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Bulletin Officiel du ministère de
l'Education Nationale et
du ministère de la Recherche

N°34 du 20 septembre

2001

www.education.gouv.fr/bo/2001/34/ensel.htm - nous écrire




E
NSEIGNEMENTS ÉLÉMENTAIRE ET SECONDAIRE



INSTRUCTIONS
PÉDAGOGIQUES
Préparation du passage à l'euro
NOR : MENE0102003C
RLR : 514-5 ; 525-3
CIRCULAIRE N°2001-178 DU 13-9-2001
MEN
DESCO A4
DAF

Texte adressé aux rectrices et recteurs d'académie ; aux inspectrices et inspecteurs d'académie, directrices et directeurs des services départementaux de l'éducation nationale ; aux inspectrices et inspecteurs d'académie, inspecteurs pédagogiques régionaux ; aux directrices et directeurs d'école ; aux principales et principaux de collège ; aux proviseures et proviseurs de lycées

Notre nouvelle monnaie : l'euro
La monnaie s'inscrit à la fois dans le quotidien de chacun et dans l'histoire sociale et politique de chaque nation. Elle tient une place centrale dans l'activité économique et dans la culture de toute société. Le 1er janvier 2002, la France s'engagera, aux côtés de onze autres pays de l'Union européenne, dans la dernière phase d'une mutation majeure qui aboutira à l'utilisation effective de l'euro dans toutes les formes de transactions. Le ministère de l'éducation nationale s'est associé, dès juin 1998, à la mobilisation nécessaire pour réussir ce passage à l'euro (B.O. hors-série n° 5 du 11 juin 1998).
1 - Préparer les services administratifs, techniques et financiers de l'éducation nationale à fonctionner avec l'euro
Sous l'égide de la direction des affaires financières et de la direction de l'administration, l'ensemble des services techniques centraux et déconcentrés se préparent, depuis plus de deux ans, à passer à l'euro. L'ensemble des applications informatiques concernées a été adapté et les établissements sont préparés au basculement en euros de la comptabilité qui interviendra, comme pour l'ensemble des organismes publics, le 1er janvier 2002. Dans cet esprit, 67 collèges et lycées de douze académies ont participé à l'expérimentation d'un basculement anticipé au 1er janvier 2001, piloté conjointement par la direction des affaires financières du ministère de l'éducation nationale et la direction générale de la comptabilité publique du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie. Le bilan de cette opération s'est avéré très positif, notamment sur le point essentiel de l'adéquation des besoins des utilisateurs aux dispositions qui ont été adoptées en matière d'outils informatiques et de réglementation comptable. D'autre part, les agents comptables expérimentateurs ont participé à l'animation des réunions organisées dans toutes les académies à l'intention des responsables des EPLE, ainsi qu'au séminaire organisé sur ce thème le 30 mai 2001 à l'Agence de modernisation des universités (AMUE).
D'autre part, plusieurs documents ont été élaborés en vue du basculement général, notamment le guide du basculement des établissements publics, l'éphéméride du compte à rebours, une lettre aux recteurs publiée au B.O. n° 20 du 17 mai 2001, qui sont tous en ligne sur l'Intranet DAF-EPLE, à la rubrique Euro.
Enfin, concernant la gestion des bourses nationales d'études du second degré, l'étude des dossiers de demande de bourse de collège et de lycée est réalisée, dès l'année scolaire 2001-2002, à partir de plafonds de ressources en euros. Les notifications d'attribution de bourse sont, dès à présent, adressées aux familles en euros, avec conversions en francs. Le paiement des bourses en euros est possible dès aujourd'hui et sera effectif au 1er janvier 2002. Il appartient aux chefs d'établissement, gestionnaires et agents comptables, d'informer les élèves et les familles durant les derniers mois de la période de transition.
Dans chaque académie, un correspondant "euro" a été désigné pour coordonner l'ensemble des opérations de sensibilisation et de formation. Au cours de la période qui nous sépare de l'échéance du 1er janvier 2002, je vous demande de veiller à parachever la préparation de tous les personnels de l'éducation nationale, afin de garantir le succès du passage d'une monnaie à l'autre.
2 - Intégrer l'euro dans l'éducation et la formation des enfants et des jeunes
Le sens de la monnaie et son utilisation font partie des objectifs d'apprentissage de l'école. À l'école élémentaire, les enseignants s'appliqueront à mettre en cohérence les termes des programmes de 1995 en vigueur durant la présente année scolaire pour tenir compte du changement de monnaie ; ainsi conviendra-t-il, notamment, de lire au cycle 2, dans la partie mathématiques : "Utilisation de la monnaie : l'euro et le centime (ou le cent)" au lieu de : "Utilisation de la monnaie : le franc et le centime". Les nouveaux programmes de l'école primaire, actuellement mis en consultation, prendront en compte l'introduction de l'euro.
Dans l'ensemble des champs disciplinaires, à l'école primaire comme au collège et dans les lycées, les références à la monnaie sont fréquentes, dans le corps des enseignements et dans les exercices ou activités proposés aux élèves. Dès cette rentrée, on veillera à ne présenter de données en francs que dans le cas de tableaux comparatifs incluant par nécessité des données anciennes où la conversion n'est pas indispensable.
Chaque enseignant devra veiller à adapter les outils pédagogiques utilisés avec les élèves. À l'école primaire, la publication des nouveaux programmes sera l'occasion d'un renouvellement des manuels scolaires dont les contenus seront actualisés. D'ici là, les enseignants veilleront à modifier les intitulés des exercices dans lesquels figure une expression monétaire, notamment en mathématiques. Dans les collèges, les principaux donneront, lors du renouvellement annuel des manuels scolaires, la priorité à ceux comportant des indications monétaires.
Il convient de noter que l'expression "centime" va officiellement désigner le centième de l'euro à partir de janvier 2002 dans l'usage courant ; on pourra, avant cette date, préciser "centime d'euro" pour éviter la confusion avec le centime de franc. Le terme "cent" sera toutefois utilisé dans les usages internationaux et devra être introduit comme synonyme de "centime" dès que les élèves ne risquent plus la confusion avec l'adjectif numéral.
Dès la session 2002 des examens et concours organisés par le ministère de l'éducation nationale, les concepteurs de sujets devront libeller exclusivement en euros les expressions monétaires. Si un sujet comprend tout ou partie d'un document original dans lequel figure une somme en francs, on veillera à ce qu'en soit indiquée la contre-valeur en euros.
En toute occasion, le sens du passage du franc à l'euro sera rappelé aux élèves. Un lien sera établi avec la construction européenne et son histoire, notamment les traités majeurs instituant l'Union européenne. Une présentation succincte des institutions européennes, et notamment de la Banque centrale européenne, pourra être réalisée. La conversion franc/euro ne saurait demeurer l'objectif ultime de cette formation : c'est bien son contexte, sa signification en termes économiques et sociaux qu'il s'agit d'aborder. Bien entendu, la teneur de cette formation doit être modulée en fonction de l'âge des élèves et de leur degré de maturité.
3 - Impliquer l'ensemble de la communauté éducative pour faciliter le passage à l'euro et développer les initiatives citoyennes sur ce thème
Dans nombre d'écoles et d'établissements, des actions éducatives ont été mises en œuvre dans le courant de la période de transition qui s'achève. Ces actions ont pu rendre les élèves davantage acteurs du passage à l'euro et conscients de leur inscription dans un espace et une citoyenneté européens.
Elles doivent devenir la priorité de cette rentrée scolaire. Leurs formes gagnent à se diversifier, parfois au sein de la même école ou du même établissement, en fonction des classes, favorisant ainsi les contacts entre élèves, les uns pouvant être amenés à restituer aux autres des informations sur l'euro et l'Europe. Elles pourront être l'occasion de mobiliser l'ensemble de la communauté éducative, notamment les personnels non enseignants. L'organisation de débats, la création ou l'accueil d'expositions, l'écriture et le montage de saynètes... peuvent permettre d'accueillir au sein des écoles et des établissements des personnalités qualifiées, membres des services de l'État ou d'associations, personnels d'entreprises privées. On restera vigilant à ce que l'intervention d'entreprises privées ne se traduise pas par des opérations abusivement promotionnelles ou publicitaires.
Dans la mesure du possible, ces actions doivent s'ouvrir à l'environnement de l'école : on n'hésitera pas à faire profiter le public extrascolaire de ce type d'opérations. Les parents d'élèves pourront constituer une cible privilégiée, ainsi que les personnes a priori les plus en difficulté face à cette transformation monétaire.
Dans tous les cas, l'implication de personnalités extérieures à l'école et l'ouverture vers des publics variés doit se faire dans le cadre d'un projet à visée prioritairement pédagogique et éducative sous le contrôle de l'équipe d'enseignants ; les contrats éducatifs locaux (CEL) représentent un cadre intéressant de mise en œuvre de tels projets. Les comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté pourront également être utilement mis à contribution.
Dans les lycées et les centres de formations d'apprentis, l'âge des jeunes en formation pourra permettre de trouver des formes plus avancées d'implication. Il s'agira d'encourager et de promouvoir l'engagement des jeunes dans diverses actions de communication en direction de la société civile, notamment à l'égard des personnes les plus en difficulté face à ce changement. Ainsi, dans les établissements, pourrait être lancé un "appel à projets" portant sur des actions collectives de proximité, résolument tournées vers l'environnement économique et social de l'établissement et de ses élèves : commerçants du quartier, marchés dans la ville, personnes âgées... Les meilleurs projets pourraient, dans la mesure du possible, bénéficier d'une aide financière, prélevée sur le fonds de vie lycéenne de l'établissement. Les séances d'éducation civique, juridique et sociale pourront, par ailleurs, servir de support à l'organisation de débats davantage ancrés dans des problématiques européennes, notamment à propos de l'euro.

Une semaine de l'euro pour concentrer les efforts
La semaine du 22 au 27 octobre sera particulièrement consacrée aux opérations liées à cette ultime préparation. Elle doit concerner tous les niveaux d'enseignement, de l'école maternelle jusqu'au lycée, tous les publics accueillis en formation dans les établissements et toutes les voies de formation, générale, technologique et professionnelle, ainsi que les personnels de l'éducation nationale, enseignants et non-enseignants. Les établissements membres de GRETA veilleront à s'engager dans cette semaine de l'euro selon des formes adaptées aux publics adultes qu'ils reçoivent.
Cette semaine sera l'occasion de valoriser ou de concrétiser les activités prévues dans l'école ou l'établissement, en y impliquant l'ensemble de la communauté éducative, notamment les personnels non enseignants et les parents d'élèves.
Dans le courant de cette semaine, l'ensemble des élèves bénéficiera d'une séance d'information et de formation sur l'euro et sur l'Europe d'une durée d'une à deux heures. Dans l'enseignement secondaire, cette séance sera prise en charge par un ou plusieurs membres volontaires de l'équipe pédagogique ou par le professeur principal. Elle devra également concerner les élèves qui se trouveront alors en période de formation en entreprise et sera le cas échéant décalée.
Je vous rappelle qu'un concours scolaire a été lancé dans les classes de CM1, "Imagine la première pièce de collection française en euro" ; vous pouvez prendre connaissance de son règlement en vous reportant au B.O. n° 24 du 14 juin 2001 ou sur le site Éduscol (www.eduscol. education.fr).
Par ailleurs la Banque centrale européenne, relayée par la Banque de France, lance un autre concours à destination des élèves de CM1 et CM2, "Deviens un champion de l'euro". Ce concours a pour objet de leur faire découvrir les signes de sécurité des nouvelles pièces et des nouveaux billets. La participation est individuelle et placée sous la responsabilité des parents.
Cette semaine de l'euro pourra prendre une dimension départementale ou académique, grâce à la mise en relation des différentes actions développées dans les écoles et dans les établissements. Vous favoriserez en particulier le rapprochement des écoles et du collège de secteur ; des collèges et des lycées du bassin.
Des ressources et des outils pédagogiques
Pour la mise en œuvre de ces opérations, on pourra s'appuyer sur diverses ressources humaines ou documentaires. Le site Internet Éduscol (www.eduscol.education.fr/euro) facilite l'accès à quelques outils de diffusion nationale :
- la première publication en la matière, le B.O. hors-série n° 5 du 11 juin 1998 ;
- en association avec le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, les brochures diffusées depuis 1998 :
. "Présentation de l'euro aux classes de CM2" avec un guide de l'animateur (1998) ;
. "L'euro à l'école" (rentrée 1999) ;
. "Les collèges sur les chemins de l'euro" (année scolaire 2000-2001) ;
. "De l'euro à l'Europe" (cette brochure sur la nouvelle monnaie et la citoyenneté européenne a été diffusée dans tous les établissements scolaires à la rentrée 2000) ;
. le règlement du concours "Imagine la première pièce de collection française en euro" et son dossier de participation ;
- les bibliographies sur l'euro du Centre national de documentation pédagogique et de l'Institut national de la consommation répertorient livres, revues, articles, cassettes vidéo, jeux, ressources en ligne, etc.
On pourra également prendre contact avec les centres régionaux et départementaux de documentation pédagogique et avec le centre d'information sur l'Europe, "Source d'Europe", représenté dans chaque région par les "Info-points Europe". Les coordonnées de ces centres sont disponibles sur le site Éduscol.

Pour le ministre de l'éducation nationale
et par délégation,
Le directeur du Cabinet
Christian FORESTIER



ACTIVITÉS
ÉDUCATIVES
Journée mondiale du refus de la misère
NOR : MENE0101971X
RLR : 554-9
NOTE DU 10-9-2001
MEN
DESCO A9
DESCO B5

Texte adressé aux rectrices et recteurs d'académie ; au directeur de l'académie de Paris ; aux inspectrices et inspecteurs d'académie, directrices et directeurs des services départementaux de l'éducation nationale

o
Depuis 1994, l'éducation nationale s'associe à la Journée mondiale du refus de la misère qui permet de sensibiliser les enseignants et les élèves à la lutte contre les exclusions.
Dans le prolongement de la loi d'orientation de lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998, articles 140 à 149, la communauté éducative doit se mobiliser pour donner aux enfants qui connaissent la grande pauvreté, toutes leurs chances pour réussir leur scolarité.
Ainsi, un groupe de travail a publié en 1999 une plaquette "Grande pauvreté et réussite scolaire" qui a été adressée à l'ensemble des écoles et des établissements scolaires.
Cette année encore, le 17 octobre devra être un temps fort de mobilisation. l'ONU et l'UNESCO ont fait de l'année 2001 l'année du volontariat.
À partir du 17 octobre 2001, un dossier dont l'objectif est de présenter un outil destiné à aider l'ensemble des formateurs qui interviennent dans les 1er et 2nd degrés sera accessible sur le site Éduscol : www.eduscol.education.fr
Ce dossier privilégie deux axes :
- connaître et comprendre la grande pauvreté ;
- créer les conditions de la réussite des élèves issus de la grande pauvreté.
Je vous invite à initier et soutenir toutes les actions de sensibilisation et de réflexion sur ce thème, tant dans la formation des équipes éducatives que dans les actions conduites dans les classes.
Contact : Journée mondiale du refus de la misère, 33, rue Bergère, 75009 Paris, téléphone au 01 47 70 00 81, Internet : http://www.oct17.org

Pour le ministre de l'éducation nationale
et par délégation,
Le directeur de l'enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR