bandeau BO lien vers MENTOR lien vers le plan du site lien vers la page télécharger le B.O. au format .pdf lien vers la page s'abonner au B.O. lien vers la page nous écrire du site lien vers la page d'accueil du site lien vers la page d'accueil du bulletin officiel nouvelle fenêtre vers education.fr
accueilbulletin officiel [B.O.] n° 33 du 15 septembre 2005 - sommaireMENE0501413A


Enseignements élémentaire et secondaire

PROGRAMMES
Programmes de langue et littérature arabes des sections internationales franco-arabes implantées en France conduisant à l’option internationale du baccalauréat
NOR : MENE0501413A
RLR : 520-9b
ARRÊTÉ DU 7-7-2005 JO DU 5-8-2005
MEN
DESCO A3


Vu D. n° 81-594 du 11-5-1981 ; A. du 11-5-1981 mod. ; avis du CSE du 31-3-2005

Article 1 - Dans les classes de seconde et de première et dans les classes terminales conduisant au baccalauréat général, option internationale, l’enseignement de langue et littérature arabes des sections franco-arabes implantées en France est dispensé conformément aux programmes annexés au présent arrêté.
Article 2 - Les dispositions du présent arrêté entrent en vigueur à compter de la date de publication.
Article 3 - Le directeur de l’enseignement scolaire est chargé de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 7 juillet 2005

Pour le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
et par délégation,
Le directeur de l’enseignement scolaire
Roland DEBBASCH


Annexe

PROGRAMME DE LANGUE ET LITTÉRATURE ARABES POUR LES SECTIONS INTERNATIONALES FRANCO-ARABES DES LYCÉES CONDUISANT À L’OPTION INTERNATIONALE DU BACCALAURÉAT (OIB)

Finalités

Les sections internationales franco-arabes conduisant à l’option internationale du baccalauréat offrent un enseignement qui amène les élèves au terme du second cycle à une compétence véritable de bilinguisme et de biculturalisme.
Cet enseignement lie étroitement l’arabe à l’histoire et la géographie, dont une part est dispensée en arabe, à l’éducation civique, juridique et sociale, au français, et, en terminale, à la philosophie. Les contenus sont articulés entre eux. L’enseignement de l’arabe s’inscrit dans un système global de connaissances et de compétences. Les compétences méthodologiques d’observation, de compréhension et d’analyse sont également mises en œuvre dans toutes ces disciplines. En outre la perspective est commune : c’est celle du questionnement posé avec les méthodes de l’esprit critique, et la construction d’une culture ouverte qui requiert la mise à distance intellectuelle des identités, des patrimoines et des cultures dans la tension dynamique entre le particulier et l’universel.
La maîtrise de la langue arabe moderne
Les élèves sont entraînés à la pratique écrite et orale de la langue arabe moderne, pratique constamment enrichie sur les plans lexical, syntaxique et stylistique, pour utiliser avec pertinence les principales formes de discours, analyser et produire un discours construit et argumenté. Le travail sur la langue est constamment subordonné à la construction et à la recherche du sens. Il fait toute sa place à la variété des registres de la langue arabe.
En fin de cycle, et dans une perspective qui lie de façon indissociable les apprentissages linguistiques et culturels, l’élève doit être capable de :
- participer à une situation de dialogue à deux ou plusieurs personnes ;
- comprendre l’essentiel de discours et documents oraux (notamment : débats, exposés, émissions radiophoniques ou télévisées, films de fiction ou documentaires) et écrits, dans la langue standard contemporaine (qui inclut aujourd’hui l’arabe dit moyen), pouvant comporter des éléments d’arabe dit dialectal, appartenant à des dialectes de grande diffusion ;
- effectuer un travail interprétatif qui, au-delà de l’explicite, visera une compréhension de l’implicite ;
- présenter, reformuler, expliquer ou commenter, de façon construite, par écrit ou par oral : des opinions et points de vue, des documents écrits ou oraux comportant une information ou un ensemble d’informations ;
- défendre différents points de vue et opinions, conduire une argumentation.
Formation de la culture
Au collège, les élèves ont lu des textes porteurs de références culturelles fondamentales. Au lycée, l’approche littéraire et culturelle se fait de façon plus élaborée.
Cet enseignement contribue à la constitution d’une culture par la lecture et l’étude de textes divers, en particulier d’œuvres littéraires majeures. Il forme les élèves à appréhender les significations multiples de ces œuvres, à s’intéresser aux questionnements dont elles sont porteuses et aux débats d’idées qui caractérisent chaque époque, et dont elles constituent souvent la meilleure expression.
Les élèves découvrent et s’approprient l’héritage culturel arabe y compris dans ses expressions populaires ; ils comprennent le présent à la lumière de l’évolution des mentalités, des idées et des sensibilités saisies dans les œuvres du passé. L’aire culturelle s’inscrit à la fois dans une réalité particulière, enracinée dans une société fortement marquée par ses spécificités, mais celle-ci s’inscrit intimement dans un espace beaucoup plus large auquel la lie une communauté d’identité, d’intérêt et de destin. La mise en perspective dans la longue durée et dans le vaste espace de l’aire arabo-musulmane, la mise en relation de textes littéraires et non littéraires, de documents écrits et de documents iconographiques, sonores, audiovisuels (en privilégiant la production filmique), dans la diversité de leur expression (langue standard, classique, moyenne, dialectale), permettent d’aborder les genres et thèmes majeurs qui ont façonné la littérature, de saisir les évolutions de la langue, d’identifier les mouvements de continuité et de rupture de la pensée arabe et de traiter les grandes questions culturelles et sociales qui agitent le monde arabe aujourd’hui.

Mise en œuvre

C’est par un rapport actif et vivant à la langue que cet enseignement développe le goût et le plaisir d’apprendre ; il nourrit la curiosité des lycéens tout en encourageant les activités de travail autonome et de recherche.
1) La lecture
C’est une activité privilégiée. Des lectures abondantes et variées sont indispensables. Elles sont de types divers :
- Lecture autonome, cursive. Le professeur propose des textes modernes attractifs et variés, de préférence des œuvres complètes (nouvelles ou romans), et autant que possible en relation avec les thèmes étudiés. Il propose des titres et des textes de manière progressive en fonction du niveau des élèves, aide à faire des parcours et des bilans de lecture.
- Lecture analytique. Elle a pour but la signification détaillée du texte. Elle peut être pratiquée sur des textes de longueur variée, mais elle s’applique de préférence à des extraits.
- Lecture documentaire. Le professeur met en place des activités où les élèves ont à effectuer des recherches documentaires en arabe au CDI et en exploitant les ressources d’internet.
Lecture cursive et lecture analytique se combinent et alternent, sur la même œuvre, ou à l’occasion d’un même thème : l’étude approfondie de courts extraits prépare à la lecture du document intégral, et inversement, la lecture de l’œuvre intégrale prépare à l’étude de passages essentiels.
Certaines œuvres ont été transposées ou adaptées à l’écran ou sur la scène. Un choix pertinent permet d’observer les relations entre texte/ images/mise en scène/décor, voire musique, qui organisent de manière originale les thèmes étudiés, et font apparaître divers points de vue et approches.
Il existe diverses démarches critiques pour l’étude des textes ; le professeur opère un choix en fonction du document, et de la situation d’enseignement. En aucun cas la démarche, ainsi que le nécessaire vocabulaire d’analyse, qui doit se garder d’une excessive technicité, ne constituent un objectif en soi : ils restent subordonnés à la mise en évidence et à l’examen du sens.
2) L’écriture
Les élèves sont invités à produire très souvent et très régulièrement des textes de nature et de longueur différentes :
- des écrits fonctionnels : prise de notes, mise en forme, comptes rendus, synthèses, résumés ;
- des exercices de commentaire et progressivement de dissertation en relation avec les textes et thèmes étudiés ;
- des projets d’écriture en relation avec les textes, les thèmes et les genres étudiés (nouvelle, récit de voyage, poème, théâtre...), de manière individuelle et par groupes. On procède d’abord par imitation (“à la manière de”), transformation, transposition.
3) L’oral
Les activités orales sont systématiquement organisées et diversifiées, en veillant à prendre en compte les besoins de communication des lycéens. Des exercices très fréquents portent sur :
- l’écoute, en particulier de la presse orale et audiovisuelle de manière à affiner la capacité de compréhension, incluant des accents et des variétés de langue différents. On insistera sur les exercices de reformulation des discours entendus ;
- l’expression et l’interaction ; expression en continu, en temps limité, et en situation de dialogue, alternent : comptes rendus de lectures, exposés, confrontation de points de vue et débats préparés, jeux dramatiques, récitation de poèmes.
Le professeur privilégie et organise les situations d’échanges entre élèves. Il s’interdit les échanges oraux menés exclusivement par lui-même, le plus souvent sous forme de questionnement direct et fermé. Il veille à la correction phonétique et morpho-syntaxique de la langue, à la précision lexicale et à la richesse de l’expression. Il n’interrompt pas l’élève qui a la parole. Ce n’est qu’après coup qu’il sollicite l’autocorrection des élèves eux-mêmes, et fait reprendre la forme corrigée, la tournure ou l’expression améliorée. La prise de parole est claire, audible.
4) Compétences croisées
En classe, la plupart des activités sollicitent plusieurs compétences à la fois : oral et écrit, compréhension et expression. Ainsi, lorsqu’un élève fait un exposé devant la classe, il s’agit pour lui d’un entraînement à l’expression orale en continu. Mais pour préparer cet exposé, il a consulté une documentation : il a lu, parfois écouté ou visionné des documents ; il a pris des notes, rédigé un plan, supports écrits sur lesquels son exposé oral prend appui. Quant aux autres élèves de la classe, l’exposé est pour eux l’occasion d’un entraînement à la compréhension de l’oral. Et à leur tour, ils prennent des notes, qui leur serviront pour poser des questions ou pour débattre du thème abordé.
Pour l’essentiel, tout se passe en arabe. Néanmoins, il est fort utile d’entraîner également les élèves à des exercices qui prendront de l’importance dans leurs études supérieures et dans leur vie professionnelle, et où ils auront à croiser non seulement les compétences mais aussi les langues : faire un exposé en arabe à partir d’une documentation partiellement en français et/ou dans une autre langue étudiée au lycée, rédiger un compte rendu ou une note en français (ou dans une autre langue) à partir de documents en arabe (ou l’inverse), prendre part à une discussion ou un débat avec des interventions dans les deux (ou trois) langues, résumer rapidement à l’oral ou à l’écrit dans une langue une idée ou une information donnée dans une autre... Tous ces exercices, s’ils se situent au croisement de deux ou trois langues, diffèrent sensiblement de l’exercice “technique” de traduction. Au-delà du cours d’arabe, ces exercices sont à privilégier dans les travaux personnels encadrés (TPE) et les débats argumentés organisés en éducation civique, juridique et sociale (ECJS).
5) L’étude de la langue
La langue est mise en jeu dans toutes les activités proposées. Son étude prend appui sur les faits observés dans les textes lus et les documents écoutés.
Les documents proposés aux élèves, qu’ils soient écrits ou oraux, sont plus longs qu’au collège. Ils suscitent une réflexion approfondie et des échanges plus construits. Les élèves sont mis en présence de faits de langue variés et d’une plus grande complexité. Dans ce cadre il est nécessaire de maintenir une distinction entre, d’une part, grammaire et lexique de reconnaissance, utiles à la compréhension des documents proposés et, d’autre part, grammaire et lexique de production, indispensables à l’expression personnelle.
Il faut insister sur le fait que les indications développées ici n’ont de sens qu’investies dans la réalité opératoire de la communication, orale et écrite.
Le lexique et la grammaire
La variété des supports abordés mobilise une grande richesse lexicale, principalement en reconnaissance. L’acquisition du lexique ne consiste pas en l’apprentissage de mots isolés. Le vocabulaire est étudié en contexte, donc inséré syntaxiquement dans l’énoncé. En outre, ce vocabulaire est mis en réseaux par la dérivation morphologique et dans des champs sémantiques. Ce travail suppose un maniement régulier des dictionnaires bilingue et monolingue.
La grammaire est toujours abordée à partir des documents proposés et en contexte d’utilisation. Les avancées sont accompagnées de récapitulations régulières dont les élèves garderont la trace sous forme de documents écrits ; ainsi les nouvelles connaissances sont intégrées aux connaissances antérieures, et l’élève comprend mieux la cohérence de l’organisation linguistique. C’est grâce à cette approche que l’élève échappe au sentiment de redite et à l’impression de stagnation. Le recours à un livre de grammaire moderne de référence est une aide précieuse pour la démarche personnelle d’apprentissage.
Les phénomènes linguistiques sont regroupés autour de grandes questions, telles que l’organisation temporelle, modale, aspectuelle des énoncés, la détermination nominale, les types de complexification syntaxique. L’organisation morpho-syntaxique de la phrase et les procédés stylistiques sont mises en relation avec l’organisation du texte, les mécanismes de sa cohérence et de son intelligibilité, et au-delà, avec le type de discours, la situation d’énonciation, sa dimension pragmatique.
La réflexion sur la langue
L’élève prend conscience des spécificités les plus marquantes de la langue qu’il étudie. Il est aidé en cela par une approche contrastive qui lui permet de repérer ressemblances et différences avec le français et avec la ou les autres langues étudiées. Un travail de traduction, parmi d’autres exercices, permet d’en affiner les données.
Au lycée, la traduction écrite est un exercice raisonné, qui s’intègre dans une progression programmée et ne doit pas excéder le niveau des élèves et leurs besoins de communication, et dont l’usage doit être mesuré. L’exercice de traduction n’est pas le mode de découverte du texte mais un exercice final. Il procède d’une réflexion sur la langue de départ et la langue d’arrivée et, d’une part, amène les élèves à distinguer les codes de l’oral de ceux de l’écrit et, d’autre part, leur fait acquérir les mécanismes qui permettent le passage d’une langue à l’autre.
Il peut être introduit par des exercices préparatoires (par exemple choisir, entre plusieurs traductions proposées, la plus précise ou la plus élégante ; résumer oralement le texte à traduire ; procéder à une première sélection du lexique...) qui familiarisent progressivement avec les démarches lexicales et syntaxiques propres au travail de traduction. On insistera particulièrement sur la lecture préalable du texte à traduire et sur l’identification du contexte (personnages, narrateur, temps) qui orientent la recherche lexicale. Au niveau le plus avancé, ces recherches préalables permettent de restituer le ton ou le registre de langue.
Parce qu’il met en évidence les faits de langue dans un contexte autre que celui de la lecture ou de l’expression, et parce qu’il suscite naturellement une démarche comparative, l’exercice de traduction renforce la connaissance des deux langues, notamment sur des points qui peuvent faire problème à différents niveaux de l’apprentissage, en particulier le système temporel, modal et aspectuel, et l’articulation du discours, qui diffèrent fortement entre le français et l’arabe et qui constituent une difficulté lourde et persistante.
La variation linguistique
Si la langue standard reste la norme de référence, les élèves sont toutefois confrontés à des documents très variés, dans leur forme, leur style, leur niveau de langue : oral, écrit ; journalistique, littéraire ; soutenu, familier. Le recours à des textes plus anciens impose de prendre en compte l’évolution historique de la langue. Les documents sont également très variés de par leur origine géographique et sociale. Ils font largement appel aux variétés des formes orales spontanées, dites dialectales. C’est couramment le cas dans les dialogues des romans et nouvelles, dans le théâtre, les entretiens ou les caricatures de la presse écrite, la production chantée, le cinéma, les émissions de radio ou de télévision. La variation porte sur le lexique, d’une part, mais aussi sur des traits phonologiques, morphologiques, ou syntaxiques, qui peuvent différer fortement au point de constituer des sous-ensembles linguistiques. Cette variation est constitutive des langues et des cultures dont elle fait la richesse, et particulièrement concernant la langue et la culture arabes.
Si l’acquisition de l’arabe moderne standard est le but premier de l’enseignement du professeur et la condition de l’accession à une langue de culture, cette variété n’est pourtant pas privilégiée dans les situations réelles de communication orale entre arabophones. Elle n’est utilisée sans mélange qu’à de rares occasions formelles (journal télévisé, conférences, etc.). Les médias arabes contemporains, chaînes de télévision satellitaires, stations de radio diffusent quotidiennement des programmes (débats, jeux, etc.) faisant intervenir spectateurs et auditeurs en employant un registre intermédiaire, ou moyen (structure standard avec de nombreuses incises dialectales ou inversement), qui représente la réalité de la communication orale moderne (en dehors de l’emploi du seul dialecte local, entre locuteurs d’une même région, sur les sujets de la vie courante). Cela implique pour les élèves une compétence en reconnaissance comme en production :
En reconnaissance
Les élèves doivent parvenir à reconnaître d’une part les traits qui sont communs à l’ensemble des dialectes et qui les distinguent de l’arabe standard, et d’autre part ceux qui distinguent entre elles les grandes familles de parlers locaux. Ils peuvent repérer le statut de la langue utilisée et identifier approximativement l’origine du dialecte employé, à partir de traits caractéristiques. Ils s’interrogent enfin sur l’effet produit dans le document : rhétorique, stylistique, ironique, allusif.
En production
Les élèves, a fortiori lorsqu’ils sont dialectophones, apprennent à repérer dans le parler dont ils sont familiers ce qui ressortit à des traits partagés par la majorité des dialectes, ou est susceptible d’être compris au prix d’une adaptation phonologique minime et de la connaissance de certaines “clefs”. Ils apprennent a contrario à distinguer ce qui est tout à fait local et ne peut être saisi par le locuteur d’une autre aire dialectale. Le registre moyen est le registre d’expression spontanée en situation de dialogue attendu dans le cadre de la classe.
6) Langue et littérature
Au collège, l’enseignement, organisé autour de la maîtrise des discours, lie l’étude de la langue et l’approche de la littérature. Ce contact avec les textes littéraires, classiques et modernes, permet de découvrir progressivement quelques spécificités de la langue littéraire.
Au lycée, le travail est poursuivi, approfondi et complété. Il est toujours lié à l’étude des textes et aux exercices d’écriture. Sans viser la technicité, il s’exerce principalement dans deux directions : les figures de style, la prosodie et la métrique.
Les figures de style
- Au collège, les élèves ont découvert quelques figures de style particulièrement importantes (la comparaison, la métaphore...).
- Au lycée, comme en français, ils apprennent progressivement à reconnaître les principales figures de style. La terminologie arabe est privilégiée. Ils sont également entraînés à les utiliser dans leurs travaux d’écriture, tout spécialement dans les exercices d’écriture d’invention.
La prosodie et la métrique
- Au collège, les élèves ont appris à écouter et à dire des textes poétiques en prêtant une attention constante à la prosodie, au rythme, à la musique de la langue poétique.
- Au lycée, ce travail est poursuivi et les élèves y sont entraînés de manière régulière. En outre, ils apprennent, à l’occasion de l’étude de textes poétiques, les principes généraux de la métrique arabe. S’il n’est nullement question de leur enseigner les règles, il importe qu’ils aient l’occasion de comprendre en situation comment se pratique le découpage en unités prosodiques et comment l’on se réfère à des modèles pour retrouver le mètre du poème. Il est aussi utile de mentionner, toujours en situation, le nom de quelques mètres parmi les plus courants.
Ce travail permet de mieux comprendre la portée de l’innovation que constitue la poésie libre et la spécificité de la prose rimée.

L’évaluation

Les élèves sont évalués en début d’année scolaire de manière très précise. Le professeur s’appuie sur cette évaluation diagnostique pour élaborer sa progression. L’hétérogénéité des élèves est prise en compte par une pédagogie différenciée.
Le professeur organise des évaluations régulières et fréquentes.

Relations avec d’autres partenaires

Les professeurs établissent une concertation étroite avec le documentaliste afin, notamment, d’organiser les recherches documentaires et les lectures des élèves.
Il est recommandé de développer l’intérêt des élèves pour l’actualité littéraire et culturelle dans le pays et dans l’ensemble du monde arabe. L’intervention d’écrivains, de metteurs en scène, de journalistes, et de façon générale de divers acteurs de la vie culturelle et sociale, est recommandée afin d’ouvrir un dialogue réel entre les lycéens et ces acteurs de la société.
Il est souhaitable que les élèves des sections internationales puissent établir des liens avec des élèves de sections franco-arabes d’autres pays afin d’échanger des expériences et former des projets (correspondance, voyage d’étude...).
Les enseignants construisent librement leur progression annuelle à partir des contenus définis selon leur classe et leur projet. Ils établissent chaque année, en concertation avec les inspections concernées, la liste des œuvres étudiées dans le cadre du programme ci-dessous.

Classe de seconde

Les élèves entrant en seconde de section internationale viennent d’horizons variés et leurs niveaux diffèrent en fonction de leur formation antérieure. Il convient de faire un diagnostic fin du profil de chacun d’eux. C’est à partir de cette évaluation que le professeur peut bâtir un projet pédagogique adapté.
En tout état de cause, la classe de seconde vise à consolider les acquis du collège, tout en développant les compétences qui conduisent à l’option internationale du baccalauréat.
1) Un genre : La littérature de voyage (adab al-rihla) et l’image de l’autre, hier et aujourd’hui
La “rihla” d’Ibn Jubayr, voyageur andalou dont l’œuvre consacre le genre, est la référence. Les passages les plus significatifs sont accompagnés d’extraits d’œuvres de voyageurs postérieurs comme Ibn Battûta au 14ème siècle, Rifâ‘a al-Tahtâwi, al-Saffâr et al-‘Amrâwi au 19ème siècle, Amîn al-Rîhânî à la période contemporaine.
Les motifs du voyage sont mis en évidence : religieux en raison du pèlerinage, diplomatiques, économiques ou liés à la quête du savoir. L’accent est mis d’une part sur l’intérêt que le voyageur porte à la vie, aux mœurs et à l’organisation politique, économique et culturelle et d’autre part sur l’analyse du regard porté sur l’autre.
Les spécificités littéraires de ces œuvres, où le narratif se combine avec le descriptif et quelquefois avec le merveilleux, sont analysées.
Ce thème est mis en relation avec le programme d’histoire, et traité autant que possible conjointement avec les professeurs d’histoire.
2) Le thème de l’amour
La poésie amoureuse est abordée au travers des grands thèmes récurrents. On privilégie les œuvres chantées par de grands artistes. Les élèves sont sensibilisés à la dimension mystique de la poésie amoureuse.
Des extraits significatifs d’œuvres en prose sont également étudiés : “Mille et une nuits”, œuvres d’auteurs comme al-Jâhiz, Abû al-Faraj al- Isfahâni, Ibn Hazm et Gibrân Khalîl Gibrân.
3) Un genre narratif : la nouvelle
Le corpus comprend une sélection de quatre nouvelles au minimum à étudier au cours de l’année scolaire.
Le professeur veille à ce que les nouvelles choisies soient de longueur variable, d’origines diverses (Maghreb, Machrek) et représentent des courants différents.
Pour étudier ce genre, le professeur met en place un nécessaire vocabulaire d’analyse qui se garde toutefois d’une excessive technicité.
4) Lecture d’œuvres intégrales
- Étude dirigée d’une œuvre (récit, roman, pièce de théâtre, essai) en rapport avec l’un des thèmes étudiés : le voyage et le regard sur l’autre, ou l’amour. Des extraits significatifs sont étudiés en classe (passages ou chapitres). Le reste fait l’objet d’une lecture cursive. S’agissant d’un roman, on privilégie, autant que possible, une œuvre portée à l’écran. C’est là en effet une bonne introduction à la variété des dialectes arabes, et à la compréhension des dialectes de grande diffusion. Cela peut aussi être l’occasion de proposer aux élèves une initiation à l’analyse filmique.
- Lecture cursive autonome d’au moins trois œuvres (romans, recueils de nouvelles, pièces de théâtre, essais) en rapport avec les genres et thèmes étudiés, donnant lieu à des comptes rendus écrits et oraux.
5) La presse
Les élèves abordent non seulement la presse écrite, prise dans la presse arabe en général, mais également des documents sonores et audiovisuels (bulletins d’information, documentaires, publicités...).
En liaison avec les programmes de géographie, d’histoire et d’éducation civique, juridique et sociale, ils s’intéressent aux grandes questions actuelles de société d’un ensemble régional (Maghreb, Machrek) et du monde arabe en général comme, notamment : l’eau, l’agriculture, l’environnement, les problèmes de population liés à l’urbanisation, l’habitat, les mouvements migratoires, la citoyenneté, l’éducation, la famille, le statut des femmes. Ces travaux sont toujours menés avec la distance critique de la réflexion, et la perspective la plus informée. Les élèves s’attachent en particulier à analyser les mécanismes de l’argumentation, et à s’y exercer.
Les activités mises en place se font à l’écrit et à l’oral, individuellement ou lors de débats préparés et argumentés, et donnent lieu à l’élaboration de dossiers.

Classe de première

1) Un genre : l’autobiographie
Les caractéristiques de ce genre littéraire très présent dans la littérature contemporaine sont étudiées au travers de plusieurs autobiographies d’origines géographiques et d’époques différentes.
2” La “Nahda” : mouvement de pensée, mouvement littéraire
À la suite du programme d’histoire de fin de seconde, le rôle capital du mouvement de la “Nahda” dans l’histoire de la pensée arabe moderne est mis en lumière. On distingue la “Nahda” mouvement de pensée réformiste, de la “Nahda” mouvement littéraire.
- La “Nahda”, mouvement de pensée
En partant de la confrontation de textes de réformateurs de la fin du 19ème siècle, deux visions de la réforme sont mises en évidence : l’une, endogène, qui propose une révision interne de la société islamique et l’autre, exogène, née du contact Orient-Occident, qui propose un modèle fondé sur la modernité occidentale. Trois thèmes sont privilégiés : réforme du système politique, réforme de l’enseignement, réforme du statut de la femme.
Corpus : extraits d’œuvres de réformistes du 19ème et du début du 20ème siècles.
- La “Nahda”, mouvement littéraire
Le contact avec l’Occident donne lieu à la création de genres littéraires nouveaux (le théâtre, le roman, la nouvelle) ainsi qu’à une profonde évolution de la langue.
Corpus : extraits des premiers romans et pièces de théâtre.
3) La poésie politique
Ce genre est abordé des origines de l’Islam à aujourd’hui, au travers de ses différentes formes.
4) Lecture d’œuvres intégrales
- Étude dirigée d’une œuvre (récit, roman, pièce de théâtre, essai) en rapport avec l’une des questions étudiées : l’autobiographie et la ”Nahda”. Des extraits significatifs sont étudiés en classe (passages ou chapitres). Le reste fait l’objet d’une lecture cursive. On privilégie, autant que possible, pour ce qui est de l’autobiographie, une œuvre portée à l’écran. C’est là en effet une bonne introduction à la variété des dialectes arabes, et à la compréhension des dialectes de grande diffusion. Cela peut aussi être l’occasion de proposer aux élèves une initiation à l’analyse filmique.
- Lecture cursive autonome d’au moins trois œuvres en rapport avec l’une des questions étudiées : l’autobiographie et la “Nahda”, donnant lieu à des comptes rendus écrits et oraux.
5) La presse

On aborde non seulement la presse écrite, prise dans la presse arabe en général, mais également des documents sonores et audiovisuels (bulletins d’information, documentaires, publicités...).
En liaison avec les programmes de géographie, d’histoire et d’éducation civique, juridique et sociale, ils s’intéressent aux grandes questions actuelles de société d’un ensemble régional (Maghreb, Machrek) et du monde arabe en général, comme, notamment : l’eau, l’agriculture, l’environnement, les problèmes de population liés à l’urbanisation, les mouvements migratoires, la citoyenneté, l’éducation, la famille, le statut des femmes. Ces travaux sont toujours menés avec la distance critique de la réflexion, et la perspective la plus informée. Les élèves s’attachent en particulier à analyser les mécanismes de l’argumentation, et à s’y exercer. Les activités mises en place se font à l’écrit et à l’oral, individuellement ou lors de débats préparés et argumentés, et donnent lieu à l’élaboration de dossiers.

Classe de terminale

Les contenus s’articulent sur des problématiques du monde arabe contemporain : questions liées à la constitution d’une culture et d’une pensée contemporaines.
1) De la tradition à la modernité
- Vers une nouvelle poésie : du classicisme à la poésie libre
L’évolution de la poésie (fond et forme) est étudiée de la fin du 19ème siècle à nos jours.
Le professeur veille à ce que les œuvres choisies soient d’origines variées et représentent des courants différents.
- Vers une pensée moderne
Quelques grandes questions qui sous-tendent la question de la modernité dans le monde arabe sont examinées à travers des extraits d’écrits d’intellectuels arabes : la place de l’islam dans la société, la définition de la culture, la notion de liberté.
Corpus : extraits d’écrits d’intellectuels arabes d’origines diverses et appartenant à différents courants de pensée.
2) Le roman et la nouvelle après 1945 : entre réalisme et symbolisme
Les œuvres et les auteurs les plus représentatifs des évolutions des sociétés arabes et de la création romanesque sur l’ensemble du monde arabe sont abordés par des extraits significatifs.
3) Lecture d’œuvres intégrales
- Étude dirigée d’un roman dans le cadre du thème 2. Des extraits sont étudiés en classe (passages ou chapitres). Le reste fait l’objet d’une lecture cursive. On privilégie un roman porté à l’écran. C’est là en effet une bonne introduction à la variété des dialectes arabes, et à la compréhension des dialectes de grande diffusion. Cela peut aussi être l’occasion de proposer aux élèves une initiation à l’analyse filmique.
- Lecture cursive autonome d’au moins trois œuvres en rapport avec les deux thèmes étudiés, donnant lieu à des comptes rendus écrits et oraux.
4) La presse
Les élèves abordent non seulement la presse écrite, prise dans la presse arabe en général, mais également des documents sonores et audiovisuels (bulletins d’information, documentaires, publicités...).
En liaison avec les programmes de géographie, d’histoire, d’éducation civique, juridique et sociale, et de philosophie, ils s’intéressent aux grandes questions actuelles de société d’un ensemble régional (Maghreb, Machrek) et du monde arabe en général comme, notamment : les politiques de développement, la modernisation de la société, les problèmes de population liés à l’urbanisation, les mouvements migratoires, la citoyenneté, l’éducation, la famille, le statut des femmes, les défis de la mondialisation. Ces travaux sont toujours menés avec la distance critique de la réflexion, et la perspective la plus informée. Les élèves s’attachent en particulier à analyser les mécanismes de l’argumentation, et à s’y exercer.
Les activités mises en place se font à l’écrit et à l’oral, individuellement ou lors de débats préparés et argumentés, et donnent lieu à l’élaboration de dossiers.

haut de page

Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche