" dans le domaine des langues afin de l'aider à compléter et / ou à finaliser sa formation (vers une qualification complémentaire universitaire, diplôme de compétence en langue -DCL...).
En ce qui concerne les intervenants extérieurs, la délivrance de l'agrément par l'IA/DSDEN suppose qu'ils aient satisfait aux exigences de la commission d'habilitation.