bandeau BOnouvelle fenêtre vers education.frMinistère de l'éducation nationale - Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherchelien vers la page d'accueil du bulletin officiellien vers la page nous écrire du sitelien vers la page s'abonner au B.O.lien vers le moteur de recherchelien vers la base de données MENTOR
accueilbulletin officiel [B.O.] hors-série n° 3 du 19 juin 2008 - sommaire


hors-série n° 3 du 19 juin 2008

Voici les nouveaux programmes pour l'école primaire

J’ai voulu que ces outils essentiels à votre activité soient plus lisibles, plus courts et qu’ils constituent des références utiles dans votre pratique quotidienne. Ils établissent plus clairement la liste des connaissances et des compétences qui doivent être maîtrisées à chacun des paliers du socle commun. C’est pourquoi j’ai souhaité que ces programmes soient recentrés sur les enseignements essentiels, dont la maîtrise sera indispensable pour permettre aux élèves d’accéder par la suite aux autres champs du savoir.

Mais le texte définitif des programmes vous doit aussi beaucoup, car je me suis appuyé sur la consultation qui a été réalisée dans toutes les écoles maternelles et élémentaires de France pour rédiger la version définitive de ces nouveaux programmes. Vous avez été 380 000 à y participer et 1100 synthèses de circonscriptions me sont parvenues. Cette consultation m’a permis notamment de vérifier que la très grande majorité des enseignants approuvait l’effort de clarté et de précision qui a présidé à la rédaction de ce texte. Elle a également fait apparaître des remarques constructives et des propositions qui constituent une contribution utile à ce travail de rédaction.

Vous avez notamment demandé que les cycles aient un véritable contenu. Je vous rejoins sur la nécessité de prendre en compte la diversité des rythmes d’apprentissage afin de permettre le développement des capacités de chaque élève. À ce titre, les repères annuels en français et en mathématiques vous aideront à bâtir des progressions adaptées à la diversité des rythmes d’apprentissage des élèves, tout en vous permettant de répondre aux attentes des familles sur la réalité de ce qui aura été appris à la fin de l’année scolaire et à la fin du cycle.

Vous remarquerez également que cette nouvelle version précise plus explicitement l’articulation entre l’école maternelle, l’école élémentaire et le collège, rappelant ainsi que l’apprentissage de la lecture ne doit véritablement commencer de façon systématique qu’à partir du cours préparatoire. De la même manière, vous constaterez que l’articulation avec les programmes du collège a été précisée afin d’éviter tout empiètement avec le contenu des enseignements prévus à l’école primaire.

La consultation a montré votre attachement à la liberté de la méthode, que respectent parfaitement ces nouveaux programmes qui s’attachent exclusivement à rappeler, pour chaque domaine d’enseignement, les connaissances et compétences à atteindre en fin de cycle. Et il ne peut en être autrement : si les programmes s’imposent à toute la communauté éducative, le choix des méthodes et des démarches relève intégralement de la responsabilité des enseignants. Cette liberté pédagogique sert l’école et ses finalités : elle vous donne la possibilité d’adapter la progressivité des apprentissages aux besoins des élèves. Elle permet de concilier l’égal accès à l’instruction avec la prise en compte de la diversité des enfants et des contextes. Elle est la reconnaissance de la qualification, du savoir-faire et du professionnalisme que montrent chaque jour les enseignants et les directeurs d’école.

Aussi, ces nouveaux programmes sont d’autant plus précis sur les résultats qu’ils sont plus ouverts sur les méthodes, reconnaissant ainsi que les chemins de l’apprentissage sont pluriels et complexes. Je suis convaincu qu’un enfant ne peut apprendre s’il n’est incité à une certaine rigueur, que suppose par exemple l’exercice de mémorisation ;  pour autant il ne faut pas renoncer à éveiller sa curiosité et son imagination. Vouloir opposer l’une à l’autre de ces composantes de l’activité pédagogique n’a pas de sens et c’est là pour moi une conviction profonde, confirmée à chacune des visites que j’effectue dans les classes.

Pour mettre en œuvre ces programmes, vous pourrez compter sur des outils appropriés, notamment pour certains domaines nouveaux tels que l’enseignement d’histoire des arts et l’enseignement de la Shoah. Par ailleurs, un nouveau dispositif en ligne fournira, à ceux qui désireront les utiliser, des outils d’évaluation des élèves qui pourront être utilisés en classe, à tout moment de l'année scolaire, de la grande section de maternelle au CM2. L’utilisation de ces ressources sera laissée à la discrétion des enseignants ; elles  n’auront naturellement pas de valeur normative.

Afin d’apprécier les acquis de chaque élève aux deux premiers paliers du socle commun de connaissances et de compétences, des évaluations nationales  au CE1 et CM2 seront mises en place. Les protocoles d’évaluation que vous utiliserez au cours de la prochaine année scolaire ont été rigoureusement testés auprès de certains d’entre vous. Ils permettront de dresser un bilan des acquis de chaque élève en français et en mathématiques : les niveaux, articulés aux programmes, seront définis en cohérence avec les  exigences du socle commun.

L’objectif de ces nouveaux programmes est de permettre de réduire significativement, à partir de la rentrée scolaire 2008, le niveau préoccupant du nombre d’élèves qui sortent de l’école primaire en situation d’échec scolaire avéré. La mise en œuvre de cet objectif suppose de repenser profondément l’organisation du temps scolaire afin d’apporter aux élèves tout le soutien nécessaire à mesure que leurs difficultés apparaissent. C’est la raison pour laquelle, vous le savez, j’ai décidé de repenser l’équilibre entre le volume horaire consacré à l’apprentissage commun, bien plus élevé que dans la plupart des pays comparables, et le temps dédié au soutien aux élèves en difficulté. Dans le respect de votre liberté pédagogique, vous pouvez aussi procéder à des organisations innovantes, comme par exemple dans le cadre d’horaires décalés. Mais en apportant à ces élèves les deux heures hebdomadaires correspondant à la suppression des cours du samedi matin, en leur offrant la possibilité d’effectuer leurs devoirs dans le cadre d’études dirigées dès la rentrée prochaine dans les écoles situées en éducation prioritaire, en proposant aux élèves de CM1 et de CM2 la possibilité d’effectuer des stages de soutien pendant les vacances de printemps, au début du mois de juillet et à la fin du mois d’août, je crois que l’institution scolaire affirme durablement la priorité qu’elle accorde aux élèves en difficulté, sans rien céder sur l’ambition qu’elle se donne pour tous.

L’éducation est un bien collectif.

J’ai, au nom de l’Etat, la responsabilité de définir les programmes nationaux pour assurer à tous les élèves l’égalité d’accès à l’instruction afin de permettre à chaque enfant de devenir un citoyen libre et éclairé et de réformer notre organisation pour y parvenir. Vous avez la charge de transmettre aux élèves les connaissances et les compétences qui feront d’eux des être libres, éclairés, autonomes et responsables.
 
L’engagement de la Nation sur l’acquisition de l'ensemble des connaissances et des compétences fondamentales qui permettront à chaque élève d'aller plus loin dans sa scolarité et de réussir, plus tard, son insertion dans la vie professionnelle, repose sur votre action.
 
Sans votre engagement, les meilleurs programmes resteraient lettre morte.
Je le sais et je sais aussi pouvoir compter sur vous.

Xavier Darcos
Ministre de l’Education nationale


haut de page


Ministère de l'éducation nationale et ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche