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Bulletin Officiel
de l'Education Nationale
 

N°22 du 3 juin

1999

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ENSEIGNEMENTS
ÉLÉMENTAIRE ET SECONDAIRE



BACCALAURÉAT

Règlement général du baccalauréat général
NOR : MENE9900702D

RLR : 544-0a
DÉCRET N°99-380 DU 12-5-1999
JO DU 20-5-1999
MEN
DESCO A3


Vu D. n° 93-1092 du 15-9-1993 mod. ; D. n° 95-1206 du 10-11-1995 et D. n° 97-879 du 26-9-1997 ; Avis du CNESER du 15-2-1999 ; Avis du CSE du 18-2-1999,


Article l -
Le septième alinéa de l'article 11 du décret du 15 septembre 1993 susvisé est ainsi
rédigé :
"Les dispositions des alinéas 2, 3, 4, 5, 6 du présent article s'appliquent :
a) aux candidats scolarisés handicapés physiques moteurs ou sensoriels et aux candidats atteints de maladie grave, dans des conditions fixées par arrêté du ministre chargé de l'éducation nationale ;
b) aux candidats scolarisés inscrits sur la liste des sportifs de haut niveau arrêtée par le ministre chargé des sports."
Article 2 -
Pour les candidats mentionnés au b) du septième alinéa de l'article 11 du décret du 15 septembre 1993 susvisé , les premières notes pouvant faire l'objet d'une conservation en application de l'article précité sont, à partir de la session de 2000, celles obtenues à la session de 1999.

Article 3 -
Le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie et la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.



Fait à Paris, le 12 mai 1999

Lionel JOSPIN
Par le Premier ministre :

Le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie
Claude ALLÈGRE

La ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire

Ségolène ROYAL



BACCALAURÉAT

Règlement général du baccalauréat technologique
NOR : MENE9900701D

RLR : 544-1a
DÉCRET N°99-381 DU 12-5-1999
JO DU 20-5-1999
MEN
DESCO
AGR A3


Vu D. n° 93-1093 du 15-9-1993 mod. ; D. n° 96-120 du 9-2-1996 et D. n° 97-880 du 26-9-1997 ; Avis du CNESR du 15-2-1999 ; Avis du CSE du 18-2-1999 ; Avis du CNEA du 4-3-1999


Article l -
Le septième alinéa de l'article 11 du décret du 15 septembre 1993 susvisé est ainsi rédigé :

"Les dispositions des alinéas 2, 3, 4, 5 et 6 du présent article s'appliquent :
a) aux candidats scolarisés handicapés physiques moteurs ou sensoriels et aux candidats atteints de maladie grave, dans des conditions fixées par arrêté du ministre chargé de l'éducation nationale ;
b) aux candidats scolarisés inscrits sur la liste des sportifs de haut niveau arrêtée par le ministre chargé des sports."
Article 2 -
Pour les candidats mentionnés au b) du septième alinéa de l'article 11 du décret du 15 septembre 1993 susvisé, les premières notes pouvant faire l'objet d'une conservation en application de l'article précité sont, à partir de la session de 2000, celles obtenues à la session de 1999.

Article 3 -
Le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie, le ministre de l'agriculture et de la pêche et la ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.



Fait à Paris, le 12 mai 1999

Lionel JOSPIN

Par le Premier ministre :

Le ministre de l'éducation nationale,
de la recherche et de la technologie
Claude ALLÈGRE

Le ministre de l'agriculture et de la pêche,

Jean GLAVANY

La ministre déléguée chargée de l'enseignement scolaire

Ségolène ROYAL



SANTÉ
SCOLAIRE
Éclipse du 11 août 1999
NOR : MENB9900225X

RLR : 505-7
NOTE DU 8-2-1999
MEN
BDC



Les impératifs d'une prévention oculaire - vœu formulé par Yves Pouliquen

(séance de l'Académie Nationale de médecine du 30 juin 1998)

Exposé introductif
Le mercredi 11 août 1999, à la mi-journée, une bande de territoire français de 110 kilomètres de large, s'étendant de Fécamp à Sarreguemines, sera plongée dans la nuit pendant presque deux minutes par une éclipse totale de soleil. C'est pendant plus de deux heures que l'on pourra être le témoin de l'évolution de cet étonnant phénomène. Pas seulement dans cette bande de territoire mais aussi, de partout ailleurs en France où cette éclipse sera partielle. C'est un événement remarquable. Depuis le début de ce siècle ce sera la troisième fois que se projettera sur notre sol le cône d'ombre portée de la lune. Il ne concernera pas que les Français puisque cette ombre touchera également le plateau anglais de Cornouailles, le sud de la Belgique, le grand-duché de Luxembourg, le sud de l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, la Roumanie, etc. Ce sont donc des millions d'observateurs qui, au milieu d'un mois d'août généralement ensoleillé en Europe occidentale, vivront l'événement. Les éclipses totales sont exceptionnelles. Ainsi c'est sous Louis XV, en 1724, le 22 mai qu'on observa à Paris la dernière éclipse totale de soleil et nous ne serons pas au rendez-vous de la prochaine, le 3 septembre 2081. Aussi nous apprêterons-nous à vivre cet événement. Remarquable par le spectacle grandiose de ce soleil qui devient, en plein midi, tout noir sur fond de ciel noir et cerné d'une éclatante et vibrante couronne de feu, spectacle impressionnant aussi par la nuit ou l'ombre qu'il répand sur notre terre. C'est dire qu'il attirera un immense public, toujours friand des mystères de la mécanique céleste, d'autant plus qu'il sera majoritairement en vacances.
Un tel phénomène pose des problèmes de sécurité cruciaux. L'observation sans précaution d'une éclipse de soleil est très dangereuse pour les yeux. Rappelons qu'en 1952, après une éclipse partielle, on a pu observer 52 cas de perte ou d'altération sévère de la vision, 145 en 1970 après une éclipse totale, et 112 en 1980 pour ne citer icii que quelques rapports parmi les mieux documentés. (1-2)
Pourquoi ces atteintes de la vision ? Parce que malgré ses qualités constitutionnelles qui le protègent des radiations ultraviolettes de longueur d'onde inférieure a 380 manomètres, aussi bien que des radiations infrarouges de longueur d'onde supérieure à 1 400 nm, l'œil est sensible aux radiations visibles qui le pénètrent et qui se focalisent sur sa rétine (3). En cas d'exposition massive et durable à une source lumineuse intense, il en résulte des altérations plus ou moins graves. C'est ainsi que l'observation du soleil sans protection provoque des brûlures rétiniennes. Des phénomènes photo-oxydatifs sont, dans ce cas, responsables d'une rétinopathie photochimique (4). Les lésions observées sont plus ou moins intenses ou réversibles selon la durée d'exposition. Des dommages peuvent être constates après soixante secondes d'exposition sans protection, mais on peut observer des altérations fonctionnelles pour une exposition de moindre durée (5). De plus, quand un instrument optique est utilisé, le seuil d'exposition tolérable peut se limiter à une fraction de seconde. Ce qui est habituel car l'éblouissement est tel qu'il oblige a interrompre l'observation. Cependant, les observateurs d'une éclipse ont tendance à renouveler ce coup d'œil et à potentialiser ainsi les risques oculaires.
Classiquement, l'exposition a une lumière visible très intense provoque les réactions photochimiques signalées plus haut, mais celles-ci peuvent aussi transformer l'énergie reçue en chaleur. C'est également cet effet thermique qu'il faut craindre d'une exposition non protégée aux infrarouges. Il peut, dans les deux cas, en résulter des photocoagulations de l'épithélium pigmentaire de la rétine, sur lequel reposent les photorécepteurs, cônes et bâtonnets, avec formations de zones rétiniennes aveugles. Ce risque est d'autant plus dangereux qu'il ne s'accompagne d'aucune douleur et d'aucun symptôme immédiat. Ce n'est que quelques heures, ou même quarante-huit heures après l'exposition, qu'apparaissent les signes cliniques : une chute d'acuité visuelle, dont on ne peut dans immédiat prédire le devenir et qui peut se prolonger de façon inquiétante. Elle dépend de la durée et de l'intensité de l'exposition, donc des effets photochimiques et thermiques provoqués (6-7).
L'observation d'un sujet à la phase aiguë du phototraumatisme permet de déceler quelques signes typiques, qui traduisent les lésions rétiniennes : petites taches, blanc-jaunatre, légèrement surélevées sur la fovéola (macula) et qui restent visibles pendant deux semaines environ. Elles disparaissent lentement, parfois totalement sans séquelles ou laissent place à des modifications maculaires : une dépression fovéolaire ou un trou lamellaire. Les signes subjectifs décrits par les patients sont variables en intensité et en durée. Impression de post-images durables, d'erythropsie, vague trouble visuel ou plus sévèrement baisse d'acuité visuelle d'intensité variable. Un scotome central (zone dans laquelle on ne voit rien) ou paracentral, dessinant parfois l'éclipse observée, est aisément retrouvé au relevé du champ visuel. C'est un moyen précis d'apprécier l'évolution du phototraumatisme. L'angiographie fluorescéinique (examen qui permet, grâce à l'injection intraveineuse de fluoresceine, d'analyser avec précision les lésions rétiniennes) peut être normale ou révéler des altérations de l'épithélium pigmentaire. L'évolution est peu prédictible. Le plus souvent un retour à la normale se dessine en quelques mois. Parfois des séquelles sévères demeurent, qui vont handicaper le sujet définitivement et d'autant plus que les lésions auront été bilatérales. Elles sont toujours le fait d'une observation imprudente de l'éclipse et de l'usage de mauvais filtres. D'où la nécessité "impérative" de mettre en garde les populations et de recommander les mesures de protection les plus sécurisantes aux millions de personnes, qui observeront l'éclipse.
Ces mesures résident tout d'abord dans l'information, une information énoncée de façon claire car il a été démontré qu'à la vouloir trop complète elle n'atteint pas ses destinataires, principalement les enfants et les adolescents (8). De surcroît, il est souhaitable qu'elle soit reprise dans les semaines et les jours qui précéderont l'événement et tout spécialement par le personnel enseignant avant la fermeture des classes. Dans cette perspective, il appartiendra à l'éducation nationale de dispenser des instructions simples et précises aux parents et aux enfants, afin de les mettre en garde contre les risques visuels encourus.
L'observation d'une éclipse de soleil sans protection ou avec une protection inappropriée a des conséquences graves pour la vision. Elle est particulièrement dangereuse lorsque l'éclipse apparaît partielle avant d'être totale ou après l'avoir été ou lorsqu'elle est observée à partir de territoires éloignés de la zone plongée dans la nuit. Dans le cas présent, cette bande de 110 km de large qui recouvrira le nord de la France où le soleil apparaîtra pendant quelques secondes caché par la lune, à 100 % (c'est le seul bref moment inoffensif pour l'œil qui regarderait sans protection). Ailleurs, au centre de la France, le soleil ne sera masqué qu'à 90 %, à Lille à 95 %, à Marseille, à 80 %. C'est dire que sur la totalité du territoire français, l'observation de l'éclipse réclamera une protection optique adaptée.
Il existe des dispositifs optiques filtrants parfaitement efficaces sous certaines conditions. Une première catégorie est représentée par un support (verre, plastique) transparent aluminé, une deuxième est représentée par un support (verre ou autres matériaux) très absorbant.
Les films plastiques genre Mylar, matériau utilisé depuis quelques années à grande échelle pour l'observation des éclipses solaires, répondent parfaitement aux critères de filtration. La densité, qui doit être supérieure à 5, n'est pas indiquée sur la partie filtrante. On peut vérifier qu'elle est convenable en regardant une lampe à incandescence : le filtre ne doit laisser voir que le filament. Ils sont aisément implantables sur des montures jetables. Leur prix de revient est bas, ce qui permet d'en faire un article de diffusion de masse. Leur défaut réside dans la fragilité de ces plan-films plastiques très minces et pliables et dans l'extrême minceur de la couche d'aluminium (une centaine d'angströms). Bien qu'on réduise les risques de défauts graves en utilisant une aluminure double-face, ils doivent donc être neufs, non pliés, sans rayures avant l'usage, sinon des défauts dans le film protecteur risqueraient d'altérer dangereusement l'œil observateur. Leur faible coût devrait en recommander l'usage unique et leur déballage au seul instant de l'observation. Notons qu'il existe des filtres en verre aluminé dits "filtres de pleine ouverture" de qualité optique supérieure au Mylar et connus dans le commerce du matériel astronomique. Ils offrent la même protection que le Mylar.
Les verres de soudeurs sont tout aussi recommandables, à condition qu'ils portent un numéro d'échelon compris entre 12 et 16. Cette indication est inscrite sur tous les verres de qualité et on rejettera ceux qui ne la portent pas. Ils ont la préférence des astrophysiciens. Ils sont fournis non montés. En les montant sur un support opaque (carton, plastique, bois, métal) dans lequel aura été découpée une ouverture large de 1 à 2 centimètres et longue de 8 à 9 centimètres, ils peuvent être maniés sans risque de coupure ou de bris.
Ces deux moyens de protection assortis de quelques recommandations simples nous paraissent devoir être proposés aux observateurs potentiels de l'éclipse du 11 août 1999. Ils constituent le moyen physique le plus sûr de prévenir les accidents oculaires. Mais les incitations à leur utilisation doivent s'assortir d'un effort éducatif clair, répétitif et d'importance croissante dans les jours qui précéderont l'éclipse. D'autant que le public avide du spectacle de l'éclipse tient à ses recettes. Nombre d'entre elles prétendent protéger l'oeil durant l'éclipse et ne sont en réalité que des "gadgets" qu'il est imprudent d'utiliser. Enumérons-les pour les éliminer :
- un écran formé de une ou deux pellicules photographiques noir et blanc ayant été complètement exposés au soleil puis développées. Il est vrai qu'elles peuvent avoir un rôle de filtre, mais il faut être certain que les émulsions de ces films contiennent des grains d'argent et non pas des colorants, qui parfois les remplacent et ne jouent plus un rôle protecteur. Ou encore un négatif noir et blanc avec des images ou un négatif couleur ;
- un disque compact audio ou informatique après en avoir recouvert l'aire centrale ;
- une plaque de verre noircie à la flamme, au filtre hétérogène peu fiable, fragile, effaçable au moindre contact et perméable aux rayons infrarouges ;
- plusieurs paires de lunettes de soleil placées l'une sur l'autre ;
- observer le déroulement de l'éclipse par réflexion sur une surface d'eau.
Toutes ces méthodes sont, à des degrés divers, préjudiciables à l'intégrité de l'appareil oculaire et doivent être condamnées.
N'oublions pas en effet que nous serons au milieu de l'été avec des millions d'estivants, d'enfants en vacances, qui seront tentés d'observer cette fascinante éclipse, qui se déroulera aux environs de midi. Si les conditions météorologiques sont favorables à l'observation du ciel, ce qui est probable, on peut craindre nombre d'imprudences et il serait coupable que ceux qui en seraient victimes puissent n'avoir pas été informés des risques encourus et des précautions à prendre. C'est tout l'enjeu de notre campagne.
Vœu
L'éclipse totale de soleil observable sur le territoire français le 11 août 1999, aux environs de midi, fera des Français qui le souhaiteront les observateurs de cet événement exceptionnel. L'Académie nationale de médecine attire solennellement leur attention, celle des parents, des responsables des communautés d'adolescents ou de jeunes enfants sur les risques graves d'altération de la rétine encourus par l'observation de l'éclipse sans un dispositif optique de prévention dûment homologué, soit :
- des verres de soudeur du commerce d'échelon supérieur à douze (12) ;
- des films plastique aluminés genre Mylar ou des lames de verre aluminées du genre dit "filtres de pleine ouverture".
En revanche, sont totalement condamnés comme faussement protecteurs :
- l'usage de films photographiques exposés ou non, superposés, noir et blanc ou de couleur ;
- les disques compacts audio ou informatiques, même après en avoir masqué l'aire centrale ;
- une plaque de verre noircie à la flamme ;
- la superposition de plusieurs paires de lunettes de soleil, voire l'observation de l'éclipse par réflexion sur une surface d'eau.
Aucun ne pouvant prétendre, à coup sûr, protéger la rétine d'une brûlure irrémédiable.


L'Académie, saisie dans sa séance du mardi 30 juin 1998, a adopté ce vœu.


(1) Del Priore L.V. - Eye damage from a solar eclipse. Totality eclipses of the sun, M. Littman and K. Willcox Honolulu : University of Hawai press, 1991, p. 130.
(2) Verna N.P. - Solar ec!ipse and its ocular effects. Indian Medical Journal, 1989, 83, n° 3, 74.


(3) Boettner E.A., Wolter J.R. - Transmission of the ocular media. Invest. Ophthalmol, 1962, 1, 6, 776-783.
(4) Chou B.R. - Protective filters for solar observation.
J. Royal Astr. Soc. Canada. 1981, 75, 36-37.
(5) Pitts D.G. - Ocular effects of radiant energy in
D.G. Pitts and R.N. Kleinstein (eds), Environmental Vision : Interactions of the eye. Vision and the environment,
Butterworth-Heinemann, Toronto, 1993, 151-220.
(6) Chou B.R., Krailo M.D. - Eye injures in Canada following the total eclipse of 26 February 1979. Can. J. Optom., 1981, 43, 40-45.
(7) Penner R., McNair J.N. - Eclipse blindness - Report of an epidemic in the military population of Hawaii. Amer. J. Ophthalmol, 1966, 1452-1457


(8) Chou B.R. - Eye safety during solar ec!ipses - Myths and realities in Z. Mouradian and M. Stavinschi (eds). Theoretical and observational problems related to solar eclipses. Kluwer Academic publishers, printed in Netherlands, 1997, 243-247