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Bulletin Officiel du ministère de
l'Education Nationale et
du ministère de la Recherche
 

N°31 du 30 août

2001
www.education.gouv.fr/bo/2001/31/ensel.htm - nous écrire
 
 

ENSEIGNEMENTS ÉLÉMENTAIRE ET SECONDAIRE
 
 

ENSEIGNEMENTS EN LYCÉE
Expérimentation de nouveaux modes d'organisation de l'enseignement des langues vivantes dans les lycées d'enseignement général et technologique à compter de la rentrée 2001
NOR : MENE0101887N
RLR : 525-4
NOTE DE SERVICE N°2001-158 DU 24-8-2001
MEN
DESCO A3


Texte adressé aux rectrices et recteurs d'académie ; aux inspectrices et inspecteurs d'académie, directrices et directeurs des services départementaux de l'éducation nationale ; aux inspectrices et inspecteurs pédagogiques régionaux de langues vivantes ; aux chefs d'établissement


A - Une expérimentation pour favoriser la maîtrise d'au moins deux langues vivantes
L'ensemble des mesures engagées dans le cadre du plan de développement des langues vivantes, tant dans le premier que dans le second degré, répond à l'ambition d'amener tous les élèves à la maîtrise d'au moins deux langues vivantes.
L'expérimentation proposée ci-dessous participe de cet objectif d'amélioration des compétences des lycéens. Elle vise à faire évoluer les modalités d'organisation actuelles qui, de fait, introduisent une hiérarchie entre les langues enseignées. Cette expérimentation sera conduite dès l'année scolaire 2001-2002 dans les lycées volontaires.
Les établissements engagés dans cette expérimentation constitueront les groupes de langues vivantes, selon de nouvelles modalités, en tenant compte de quatre objectifs indissociables :
- rechercher une plus grande homogénéité des niveaux de compétence dans chaque groupe de langue avec des effectifs qui ne devraient pas dépasser trente élèves ;
- tendre à un rapprochement progressif des niveaux de compétence dans les deux langues dont les élèves ont engagé l'étude avant d'arriver au lycée. Ce rapprochement peut également être recherché avec la troisième langue quand un niveau satisfaisant de compétence est atteint (en particulier quand les effectifs réduits permettent aux élèves de progresser rapidement) ;
- permettre au plus grand nombre possible d'élèves de commencer l'étude d'une troisième langue vivante au lycée et de la continuer, quelle que soit la série suivie ;
- maintenir ou étendre la diversification de l'offre de langues vivantes présente dans l'établissement.

B - Cadrage général de l'expérimentation à compter de la rentrée 2001
Vous trouverez ci-dessous un cadrage général des modalités de cette expérimentation.
Sur la base des moyens attribués aux établissements, à partir des grilles horaires en vigueur dans les classes de seconde, première et terminale telles que définies dans les arrêtés du 19 juin 2000 (B.O. n° 29 du 27 juillet 2000), les équipes éducatives sont invitées à proposer aux recteurs des modes d'organisation nouveaux. Le calcul des moyens rendus disponibles se fera en prenant comme référence la même grille horaire professeur pour toutes les langues vivantes.
L'expérimentation d'une telle organisation ne concerne pas les enseignements obligatoires au choix en première L et ES ni les enseignements de spécialité dans ces mêmes séries en terminale.
Les modes d'organisation expérimentés ne doivent pas être conditionnés par la nature des épreuves actuelles de langues vivantes au baccalauréat. Ils doivent viser, pour les trois niveaux de classes, à une amélioration du niveau des élèves dans les différents ordres de compétences linguistiques et culturelles.
Avec la mutualisation des moyens, l'organisation des plages horaires consacrées à l'enseignement des langues vivantes pourra s'effectuer dans les lycées volontaires, de façon différente selon la taille et les caractéristiques des établissements et selon les langues proposées. Elle pourra porter sur plusieurs classes de même niveau et/ou sur l'ensemble des niveaux pour les différentes langues.
Dans le cadre de l'expérimentation, cette organisation pourra consister, en s'appuyant sur les critères de regroupement des élèves présentés ci-dessous, en une nouvelle répartition de l'horaire entre travail en groupe classe et travail en groupes réduits, décidée par les équipes enseignantes en fonction de leur projet pédagogique, des besoins spécifiques des élèves et des ressources de l'établissement.
La globalisation des moyens horaires disponibles en langues vivantes 1, 2 et 3 devra permettre d'affecter les élèves dans un groupe de langue, non plus selon le moment du début de l'apprentissage de cette langue, mais selon le niveau de compétence atteint après une évaluation réalisée par les enseignants en début d'année scolaire. Les critères et les outils de cette évaluation seront déterminés par les équipes pédagogiques de chaque établissement. Au cours de l'année scolaire 2001-2002, l'élaboration de grilles nationales d'évaluation pourra, si cela est jugé nécessaire, être envisagée et donner lieu à une diffusion dans tous les établissements concernés.
Les effectifs des groupes, de même que l'horaire affecté à tel ou tel groupe, pourront varier selon les besoins des élèves dans une langue. Il pourra également être envisagé de moduler l'organisation horaire sur l'ensemble de l'année. En tout état de cause, vous veillerez à ce qu'aucun élève ne bénéficie d'un horaire global inférieur à celui auquel les grilles horaires lui donnent droit.

C - Mise en œuvre dans les établissements et suivi de l'expérimentation
Les établissements volontaires feront acte de candidature auprès des rectorats dès le tout début de l'année scolaire 2001-2002 : un pré-projet présentera les grandes lignes de l'expérimentation envisagée. Le projet définitif sera ensuite affiné de façon à ce que l'expérimentation puisse être mise en œuvre à la fin du mois de septembre 2001. Elle sera intégrée au projet d'établissement, sera présentée au conseil d'établissement et aux instances de la vie lycéenne et fera l'objet d'une consultation du conseil d'administration de l'établissement. Elle devra être porteuse d'un projet cohérent recueillant l'approbation et l'adhésion de l'ensemble de la communauté éducative.
Dans chaque académie, les projets seront soumis à l'avis des corps d'inspection. Les recteurs informeront l'administration centrale - sous le timbre du bureau DESCO A3 - de la liste des établissements retenus et des modalités d'organisation adoptées.
L'expérimentation de ces dispositifs pédagogiques sera conduite pendant deux années scolaires.
Pour ce qui est de la première année, l'expérimentation sera mise en place dans un nombre significatif d'établissements par académie en veillant à ce que chaque département soit représenté. Vous serez attentifs à ce que les établissements retenus reflètent la diversité des formations en lycée (établissements polyvalents, établissements présentant une large gamme de séries générales et/ou technologiques, une palette représentative de langues...).
Au plan national, un groupe de suivi, composé de représentants de la direction de l'enseignement scolaire, de l'inspection générale de l'éducation nationale, de l'inspection pédagogique régionale, de chefs d'établissement et d'enseignants, aura pour fonction d'accompagner la mise en place et le déroulement de cette expérimentation.
Au plan académique, les IA-IPR de langues vivantes assureront un soutien pédagogique et veilleront à la cohérence d'ensemble de l'expérimentation, indépendamment de la langue dont ils sont les spécialistes. La coordination de l'expérimentation sera effectuée au sein du groupe de pilotage "langues vivantes". Ce groupe veillera à travailler en liaison avec les coordonnateurs du réseau de la valorisation des innovations pédagogiques qui seront concernés par l'intégration de l'expérimentation dans le prochain plan pour la valorisation de l'innovation. Cette organisation doit permettre d'éviter une trop grande dispersion des intervenants, parties prenantes de l'expérimentation.
À l'issue des deux années d'expérimentation, l'inspection générale de l'éducation nationale dressera un bilan comparatif de l'efficacité des différentes modes d'organisation et fera des recommandations pour une généralisation des dispositifs les plus performants à la rentrée scolaire 2003.

D - Ouverture internationale
L'enseignement des langues vivantes comporte une dimension d'ouverture internationale qui constitue une chance pour l'extension de la compétence linguistique et interculturelle des élèves, en leur permettant de découvrir d'autres cultures, de prendre une distance plus critique par rapport à leurs propres systèmes de références culturelles, historiques et linguistiques.
C'est pourquoi, il apparaît fondamental que tout projet d'établissement comporte un volet international qui intègre l'enseignement des langues vivantes, tout en l'incluant dans un ensemble plus large. Cet ensemble doit traduire le souci de développer les activités dans les langues étrangères et de dynamiser les échanges internationaux de l'établissement. Une attention toute particulière doit être accordée aux initiatives visant à favoriser, sur la base de partenariats avec des établissements étrangers, la mobilité des élèves et celle des enseignants (des enseignants de langues vivantes comme celle d'enseignants d'autres disciplines).
J'entends encourager, dès la prochaine année scolaire, les actions de coopération internationale, en particulier les séjours de moyenne durée dans des établissements étrangers par des élèves de seconde et les séjours de formation ou d'études à l'étranger pour des enseignants français, en liaison avec l'accueil d'enseignants étrangers d'établissements partenaires. Afin de faciliter le travail des équipes éducatives, l'administration centrale mettra des outils à la disposition des animateurs des actions d'ouverture internationale des établissements, conduites aux niveaux départemental et académique.

Pour le ministre de l'éducation nationale
et par délégation,
Le directeur de l'enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR